La communauté des sœurs cisterciennes de l’abbaye de Sainte-Marie de Boulaur dans le Gers, vivent entre leur foi et leurs travaux agricoles. Pour garantir leur autonomie, elles se sont lancées, il y a trois ans, dans la construction d’une immense grange moderne et écologique. Durant une année, le réalisateur Yohan Guignard a suivi ce chantier colossal, pour retracer une aventure humaine, spirituelle, économique et écologique.
L’abbaye de Sainte-Marie de Boulaur, implantée dans le Gers depuis le XIIème siècle, abrite une communauté de sœurs cisterciennes qui compte une trentaine de femmes, de 25 à plus de 80 ans. Dans leur exploitation de 45 hectares, leurs travaux agricoles quotidiens consistent à s’occuper et entretenir : potager, verger et animaux, dont quelques vaches laitières.
"Le contact avec la nature" dit l'une d'entre-elles, "c’est typiquement le charisme cistercien". Les sœurs vivent des produits de la ferme, qu’elles consomment et vendent, comme par exemple, leurs fromages et confitures : "on est toutes liées les unes aux autres et nous travaillons toutes sur un petit bout de la chaine agricole" raconte une autre.
En 2020, afin de préserver leur autonomie et augmenter leurs ressources de production, les sœurs se lancent dans l’implantation d’un nouveau bâtiment. Une grange écologique et responsable, projet cogité depuis cinq ans, qui leur permettra de multiplier leur production par quatre "on passe de 6 à 24 vaches" explique la sœur Anne.
Tandis que les Bâtiments de France les contraignent à respecter le cahier des charges relevant des sites classés, le projet se transforme et le budget tout autant. Leur nouveau concept de grange cistercienne et autres travaux annexes s’élèvent à 5 millions d’euros. Les subventions ne suffisant pas, les sœurs décident de lancer une campagne de financement participatif. Un franc succès qui fait le buzz dans de nombreux médias.
Fidèles à la règle de Saint-Benoit qui régit leur vie monastique, les sœurs de l'Abbaye de Sainte-Marie de Boulaur évoluent entre prière, recueillement, étude et travail. Leur quotidien est rythmé par les prières (7 par jour), dont le premier office à 5h15. Mais, bien que fidèles à leurs valeurs cisterciennes, les moniales, jeunes et connectées, savent aussi vivre avec leur temps.
On a la dynamique d’une start-up, mais on est enraciné dans le temps long. Ça c’est un des éléments les plus surprenants de notre approche. On est dans la logique du monde d’aujourd’hui.
Soeur Anne
Tandis que le chantier commence, les sœurs s’affairent dans la joie et la bonne humeur, vêtues de leurs tenues monacales, de casques et gilets jaunes. Au risque de troubler la sérénité du monastère, ces femmes cloîtrées accueillent machines et ouvriers pour la construction de leur nouvelle grange.
Durant une année, le documentaire nous emmène sur ce chantier, où se rencontrent deux mondes, spirituels et séculiers. Un véritable bouleversement dans le quotidien très structuré des sœurs de Boulaur.
Un article écrit par Marie-France Guiseppin de France 3 Occitanie
►"Les travaux et les jours" un documentaire à voir ce jeudi 30 mars à 22h45 sur France 3 Pays de la loire. Un film réalisé par Yohan Guignard, une production Les mains libres production avec la participation de France Télévisions et de KTO.
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