DOSSIER. En Pays de la Loire : plus d'un tiers des Ligériens travaillent loin de leur domicile

36% des habitants des Pays de la Loire vivent loin de leur lieu de travail. Un choix qui peut s'expliquer par le prix de l'immobilier mais aussi par la recherche d'un confort de vie. Problème : cela va à l'encontre des préconisations pour sauver la planète.

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A l'heure où l'on préconise le moins de déplacements possibles pour préserver la planète, les Ligériens ont des progrès à faire en la matière.

Selon une étude de l'INSEE, 36% des habitants des Pays de la Loire habitent loin de leur lieu de travail. C'est 5 points de plus en 10 ans.

Vivre ici et travailler là-bas, séparer ses lieux de vie et d'emploi... Un modèle longtemps parisien mais qui devient de plus en plus ligérien.

Thomas et Florian habitent à Nantes, mais travaillent l'un et l'autre à 60 kms, à Cholet. 45 minutes de route le matin, même chose le soir, en covoiturage.

"Forcément, faire le trajet tous les jours Nantes-Cholet aller-retour, ça représente un certain budget. Le fait de covoiturer ça permet de faire des économies", explique Florian Vagnol, covoitureur."Ensuite il y a la raison écologique, le fait de diminuer le nombre de véhicules sur un même trajet, ça permet de diminuer l'impact de CO2 sur l'environnement".Mais le moins cher et le plus écolo, ce serait bien sûr d'habiter plus près de son travail. Thomas et Florian font partie des 36 % de Ligériens qui n'ont pas fait ce choix. Pour eux, la distance est secondaire, c'est le cadre de vie qui compte.

Choletais dans le coeur pour le travail, pour dormir je préfère rester sur Nantes - Thomas Brossard, covoitureur

"Habitant le centre, j'aurais du mal aujourd'hui à habiter Cholet qui est forcément un peu moins dynamique que Nantes" explique Thomas.

Ces choix de vie sont facilités par le covoiturage. Les aires se multiplient. La Région en compte plus de 250.

Et les sites qui mettent en relation conducteurs et passagers sont nombreux : Idvroom, OuestGo ou BlaBlaLines. La filière de BlaBlaCar pour les voyages quotidiens compte trois fois plus de membres aujourd'hui qu'il y a un an dans la région.

Ils sont 50 000 en Pays de la Loire à l'utiliser pour leurs trajets domicile - travail.
 

Acheter plus grand et moins cher

Ne pas habiter près de son emploi, c'est aussi le choix de Katia. Elle travaille à Nantes et vit à 30 kms, à Clisson. Pas de covoiturage pour elle, mais le TER matin et soir.

"Financièrement, c'est intéressant puisque mon employeur prend en charge à 50% mon abonnement de train", explique Katia, qui ne débourse qu'une trentaine d'euros par mois pour effectuer ses trajets domicile-travail.

S'éloigner de la métropole, c'est aussi et surtout pour beaucoup de ménages pouvoir acheter plus grand et moins cher.

L'arbitrage immobilier des familles s'explique par le prix moyen au m². Il est aujourd'hui deux fois plus élevé à Nantes que dans une commune située à 30 kms. Katia qui vivait en appartement en ville est ainsi propriétaire à Clisson d'une grande maison. 

Elle n'a qu'un trajet de 18 minutes de train pour ralier domcile et lieu de travail.

"Je crois que c'est le bon compromis" se réjouit-elle, "j'ai pris mes marques mainternant depuis plusieurs années".

Je ne me verrai plus habiter dans le centre-ville de Nantes - Katia Gagné, usagère de la ligne de TER Nantes - Clisson

D'autant qu'en venant de Clisson en train, Katia met souvent moins de temps que ses collègues qui habitent à Nantes et en subissent les bouchons au quotidien. 

36 % des Ligériens travaillent hors de leur intercommunalité de résidence

"En 2016, 1,5 million de personnes en emploi résident dans l’une des 69 intercommunalités de la région" détaille l'INSEE dans son enquête publiée le 5 septembre 2019, "plus d’un tiers d’entre elles travaillent hors de leur intercommunalité de résidence. L’emploi plus concentré que l’habitat explique en partie ces déplacements pour se rendre au travail".

"Les déplacements augmentent dans tous les territoires de la région, excepté Noirmoutier. La plus forte progression concerne les actifs qui travaillent dans les pôles d’emploi, notamment à La Roche-sur-Yon, Laval, Le Mans, Nantes et Saint-Nazaire, et résident dans leurs couronnes"
, précise l'étude.

Cette déconnexion domicile-lieu de travail "est plus ou moins forte sur le territoire régional et évolue nettement entre 2006 et 2016. Elle a des conséquences sur l’aménagement du territoire, la consommation d’énergie et la pollution. Elle peut aussi éloigner de l’emploi les personnes les plus fragiles".

En 2016, Nantes Métropole, Angers Loire Métropole et Le Mans Métropole concentrent 39% des emplois de la région mais seuls 30% de ces salariés y résident.

Une concentration notable à Nantes Métropole "qui cumule une croissance très élevée de l’emploi (+ 14 %) et une croissance légèrement moindre des résidents en emploi (+ 10 %)". 

Cette tendance est similaire à Saint-Nazaire, Les Herbiers, La Roche-sur-Yon et Les Sables-d’Olonne à des niveaux cependant moindres.

"À Angers, Cholet et Sablé‑sur‑Sarthe, l’emploi est stable alors que la population diminue. À Laval et au Mans, l’emploi diminue moins fortement que les résidents en emploi", souligne l'INSEE. 

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