Le Contrat d’Accompagnement Local est en test dans trois académies en France, dont celle de Nantes. Ce dispositif permet d’allouer des moyens financiers aux établissements scolaires qui en ont besoin mais ne figurent pas en zone d’éducation prioritaire.
Entouré par les champs et les marais du Sud Vendée, le collège Les Colliberts à Saint-Michel-en-l'Herm coche toutes les cases de l'éducation prioritaire, sans en faire partie.
"Ici, on a une grande catégorie socio-professionnelle défavorisée, des résultats au diplôme du brevet qui pourraient être nettement meilleurs, une population rurale et peu d’ambition scolaire de nos élèves", relève Hervé Heughe, principal du collège Les Colliberts.
L’établissement compte 280 élèves plus ou moins démotivés. Le Contrat Local d'Accompagnement a permis de débloquer un peu plus de 30 000 euros, utilisés pour améliorer le quotidien, organiser des ateliers d'orientation, et surtout lutter contre le décrochage.
Née de ce nouveau contrat, la classe déclic accueille cinq élèves maximum. Durant six semaines, les collégiens bénéficient de soutien scolaire, grâce à des enseignants volontaires, qui interviennent en dehors de leurs heures de cours.
C’est plus facile de travailler et cela améliore mes notes
Tony, collégien
"En classe entière, ils ne savent pas faire. Parce que, eux, ils croient qu’ils ne peuvent pas", explique ainsi Céline Muyard, professeure de mathématiques, tout en rassurant un élève qui a finalement parfaitement compris le théorème de Pythagore.
"Quand ils sont 30, on ne peut pas aller les voir un par un pour leur dire, ‘si, toi tu sais faire ça’".
Le lycée professionnel Bougainville à Nantes est lui aussi en phase d'expérimentation de ce Contrat Local d'Accompagnement. Il permet, entre autres, de proposer aux élèves en CAP des ateliers bureautique informatique.
"C’est de la mise en forme de documents numériques qui peut leur servir pour faire des conventions de stage, des demandes de stage, des CV, des lettres de motivation, commente David Peillet, professeur de Maths-Sciences. "On est très proche du monde de l’entreprise, c’est de l’application directe de ce dont ils auront besoin quand ils chercheront un travail".
28 écoles, 12 collèges et 5 lycées
Le montant des fonds alloués est fonction des projets présentés par l'établissement, un atout pour Karine Le Maih Chometton, proviseure du lycée professionnel Bougainville.
"On connait notre établissement, on connait nos élèves. Au lieu de nous mettre dans une structure pré établie, on nous demande ce dont on a besoin. On a obtenu des moyens considérables et là on peut vraiment mettre en place les projets qui nous semblent les plus pertinents, les plus efficaces".
Dans l'académie de Nantes, 28 écoles, 12 collèges et 5 lycées sont concernés par ce nouveau dispositif.