FC Nantes : mort du footballeur Emiliano Sala, le propriétaire de l'avion jugé à Cardiff plaide en partie coupable

Il avait organisé le vol ayant transporté le footballeur Emiliano Sala, mort dans le crash de l'avion dans la Manche en 2019, David Henderson est jugé ce lundi 18 octobre dans un tribunal de Cardiff, au pays de Galles.

L'accident qui a causé la mort d'Emiliano Sala, l'attaquant argentin du FC Nantes est toujours entouré de zone d'ombre. Ce lundi 18 octobre, le propriétaire de l'avion qui aurait du être au commandes le jour du crash est convoqué devant la justice britannique. Il a reconnu une partie des accusations le visant lundi à l'ouverture de son procès au Pays de Galles.

David Henderson, 66 ans, est accusé d'avoir agi d'une manière imprudente ou négligente susceptible d'avoir mis en danger l'avion dans lequel Emiliano Sala voyageait. 
    

Le petit avion privé à bord duquel se trouvait le joueur argentin de 28 ans et le pilote David Ibbotson s'était abîmé dans la Manche le 21 janvier 2019. L'attaquant du FC Nantes rejoignait le club de Cardiff City, où il venait d'être transféré pour 17 millions d'euros.
    

Le corps du joueur, dont la disparition avait ému le monde du football, avaitété retrouvé dans la carcasse de l'appareil, plus de deux semaines après l'accident, à 67 mètres de profondeur. Le corps du pilote de 59 ans n'a pas été retrouvé.

 

Le pilote naviguait à vue
    

Dans son rapport définitif publié en mars 2020, le bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens (AAIB) a estimé que le pilote a perdu le contrôle de l'appareil lors d'une manoeuvre effectuée à une vitesse trop élevée, "probablement" destinée à éviter le mauvais temps pour pouvoir voler à vue.
    

L'appareil, un Piper PA-46 Malibu, s'est brisé en vol car cette manoeuvre a été effectuée à une vitesse excessive. Les enquêteurs estiment aussi que le pilote, a "probablement" été intoxiqué au monoxyde de carbone par le système d'échappement du moteur.
    

Les enquêteurs ont également souligné que le vol n'a pas été effectué dans des conditions conformes aux règles qui s'appliquent pour les vols commerciaux. Le pilote a navigué à vue, de nuit, dans des conditions météo difficiles alors qu'il n'avait pas la licence pour piloter ce type d'avion ni pour voler de nuit, ont-ils relevé.
  

 L'avion était lancé à une vitesse de 270 miles par heure (435 km/h) au moment de l'impact avec l'eau, selon l'AAIB, excluant tout espoir de survie.
     

"J'ai peur"
    

Le vol était affrété par le pilote britannique David Henderson, à la demande de l'intermédiaire Willie McKay et de son fils Mark, l'agent mandaté par Nantes pour mener à bien le transfert de Sala.
    

Le club de Cardiff avait assuré avoir proposé un vol commercial au joueur, qui l'avait décliné. Avant d'emprunter le petit avion privé, Emiliano Sala s'était inquiété de l'état du l'appareil.
  

 "Je suis dans l'avion, on dirait qu'il va tomber en morceaux, et je pars pour Cardiff", avait dit Emiliano Sala dans un message vocal envoyé à des proches via la messagerie WhatsApp. "Oh là là, qu'est-ce que j'ai peur !", avait-il confié.
  

 David Henderson avait plaidé non coupable d'infractions à la législation sur la navigation aérienne lors d'une précédente comparution, en octobre 2020, devant le tribunal de Cardiff.
    

A l'issue de cette audience, cet homme originaire du Yorkshire de l'Est (nord de l'Angleterre) avait été libéré sous caution dans l'attente de son procès.
  

 La dépouille d'Emiliano Sala avait été rapatriée en février 2019 en Argentine. Parents, amis, émissaires de Nantes, Bordeaux et Cardiff, habitants... Ils étaient des centaines à être venus s'incliner, pleurer, poser une main sur le cercueil du footballeur à Progreso, le village argentin de 3000 habitants qui l'avait vu grandir.
    

En France, les hommages s'étaient aussi multipliés après l'annonce de la disparition du footballeur. Vahid Halilhodzic, alors entraîneur du FC Nantes, avait confié à propos du sportif avoir "rarement vu quelqu'un d'aussi attachant, humble, modeste. Mais sur le terrain, c'était un guerrier".
 
    
Le procès qui s'est ouvert ce lundi 18 octobre doit durer deux semaines.

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