Le deux de couple Julien Bahain et Cédric Berrest en bronze aux championnats du monde en Slovénie
Le deux de couple français monte sur la 3ème marche du podium aux championnats du monde d'aviron à Bled en Slovénie. Et se qualifient pour les JO de Londres en 2012, au milieu d'une équipe de France en plein questionnement. A la mi-septembre, ils comptent traverser la Manche à la rame. Symboliquement.
La France a frôlé le fiasco lors des Mondiaux-2011 d'aviron, qui se sont achevés dimanche à Bled, où elle a seulement sauvé l'honneur avec une médaille de bronze et trois quotas pour les JO-2012, de quoi nourrir les frustrations des rameurs contre l'encadrement.
Les Bleus étaient arrivés en Slovénie avec l'objectif de qualifier 6 à 7 bateaux pour les Jeux. Ils sont loin du compte. Certes il leur reste une ultime chance lors d'une régate de rattrapage en mai à Lucerne (Suisse) mais le mal est fait et la France est dans le doute.
Des inquiétudes qui sont latentes depuis les JO en 2008 à Pékin où les Tricolores n'avaient pas réussi à ramener l'or comme ils en étaient coutumiers depuis longtemps. "Le bilan est mauvais. Il y a un peu de malchances mais il ne faut pas se cacher derrière ça", a reconnu le président de la Fédération française, Jean-Jacques Mulot.
Les trois bateaux qualifiés sont le deux de couple, médaillé de bronze cette semaine, le quatre de pointe poids légers et le deux de couple poids légers messieurs.
Le plus gros raté est celui du quatre de pointe messieurs, seule embarcation française qui défendait un titre mondial. "Globalement, on a eu une année avec des hauts et des bas. Les problèmes ne sont pas forcément les mêmes en fonction des bateaux mais il faut réussir à les résoudre ensemble. Je ne jette la pierre à personne", a commenté le DTN Pascal Berrest.
Manque de communication
Les rameurs, eux, n'hésitent pas à jeter la pierre sur leur encadrement. "Il n'y a aucune communication en équipe de France, qu'elle soit verticale ou horizontale. Les premiers malheureux c'est nous et les premiers concernés c'est nous. On a des informations intéressantes à faire remonter. A eux de se remettre en question. Ce sont eux les décideurs", a lancé Benjamin Lang, embarqué dans le deux de pointe.
Le DTN a "entendu" mais s'interroge. "Communiquer, mais sur quel type de choses ? Il ne faut pas faire n'importe quoi". L'un des problèmes récurrents concerne le programme d'entraînement, mis en place en 1990 par le DTN de l'époque, Eberhardt Mund, basé sur un gros travail d'endurance et d'aérobie.
Le programme est bon, ont-ils tous convenu, mais doit être amélioré et individualisé. "Avec ce programme, on crée une base monstrueuse mais elle mérite d'être appuyée par des éléments extérieurs pour travailler plus l'explosivité, la vitesse. La clé est la diversification", a expliqué Lang.
"On ne le bougera pas. C'est le socle de notre préparation. C'est un programme qui marche, a rétorqué Berrest. On pourra faire quelques petites corrections à la marge pour coller à la réalité."
La réalité à un an des Jeux est que les Bleus sont au plus mal mais ils n'ont pas baissé les rames. "On attend vraiment des réponses rapides pour remettre tout de suite le pied à l'étrier. On a un petit train de retard mais on peut encore le rattraper l'année prochaine", a espéré Jean-Christophe Bette, champion olympique et quintuple champion du monde.