Ecran noir pour Canal 15 à La Roche sur Yon, la télé locale n'a plus les moyens d'émettre
Quelles télés locales demain ?
Toutes les télés locales se débattent dans les mêmes difficultés. Le manque de moyens financiers. La télé coûte cher à fabriquer, à diffuser. Pourtant les informations de proximité captivent le public, le web sera t-il la solution ?
Canal 15 allait avoir 20 ans. Le bel âge. Faute de moyens financiers suffisants, la télévision locale de La Roche sur Yon risque bien de mettre la clé sous la porte. Dans les Pays de la Loire on ne compte plus ces chaînes locales qui meurent de ne pas avoir trouvé des soutiens économiques pérennes.
Canal 15 est née en 1992, elle couvre l'agglomération de la Roche sur Yon. 13 salariés dont 7 journalistes, produisent de l'info de proximité, et s'appuient sur une vingtaine de correspondants. Les actionnaires réunis en Assemblée Générale ont brutalement annoncé la cessation de l'activité de l'entreprise. Affirmant ne pas avoir d'offre de reprise. Le déficit se serait creusé depuis quelques mois pour atteindre 150 à 180 000 euros. Un déficit pour partie lié à des erreurs de gestion.
Le passage à la TNT n'a pas arrangé les comptes de la télé locale. Si la technique élargit l'ère de diffusion, en contre partie, elle coûte cher. 200 000 euros par an ! Et nombre de petites structures buttent sur ces frais techniques qui vont en se multipliant. Web, diffusion hertzienne, câble etc.
Oryon, une société d'économie mixte de la communauté d'agglomération yonnaise, et actionnaire majoritaire, ne souhaite visiblement pas poursuivre l'aventure. Ni le créateur de canal 15, l'ancien maire de La Roche sur Yon et actuel président de la région, ni le maire actuel n'ont souhaité s'exprimer sur la possible disparition de la chaîne locale.
Structures privées, argent public
Canal 15, comme Angers 7 ou Nantes 7 il ya quelques mois, butte sur la question des rentrées publicitaires. Structures privées dépendant de l'argent public, ces télévisions locales nécessitent des moyens financiers importants. Celles qui survivent sont adossées à des groupes de presse, ou des institutions qui les utilisent pour développer leur image de marque.
Pour Angers 7 ou Nantes 7, leur actionnaire, le groupe Ouest-France pour faire simple, n'a pas souhaité perdre plus d'argent dans des télévisions susceptibles de faire de l'ombre en termes de recettes publicitaires au journal quotidient. D'autres comme Télé Nantes, Le Mans TV ou TV Vendée sont largement soutenues par les communes ou les conseils généraux.
en savoir plus :
le site web de canal 15