Jacques Lambert défend Tony Meilhon

Le meurtrier présumé de Laëtitia Perrais invoque un trou noir

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Tony Meilhon sort de son silence

Tony Meilhon a été convoqué devant les juges d'instruction, il est désormais assisté de son avocat Me Jacques Lambert dans le cadre d'une commission d'office. Le meurtrier présumé de Laëtitia Perrais évoque un trou noir.

Le bâtonnier du barreau de Saint-Nazaire, dans le cadre d'une commission d'office, défendra le meurtier présumé de Laëtitia Perrais.

Tony Meilhon, a invoqué lundi devant le juge un "trou noir" sous l'effet combiné de "cocaïne, shit et alcool", selon Me Jacques Lambert. Tony Meilhon, a déclaré le défenseur qui s'exprimait à la sortie du cabinet du juge d'instruction où son client avait été entendu, a indiqué "avoir eu un accident avec le scooter de Laetitia, mais sans la moindre intention de la tuer. Il a cru qu'elle était morte, alors il l'a mise dans le coffre de sa voiture, avant de l'emmener au Casse-Pot", le lieu où il a lui-même été interpellé 48 heures plus tard. "La mort, il ne l'explique pas". D'ailleurs, après, "c'est le trou noir. Il faut dire qu'il était sous cocaïne, shit et alcool". Mais "là, on a bien avancé. Et nous ne sommes pas dans la démarche d'un prédateur comme cela a pu être dit, mais dans une démarche de séduction. Il indique qu'il voulait lui rapporter un gant au moment où il l'a percutée", a affirmé l'avocat.

Tony Meilhon était arrivé lundi en début d'après-midi au Palais de justice de Nantes. Alors que M. Meilhon avait refusé l'assistance d'un avocat pendant sa garde à vue puis les trois premiers mois d'enquête, il était donc cette fois accompagné d'un avocat commis d'office qu'il a accepté, en la personne du bâtonnier de Saint-Nazaire, Me Lambert.

Le suspect "a évolué", a souligné Me Lambert. "Mon client a fait un travail sur lui-même. Il a écrit pendant sa détention et commence à apprivoiser sa souffrance", a dit l'avocat. "Il s'est expliqué. Il a donné une version des faits sans pouvoir tout expliquer". Lors de sa garde à vue, Tony Meilhon avait reconnu avoir percuté "accidentellement" la jeune femme avec sa voiture alors qu'elle circulait à scooter et avait été mis en examen le 22 janvier pour "enlèvement suivi de mort" et incarcéré. Il s'était ensuite muré dans le silence et avait refusé toute coopération pour conduire au cadavre, retrouvé démembré, la tête et les quatre membres dans un étang le 1er février, puis le tronc dans un autre, à plusieurs dizaines de kilomètres,le 9 avril.

Les premiers résultats d'analyse communiqués la semaine dernière aux parties civiles ont révélé que Laetitia avait subi un véritable supplice dans les moments précédant sa mort par strangulation. Des "coups portés au visage" ainsi que "de très nombreuses blessures par arme blanche sur tout le corps" ont été retrouvés, selon le procureur de la République de Nantes, Xavier Ronsin. Les expertises ont mis en évidence "l'absence de traces de violences sexuelles". La défense n'exclut pas la possibilité de faire des demandes de contre-expertises dans les délais qui lui sont impartis, a encore indiqué le défenseur de Tony Meilhon.

Tony Meilhon a été interpellé le 20 janvier, deux jours après la disparition de Laetitia en compagnie de laquelle il avait été vu en dernier dans la soirée du 18 janvier. Le suspect a fait deux tentatives de suicide depuis son incarcération à la maison d'arrêt de Vezin-le-Coquet près de Rennes, suivies à chaque fois de son transfert dans une Unité pour malades difficiles (UMD) à Plouguernével (Côtes-d'Armor).

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