Selon les informations en notre possession, 484 postes seraient supprimés à Nantes-Bouguenais et 386 à Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire. Soit 870 en tout. S'y ajouteraient 201 suppressions de postes chez la filiale Stelia de Saint-Nazaire.
L'annonce faite mardi 30 juin par la direction d'Airbus est de supprimer environ 15 000 postes, soit 11% de ses effectifs, sans exclure des licenciements secs pour faire face, dit-elle, à la "crise sans précédent" subie par le secteur du transport aérien, fait trembler les salariés de l'avionneur européen.
Environ 5100 postes seront supprimés en Allemagne, 1700 au Royaume-Uni, 900 en Espagne et 1300 sur les autres sites du groupe dans le monde selon le communiqué de la direction.
En France 5000 emplois sont concernés.
À Nantes, où les salariés ont déjà cédé des jours de congé durant le confinement, ou rattrapé des jours sans travail liés à cette période, la CGT rappelle que Airbus a aussi "bénéficié des mesures de chômage partiel distribuées grâce aux impôts des français."
La CGT réagit vivement à cette annonce de suppression de postes, "comment une entreprise dont le carnet de commande est en hausse de 300 avions depuis le 1er janvier 2020, totalisant 7600 commandes à livrer, dont 880 avions en 2020 peut se séparer de 11% de ses effectifs ?" Éric Delobelle pose la question. Et ajoute : "notre principal concurrent est en difficulté avec le 737 Max, et Boeing annonce moins 600 commandes sur 2020, c'est incompréhensible."
"Cette intensification du travail ne peut se faire qu'au détriment de la santé des salariés et de la qualité du produit !"
À Montoir, FO souligne la grande inquiétude des salariés. "Tous veulent savoir combien seront concernés" indique Frédéric David, On se battra pour bénéficier de mesures d'âge, de formation, mais il n'est pas question d'accepter des licenciements secs !"
"Airbus marque le pas avec la crise du covid, on sent le ralentissement des livraisons, les éléments prêts à partir restent parfois 8 jours en attente. Depuis la crise de 2001, on nous dit que les contrats sont bétonnés avec le versement d'un acompte de 20% pour chaque commande, on se dit que les clients ne vont pas renoncer maintenant. Mais après ?"
Et de penser aussi aux sous-traitants : "on s'aperçoit que Airbus n'a pas encore communiqué sur ses besoins que déjà des PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) se mettent déjà en place sans attendre!"
Les syndicats appellent les salariés à la mobilisation jeudi 2 juillet dans l'établissement de Nantes, devant le bâtiment de direction de 11h à midi et de 13h30 à 14h30.
Devant la direction à Montoir entre 10h et 11h et de 14h30 à 15h30.
La réaction de la présidente de région
Christelle Morançais, présidente du conseil régional des Pays de la Loire a très vite réagit à cette annonce, elle interpelle Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie et des Finances, pour ouvrir des négociations avec les dirigeants d’Airbus en vue de sauvegarder le maximum d’emplois et de protéger le savoir-faire industriel.Et de rappeler que : "la Région s’est énormément investie pour conforter l’ancrage local d’Airbus et favoriser l’émergence d’une filière régionale de l’aéronautique. Tout doit être entrepris pour protéger les salariés et les compétences.
Un plan social de cette ampleur n’est pas acceptable alors qu’Airbus bénéficie du plan de soutien de l’État à l’aéronautique. Un plan de 15 milliards d’euros dont l’objet même est de préserver le maximum d’emplois et de compétences !
Airbus en Loire-Atlantique
Airbus dispose de deux établissements à Nantes-Bouguenais et Montoir-de-Bretagne.À Nantes Airbus fabrique les caissons centraux de voilure, les radômes et les nacelles, et emploie environ 2000 personnes.
À Montoir, Airbus assemble les fuselages avec les pointes avant des avions, et emploie environ 3000 personnes.