Le 1er janvier prochain, la partie du hameau de La Lamberdais rattachée à Mouais, au nord de la Loire-Atlantique, sera intégralement rattachée au Grand-Fougeray, en Ille-et-Vilaine.
La Lamberdais, à cheval sur deux régions, deux départements, va basculer en Bretagne.
Chaque matin, François Ruant quitte son domicile pour se rendre à sa ferme. 200 mètres à pied et pourtant, une frontière à passer.
Un vrai casse-tête pour cet éleveur de porcs et des conséquences inattendues.
"Nous avons deux facteurs qui passent sur la même route aujourd'hui. L'un pour ma maison, l'autre pour mon exploitation", poursuit l'éleveur.
Deux distributions de courrier mais aussi deux collectes de déchets, deux services d'incendie et de secours et, pour les habitants de La Lamberdais, des démarches administratives multiples.
"Nous avons deux déclarations d'impôt, l'une à faire du côté Châteaubriant, l'autre côté de Redon ou Rennes."
Et cette situation, c'est tout un hameau qui en pâtit. Car La Lamberdais, hameau de 15 habitants, est coupée en deux.
D'un côté, sept maisons situées en Ille-et-Vilaine, de l'autre trois maisons en Loire-Atlantique. Deux communes, donc deux maires.
"Au regard des réunions publiques que nous avons faites les habitants adhéraient à ce projet là, c'est une question de bon sens", explique Yvan Ménager, le maire de Mouais, "ce sera beaucoup plus commode sur le plan administratif".
"La dame qui a sa maison à cheval sur les deux communes, au niveau de la fiscalité elle en payait un peu en Loire-Atlantique, un peu en Ille-et-Vilaine", souligne Yvan Ménager.
La solution, ce sont les élus qui l'ont trouvée : un troc. En échange de terres agricoles, le hameau de La Lamberdais sera intégralement rétrocédé au Grand-Fougeray le 1er janvier prochain.
La décision a été prise par le ministère de l'Intérieur début septembre et est très attendue par les habitants du hameau.
► Le reportage d'Alain Darrignand, Antoine Roppert et Céline Landreau