Un nouvel arrêté préfectoral renforce les mesures de protection des traicts du Croisic, notamment durant l'hiver. Le site exceptionnel, en termes de biodiversité, est très prisé par les promeneurs, les pêcheurs à pied et certaines activités nautiques. Les activités de conchyliculture ne sont pas concernées par cet arrêté.
Le traict du Croisic est une vaste zone humide, une baie semi-fermée soumise aux marées, composée du Petit Traict au nord et du Grand Traict au sud. Elle alimente en eau salée les marais de Guérande. Elle est aussi le premier bassin d'élevage de coques en France.
L'accès à la réserve de chasse et de faune sauvage est désormais interdit par un nouvel arrêté inter-préfectoral, entre le 15 octobre et le 15 mars, pour protéger la biodiversité. Car cette période est cruciale pour les nombreuses espèces d’oiseaux, notamment les migrateurs.
Les activités nautiques, les accès à pied ou en véhicule avec ou sans chien ne sont plus autorisés.
Le 18 octobre dernier, il y avait foule à la pointe de Sissable, pour les grandes marées. La plupart des promeneurs et pêcheurs à pied découvraient cette nouvelle réglementation.
"Si on doit protéger les oiseaux migrateurs, je crois qu'il faut le faire, réagit ainsi une habituée. Tant pis, on y viendra plus au printemps et à l'automne."
La chasse y est interdite et le périmètre de protection étendu, en partenariat avec la Fédération de chasse de Loire-Atlantique.
"La Fédération des chasseurs, ce n'est pas le syndicat que des chasseurs. C'est également une structure qui est agréée aux protections de l'environnement", explique Denis Dabo, directeur de la fédération de chasse de Loire-Atlantique.
"Le traict du Croisic, c'est vraiment le joyau au milieu des marais salants. C'est un site d'importance internationale pour plusieurs espèces, notamment la bernache cravant, les barges à queue noire, les tadornes de belon, l'avocette élégante."
Mais les associations de défense de l'environnement dénoncent cette gestion de la réserve par la Fédération de chasse.
"Il y a conflit d'intérêts, donc il va y avoir des recours. La faune locale, sédentaire, migratrice, n'appartient pas aux chasseurs", réagit Rémy Gautron, président de Guérande environnement. La chasse, autorisée à l’extérieur de la réserve, est aussi jugée trop proche du site.
France Nature Environnement conteste aussi cette décision. "Il nous paraît indispensable que cette gestion soit confiée à une structure non porteuse de la défense d'intérêts particuliers, garante d'une gestion impartiale, et dont les missions sont exclusivement portées vers la protection de la nature."
La mise en place de l'arrêté va s'accompagner d'une campagne d'information et de sensibilisation du grand public pendant plusieurs mois.
► Le reportage de Myriam N'Guenor, Cathy Colin et Christophe Person
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