La Baule : des bolides dans la chapelle, ou comment parcourir 70 ans de compétition en 70 pilotes

L’exposition au centre culturel Chapelle Sainte Anne retrace l’épopée de la course automobile à travers des photos et des objets qui ont la particularité d’être dédicacés par le pilote lui-même. Une signature qui séduit le public.

Nous sommes à l'espace culturel de la Baule, autrement dit dans la Chapelle Sainte-Anne. Un air de jazz bien swingué emplit subtilement le lieu d'un parfum rétro et accueille le visiteur entré pour un voyage dans le temps.

La remontée temporelle ne prend que quelques secondes, le temps de montrer son passe et d'ajuster son masque et c'est parti!

''1952 - 2022, 70 ans - 70 pilotes'' avec ce titre pour l'exposition, le ton et le départ sont donnés!

Et c'est Alberto Ascari qui se glisse tout de suite en tête de la course, le champion du monde de Formule1 en 1952 et 1953 fait fureur avec ses 14 victoires en 26 courses.

Avec ce détail qui change tout sur cet article de presse annonçant le titre mondial pour le champion italien : la signature du maestro!

Et cette signature donne une toute autre valeur à l'article. Le titre, le texte, mais aussi la trace du champion déposée par sa main sur le papier, l'ensemble créé un tout cohérent et humain. La légende et l'homme.

70 pilotes, et autant d'épopées

Et il en va de même pour Enzo Ferrari, François Cevert, Steve Mac Queen, Maurice Trintignant, etc. Souvent sur une photo, c'est plus facile à transporter et à soumettre au champion, mais parfois sur un nez  ou une maquette de Formule 1, la signature du pilote s'est figée dans le temps et donne à sa vie un peu plus d'immortalité et de légende.

L'autographe, une affaire de fans mais aussi d'experts

Dans le parcours de l'exposition, un texte relate et explique ce phénomène du document signé par le champion ou la star. Il est plus pratiqué aux Etats-Unis et dans les pays anglo-saxons qu'en France.

Mais pour que la photo dédicacée ait de la valeur, il faut que la signature soit expertisée. Le spécialiste de Steve Mac Queen ou Ayrton Senna validera le graphe et qui instantanément lui donnera une cote officielle.

Car le spécialiste sait qu'à telle époque, le champion a modifié sa signature, que sur ce morceau de tissu, un détail peut authentifier l'autographe, parce qu'en signant assis, le résultat est conforme, etc.

Et l'on apprend que certaines vedettes, peu adeptes des autographes, avaient des secrétaires à qui elles déléguaient la chose ( Coluche, Marlon Brando, Romy Schneider) ou utilisaient un tampon (Enzo Ferrari).

Le Covid et les prix s'emballent

La pandémie a eu pour effet d'éloigner les champions de leur public. Plus de signatures pendant deux ans. Pire, certaines vedettes n'ont toujours pas le droit d'être en contact direct avec les afficionados. Résultat : beaucoup moins d'autographes et les cotes s'envolent.

Ainsi, il faut compter environ 1000 euros pour une photo signée Michael Schumacher, 2000 euros pour celle de James Hunt ou Enzo Ferrari, 3000 euros pour celle de François Cevert ou Fangio.

Le plus rare et donc le plus cher reste un document, une photo signée Ayrton Senna, l'autographe le plus recherché de tous, parmis les grands pilotes des 70 dernières années.

Ultime précision sur ce phénomène : la photo signée collectivement par l'équipage ou les participants à une course peut aussi prendre une valeur conséquente.

Le vernissage de l'exposition a eu lieu le 4 février, dès le lendemain, le public s'invitait nombreux et curieux. Pas moins de 500 visiteurs par jour durant le weekend, le premier des vacances d'hiver, sans doute un signe.

Avec un détail intéressant : la forte présence de femmes, au moins pour la moitié de la fréquentation, et parfois seules, pas forcément venues pour accompagner monsieur dans ses souvenirs.

L'exposition 1952 - 2022, 70 ans - 70 pilotes est ouverte au public jusqu'au 27 février. Espace culturel Chapelle Sainte-Anne, avenue de Gaulle à la Baule.