Ils ont fière allure les frères Boisnard à bord de leur Méhari blanche. Il faut dire que les Lavallois viennent de sortir un nouvel album, le quatrième en dix ans, et entament une longue période de tournée à travers la France. Claquez bien la portière, Archimède reprend la route. Interview...
Sans vouloir être impoli, ils commencent à en afficher des kilomètres au compteur les frères Boisnard. En Méhari ou non, ils ont écumé toutes les scènes de France et de Navarre depuis la création du groupe en 2004.
La scène mais aussi le studio. En 2009 sort leur premier album éponyme, "Archimède", suivent "Trafalgar" en 2011, "Arcadie" en 2014 et aujourd'hui "Méhari".
Et à chaque fois, c'est carton plein pour Nico et Fred, des tubes comme s'il en pleuvait, un mélange de balades et de chanson rock, des mélodies imparables et des textes qui disent des choses sur le monde, les gens, la vie...
Renaud, Dutronc, Oasis ou encore The Beatles figurent parmi leurs influences. Pour ceux qui seraient nés cette nuit, Archimède c'est ça...
Et ça recommence avec ce nouvel album, "Méhari", disponible depuis le 7 avril, 11 titres qui vont nous permettre de tracer la route en leur - bonne - compagnie pendant quelques années encore... Mais au fait, pourquoi avoir choisi ce nom de voiture résolument vintage et accessoirement balnéaire ? Réponse ici et maintenant...
Qui dit Méhari dit soleil, plage, farniente... Besoin de décapoter ? De tracer la route ? De prendre des vacances ? Pourquoi ce titre ?
Archimède - Effectivement, le titre Méhari résume bien la dimension solaire, vintage et débraillée de cet album, qui est un pied de nez à nos temps troubles... On travaillait sur Méhari pendant les attentats, en 2015 et 2016. Autant dire qu'il s'agit d'un album cathartique : nous nous sommes purgés de notre chagrin dans un disque résolument frais, spontané et joyeux.
Comment se sent-on chez les Boisnard au moment de la sortie d'un nouvel album ? Stressés ?
Archimède - Toujours un peu stressés oui ! On bosse comme des artisans d'art sur nos chansons, on met le temps qu'il faut pour les soigner, les lécher, alors c'est toujours un peu flippant d'entendre les premiers retours. Pour le coup, ils sont très bons, ce qui nous rassure !
Archimède - À la sincérité et au plaisir ! Au plaisir de faire ce qu'on aime, sans souci des modes et du qu'en-dira-t-on. Quand on crée, on s'enferme comme des ermites, on essaie de ne pas s'encombrer de l'ère du temps. Les gens qui nous suivent nous font souvent ce compliment : l'authenticité et le soin apportés à chacun de nos albums.
Que ce soit sur scène, sur album ou sur les réseaux sociaux, vous avez établi une relation privilégiée avec vos fans, la « grande famille ». C’est quelque-chose d’essentiel pour vous ?
Archimède - Bien sûr, c'est fondamental ! Les maisons de disques parlent de "fans-base" ; nous préférons parler comme vous de "grande famille". Le plus dur, c'est de durer. Pour durer, il faut fidéliser une communauté, et pour fidéliser une communauté, s'assurer le soutien de nos auditeurs dans le temps, il faut les bichonner, ne pas se foutre de leur pomme ou sortir un album pour sortir un album.
Un mix de chanson française et de britpop, c'est aussi simple que ça la formule d'Archimède ?
Archimède - Depuis nos débuts, nous revendiquons cette estampille : pop franglo-saxonne. Nous sommes une espèce de shuttle entre la France et l'Angleterre : nos mélodies sont plutôt brit-pop mais nous sommes attachés à des paroles en français ; c'est effectivement ça la formule Archimède !
Archimède - Nous sommes revenus à un son plus rock'n roll, comme celui de Trafalgar, notre deuxième album. Il y a davantage de guitares dans Méhari que dans le précédent (Arcadie). Méhari est plus débraillé, plus abrasif que notre troisième opus.
Côté textes, vous parlez comme à votre habitude de vous un peu, des gens qui vous entourent beaucoup, et du monde à la folie. Une source d'inspiration sans fin ?
Archimède - Tout est pré-texte : l'amour, les chagrins d'amour, l'écologie, tout, absolument tout, peut servir de matière première à une chanson. Il n'y a pas de sujet noble ou anecdotique, il n'y a que des manières de sublimer un sujet, de le traiter avec un angle inédit.
Dans ce nouvel opus, vous parlez des ours polaires, des migrants, du système oligarchique, des attentats de Paris, du fric, de l'amour low cost, des fils de... bref d'un monde à changer. On commence par quoi ? Voter ?
Archimède - Nous sommes des citoyens et nous irons voter. Quant à donner des consignes de vote, pas question. Penser que l'avis d'un artiste vaut mieux que l'avis d'un maçon, d'un ingénieur ou d'un boulanger, c'est déjà se tromper. Nous sommes, descendus de scène, des citoyens comme les autres, dont l'avis ne mérite pas plus un coup de projecteur que n'importe quel autre avis d'un badaud dans la rue.
Archimède - Les chansons "Je singe le monkey", "Rue de la joie", "Toujours plus con" et "Fils de" ont peut-être un supplément d'âme parce qu'elles parlent du monde comme il va, des travers de notre société. On y parle des extrémistes, de l'oligarchie, d'écologie, etc.
On parle souvent de vos influences, de Renaud à Dutronc, en passant par Oasis, The Beatles ou Blur. Mais quel est le groupe ou l’artiste qui vous a précisément décidé à faire de la musique ?
Archimède - Dutronc, Renaud et plus tard Oasis ont beaucoup compté dans nos vocations respectives !
Avez-vous encore le temps d'écouter les copains ? Quel album tourne en boucle sur votre platine en ce moment ?
Archimède - les derniers albums de Gérald Genty et de Tété. Il y a des propositions artistiques superbes en France, et qui ne sont pas forcément les plus connues.
Archimède - Gala, gala, gala (rires) !
Merci Fred et Nico, merci Archimède
Plus d'infos sur le groupe ici
Archimède sera dans l'émission 9h50 Le Matin de France 3 Pays de la Loire mardi 25 avril et en direct dans le journal de 19h00 mercredi 3 mai à l'occasion de leur concert au Ferrailleur à Nantes