Mal accueilli par une partie des supporteurs, le choix de René Girard pour entraîner le FC Nantes est un pari risqué du président Waldemar Kita, qui mise sur l'expérience du technicien pour tirer son club vers le haut.
Prendre les rênes d'une équipe à l'histoire aussi chargée et prestigieuse que le FC Nantes n'est jamais anodin. René Girard en a fait l'expérience mi-mai, lorsqu'il a été nommé pour succéder à Michel Der Zakarian. Pour remplacer cet "historique" de la maison jaune et verte, l'homme d'affaires franco-polonais Waldemar Kita aurait pu enrôler un autre ancien canari, comme Jocelyn Gourvennec, parti à Bordeaux, ou Antoine Kombouaré, passé de Lens à Guingamp.
Mais après avoir essuyé le refus de Christian Gourcuff, qui a préféré le voisin rennais, il a opté pour le Gardois. Un choix vilipendé sur les réseaux sociaux sous le hashtag #ToutSaufGirard
Déjà qu'avec DerZak c'était difficile de rester éveillé alors...#ToutSaufGirard #FCNantes #Canariplay pic.twitter.com/zRPYRdo7AS
— JonaSanpo (@JonaSanpo) 5 mai 2016
#ToutSaufGirard pic.twitter.com/mN4Jg5RICa
— Supa hot fire (@iliass43) 4 mai 2016
Quand t'annonces aux nantais que René Girard est en approche. pic.twitter.com/sObb7iauFZ
— Alex D (@Alexandre_DRD) 4 mai 2016
Moi quand j'ai appris que René Girard allait certainement venir au Fcn... #ToutSaufGirard pic.twitter.com/oYpLUFWtnT
— Adrien Tonmaçon (@adrien_tonmacon) 4 mai 2016
THE GIRARD #ToutSaufGirard pic.twitter.com/pmMh0zY7x3
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[SCOOP] René Girard dans le bureau des Kita#ToutSaufGirard pic.twitter.com/K2p9djHdjk
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— Rich Guich (@richarddu44) 4 mai 2016
La campagne relativement laborieuse d'abonnement à la Beaujoire pour la nouvelle saison, qui devrait péniblement dépasser les 8.000, témoigne encore d'une certaine défiance à l'égard du technicien champion de France avec Montpellier en 2012, dont le plus grand "crime" est d'avoir porté pendant 8 ans le maillot des Girondins de Bordeaux, rival honni du FC Nantes.
À 62 ans, ce qui fera de lui le doyen des entraîneurs de Ligue 1, René Girard en a vu d'autres et il a déjà marqué son territoire en s'octroyant un nouveau bureau à la Jonelière, en revoyant la pièce de vie des joueurs ou en fermant plus souvent le centre d'entraînement aux visiteurs.
Il savoure son nouveau poste, après une année de repos forcée, depuis son départ de Lille.
Il ne se passe pas une journée, je ne vais pas dans un endroit, sans que quelqu'un vienne me parler du club. On sent que nous sommes sur une terre de foot",
René Girard, nouvel entraineur du FC Nantes
Continuité et rupture
Il se sait attendu au tournant et réclame d'ores et déjà de la patience. "Il faut rester objectif, faire preuve de patience. Les choses n'arrivent pas sur un simple claquement de doigts", a-t-il rappelé, jouant avec habileté à la fois la carte de la continuité et de la rupture: "d'autres personnes sont passées avant moi, des entraîneurs se sont succédé, chacun a apporté sa pierre à l'édifice. Aujourd'hui, c'est peut-être le moment de prendre un virage et d'essayer d'être ambitieux".Après trois saisons où le maintien a été assuré aisément (13e, 14e, 14e), Nantes veut viser la première moitié du classement. Pour cela, les Canaris devront abandonner leur bonnet d'âne offensif (19e attaquel'an dernier, 20e en 2015), ce que les matchs amicaux n'ont pas laissé présager.
"Dans la finition, on est encore dans l'à peu près. C'est un des points à améliorer", a admis le technicien. Avec deux défenseurs brésiliens évoluant au Portugal - Diego Carlos et Lucas Lima - et deux milieux de terrain scandinaves - Alexander Kacaniklic et Nicolaj Thomsen -, le recrutement ne semble pas de nature à dynamiser le secteur offensif, en manque d'individualités fortes.
"On se basera plus sur le collectif que l'individuel", a confirmé Girard, qui navigue à vue en ce qui concerne le poste d'avant-centre, l'avenir de l'Islandais Kolbeinn Sigthorsson, qui aurait des touches en Angleterre, étant une vraie incertitude. René Girard veut rencontrer l'intéressé pour le convaincre: "je sais qu'il a vécu une saison compliquée (...) On va discuter, voir s'il a des velléités de départ. On ne peut pas obliger les gens à rester".
Un transfert de l'Islandais, attendu seulement en fin de semaine à la Jonelière, dégarnirait sérieusement l'attaque de Nantes, où Emiliano Sala est blessé et Yacine Bammou annoncé sur le départ.
>> VIDÉO. Entretien avec René Girard, entraîneur du FC Nantes - 8 juillet 2016 (stage à Annecy)
Entretien réalisé par Anthony Brulez et Thierry Poirier à Annecy
