Après l’indispensable victoire (1-0) face à Bastia, l’heure de la seconde trêve internationale a sonné. Pendant 10 jours, les Canaris vont pouvoir respirer. Et René Girard faire le point sur ses trois premiers mois agités.
René Girard sera donc toujours l’entraîneur du FC Nantes lors du (court) déplacement à Lorient le samedi 15 octobre prochain. Et ses joueurs ont eu tôt fait de rappeler leur attachement à ce coach qui est loin de laisser indifférent. Avoir un caractère de chien, c’est avoir mauvais caractère comme le chien qui aboie, qui grogne et qui mord les fesses du facteur.
L’ancien adjoint de Roger Lemerre (1998-2002), même s’il s’en défend, fait partie de cette caste d’aboyeurs. Sur un plan professionnel bien entendu. Joueur, il l’était. Entraîneur il l’est resté. Et même si ses sorties médiatiques n’ont jamais vraiment plaidé en sa faveur, René Girard se comporte avec (certains) journalistes comme il le fait avec sa direction. Sans mâcher ses mots, sans filtre, sans compromission. On peut seulement espérer qu’il daigne saluer les salariés du club et ses dirigeants, à défaut de le faire pour la presse locale.
Alors oui, on peut ne pas aimer l’homme René Girard. L’ancien joueur des Girondins de Bordeaux, l’ancien salarié de la FFF qui traita naguère Jean-Claude Suaudeau de « nabot ». Mais depuis son arrivée au FC Nantes, peut-on lui reprocher des choses sportivement parlant ?
Oui, évidemment puisqu’il a validé l’ensemble du recrutement estival. Et notamment ses deux joueurs de couloir, Kacaniklic et Thomsen. Deux éléments qui manquent terriblement de volume de jeu, de percussion et de vitesse. Des qualités pourtant indispensables pour occuper les flancs du milieu de terrain nantais. J’entends déjà des détracteurs asséner le bon vieux « il faut laisser du temps, que les automatismes se créent, qu’ils parlent le français…. »
Soit. Mais Nicolaj Thomsen est un joueur axial et Alexander Kacaniklic, un joueur de….complément.
D’un autre côté, René Girard a déjà été capable de modifier à plusieurs reprises son dispositif tactique. D’installer de la jeunesse au sein de son onze de départ (Dubois, Rongier, Harit). Mais en même temps, avait-il réellement le choix ? Son effectif est très limité en nombre (23 joueurs pros) et en expérience (6 joueurs ont plus de 50 matches en L1 et 10 sont issus du centre de formation). Et les profils de joueurs sont trop similaires pour faire de cette équipe une formation variée.
En attaque, Stepinski, Sala, Aristeguieta et Bammou se ressemblent comme quatre gouttes d’eau. Aucun n’est capable de prendre réellement la profondeur. Au milieu de terrain, il y a certes de très bons manieurs de ballon, mais tous présentent le même registre, veulent évoluer dans l’axe et pas spécialement en sentinelle. Alors on ne peut pas tout reprocher sportivement à René Girard. Mais c’est bien lui qui a accueilli sans broncher cinq nouveaux joueurs totalement étrangers à la langue de Molière.
Pour autant, changer d’entraîneur serait suicidaire. Car Girard garde la confiance et le soutien de son groupe. Et recruter un dixième coach sous l’ère Kita réclamerait encore plus de temps d’intégration et de compréhension, sans réelle garantie de succès.
