Le procureur a requis vendredi une peine de neuf ans de prison ferme, dont deux tiers de période de sûreté contre Mohamed Achamlane, le leader du groupe islamiste Forsane Alizza poursuivi pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
Il a également demandé au tribunal correctionnel de Paris de déclarer coupable les 14 autres membres de ce groupe, officiellement fondé par Mohamed Achamlane pour lutter contre "l'islamophobie".
Contre ces autres prévenus, le procureur a demandé des peines allant de 8 ans ferme à 18 mois de prison avec sursis, en fonction de leur degré d'implication.
Le groupe fondé fin 2010 avait été dissous début 2012 par le ministère de l'Intérieur, qui le qualifiait de "milice privée". Et fin mars 2012, un coup de filet visait ses membres, les enquêteurs estimant disposer "d'éléments laissant craindre que le groupe ne possède des armes et ne passe à l'action violente".
Les tueries perpétrées en mars 2012 par Mohamed Merah à Montauban et Toulouse semblent "avoir galvanisé" le groupe et agi "comme un signal", selon le procureur.
Une réunion à cette époque du groupe à Givors, dans la région lyonnaise, associée à la "recherche active d'armes" (...) "témoigne de la violence dont Forsane Alizza pourrait faire preuve", a-t-il estimé.
"Forsane Alizza ce ne sont pas que des mots, c'est un véritable groupe qui se structure et se prépare pour des actions violentes", "un groupuscule structuré autour du jihad armé (...) organisé comme une katiba", les groupes combattants jihadistes.
Il a pointé un "glissement du jihad médiatique au jihad armé" en évoquant les "entraînements à connotation guerrière" (paintball notamment) du groupe, ou encore la détention d'armes, souvent démilitarisées, par des membres du groupe, dont Mohamed Achamlane, un "élément matériel particulièrement fort".
"Dans ce contexte, le projet (précis) importe peu", a lancé le procureur, pour qui "la volonté intrinsèque du groupe était de mener le jihad armé sur le territoire" français.