MNNQNS: une folie rock venue de Normandie

Depuis que les MNNQNS ont branché leurs guitares en 2013, il se dit sur Rouen que les bateliers ont doublé les amarres de leurs peniches histoire de ne pas se retrouver au milieu de la Seine emportés par une vague de décibels. Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Où vont-ils ? Réponse ici...

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Certains noms de groupes sont si communs qu'ils demandent trois heures de tripatouillage sur les moteurs de recherche pour trouver un début de commencement d'information. D'autres sont tellement imprononçables qu'on les oublie en un clic. Enfin, il y a ces noms plutôt astucieux comme MNNQNS, MaNNeQuiNS pour les intimes, facile à mémoriser, facile à prononcer, facile à googliser.

Mais ces Mannequins-là, pardon, ces MNNQNS-là ne fréquentent pas les défilés de mode. Leur univers à eux, c'est le rock. Depuis toujours. Depuis 2013 avec le groupe. Après un album resté relativement confidentiel, revoici nos quatre Rouennais gonflés à bloc avec un EP 5 titres, "Capital", furieusement sauvage et enivrant. Il seront en concert à Nantes le 8 octobre puis à Paris le 11 octobre, à Rennes le 13 octobre...

Pour ceux qui seraient restés coincés entre deux Fashion Week, avec ou sans bijoux, MNNQNS c'est ça...

Vous êtes fâchés avec les voyelles ? Pourquoi ce nom ?
Adrian (chanteur et guitariste).
Ce nom c'était un peu la seule manière de ne pas tomber dans les abysses de l'internet. Avec le nom complet (Mannequins), impossible d'être trouvé sur aucun moteur de recherche, ça n'est donc pas un choix trendy douteux mais bel et bien un truc nécessaire pour la survie du groupe.

On vous dit élégants et en même temps un peu sauvages. C'est compatible ?
Adrian. Peut-être, en tous cas je trouverais ça cohérent avec le son, toute la démarche du projet étant d'écrire le meilleur morceau pop possible avant de l'envoyer valser dans les abysses à grand renfort d'effets et de dissonances.
Vous venez de Rouen, la patrie des Dogs, de Tupelo Soul, de Tahiti 80 ou encore de La Maison Tellier. C'est une belle carte de visite ou un affreux fardeau ?
Adrian. On ne regarde pas trop en arrière. On n'a de toutes façons pas trop de lien stylistique avec ces groupes. Quoi qu'il arrive, la ville est en pleine émulsion musicale en ce moment et on est hyper heureux de faire partie de cette scène indé hyperactive.

Vous avez les pieds en France mais les oreilles qui traînent pas mal du côté de l'Angleterre, des States et même de l'Australie. Peut-on connaître vos principales influences ?
Adrian. Nos influences sont vraiment nombreuses et ne se trouvent pas uniquement dans le rock. Pour ne citer que quelques artistes (le choix est rude), on pourrait dire en vrac Television, Sonic Youth, Death Grips, Tame Impala, The Horrors...
Quel est le groupe, l'album ou le morceau qui vous a donné envie de monter sur scène?
Adrian. Pour moi comme pour beaucoup de teenagers ça a été Nirvana. Que j'ai découvert alors que Cobain était mort depuis longtemps bien sûr. Ils ont un héritage musical incroyable, ce truc qui te touche aux tripes alors que tu ne connais encore rien à la musique en général. C'est à la fois hyper évident et hyper intriguant.

Un mot un seul pour décrire votre musique ?
Adiran. On a toujours été un groupe tiraillé entre plusieurs choses pas forcément compatibles, que ce soit musicalement ou visuellement, on est naturellement attirés par les opposés. Ça n'est donc pas super cohérent avec nous de répondre à ça.

Eux font du "rock total". Les Nantais Von Pariahs. Quel commentaire vous suggère cette vidéo ?
Adrian. On a les mêmes lunettes de soleil. Plus sérieusement j'adore ce morceau, cette vibe à la Stone Roses est classe à fond! Je comprends aussi le rapprochement avec nous, on doit très certainement avoir des influences en commun...

Justement, dans un interview que les Von Pariahs nous ont accordée il y a quelques temps, ils déclaraient : "Je crois qu'on est un excellent condensé entre la culture très classe et poétique à la française, et l'efficacité anglo-saxonne". Est-ce qu’il y a de ça aussi chez vous ?
Adrian. Je ne sais pas si on a assez de recul sur nous-même pour se qualifier ainsi, de toutes façons il y a aussi quelque chose de très classe et poétique dans la culture UK, rien qu'en regardant les textes de Morrissey ou d'Alex Turner ça me semble assez évident. Au final, je crois qu'on se reconnaît assez peu dans cette culture française qu'on connaît, étrangement, moins bien, mis à part peut-être pour la littérature old school.

La scène, c’est votre milieu naturel ?
Adrian. Oui et non. On est clairement un groupe de live car c'est quelque chose d'assez intense pour nous, mais on est tout autant fascinés par le travail de studio, c'est un des rares moments où tu peux rentrer dans une sorte d'autisme créatif qui te permet d'expérimenter plein de choses. C'est d'ailleurs pour ça qu'on enregistre tout nous-mêmes.

Votre premier EP vient de sortir, quelle est la prochaine étape ?
Adiran. On essaie déjà de faire en sorte que le plus de monde possible l'entende! Les étapes suivantes vont se faire naturellement, on part pour plusieurs concerts en France ce mois-ci, l'Angleterre en décembre, et de nouveau rentrer en studio peu de temps après. On ne tient pas en place.

Votre coup de foudre musical du moment ?
Adrian.
Sleaford Mods. Une voix à l'accent des profondeurs de l'Angleterre plus parlée que chantée par dessus les sons post punk les plus minimalistes qui soient, c'est notre grosse claque du moment.
Merci Adrian, merci MNNQNS, interview réalisée le 3 octobre 2016
Plus d'infos sur le groupe ici et


Où voir et écouter MNNQNS ?
Le groupe rouennais sera en concert samedi 8 octobre au Café du Cinéma à Nantes, mardi 11 octobre au Supersonic à Paris, jeudi 13 octobre au Tavarn à Rennes, mercredi 14 décembre au Lexington à Londres...
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