Nantes : Angela Davis, une Black Panthers au pays des négriers

Le principal port négrier français entre le XVIIème et le XIX ème siècle reçoit pour la journée nationale de l'abolition de l'esclavage, ce dimanche 10 mai, une figure de l'activisme pour les droits civiques aux Etats-Unis, Angela Davis.

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Une Black Panther

À 71 ans, Angela Davis est l'invitée d'honneur des cérémonies de commémoration autour de l'abolition de l'esclavage. Sur la passerelle Schœlcher,  ce pont sur la Loire portant le nom du député de Paris qui en 1848 mis un terme en France à l'esclavage, juste en face du Quai de la Fosse d'où sont partis tous les bateaux négriers nantais, elle jettera des fleurs, histoire de laisser la mémoire vive.
Dans les années soixante et soixante dix, Angela Davis ce n'est pas seulement une coupe afro à la Jackson 5 capable de fabriquer une icône des droits civiques.
Angela Davis est une survivante. En octobre 1970, cette ancienne prof de fac en Californie et ex- étudiante à la Sorbonne, militante communiste activiste du mouvement radical des "Black Panthers", est accusée de meurtre et de séquestration et est condamnée à mort.
"Le 7 août 1970, une prise d’otages visant à libérer George Jackson, membre des Black Panthers condamné à la prison à vie à l’âge de dix-huit ans pour un vol de 70 $ (dans une station-service, je crois), tourne mal. Quatre personnes sont abattues et trois autres sont grièvement blessées. Angela est membre du comité de soutien de George Jackson, elle est accusée par le FBI d’avoir procuré les armes qui ont permis ce coup de force. "explique André Bouny Rebellyon Info

En fuite à travers les Etats-Unis, elle est la femme la plus recherchée par le FBI, dénoncée, en première instance elle est condamnée à mort. 100 000 personnes manifestent pour elle à Paris, Les Rolling Stones chantent "sweet black Angel".

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En 1972, son deuxième procès révèle les manipulations du FBI, elle est acquittée. Son principal combat aujourd'hui est la lutte contre la peine de mort et le système carcéral aux Etats-Unis.
 

Nantes et son passé négrier


Nantes et les négriers : plus de deux siècles de richesse. Il suffit de se promener le long de la Petite Hollande ou découvrir une Folie pour toucher du doigt la réalité historique de notre capitale régionale. Avant 1990, le sujet était tabou, comme à Bordeaux ou la Rochelle. Pire ici, les premières tentatives de travaux de mémoire se sont heurtés aux sifflets voire aux destructions volontaires. Au château trône encore une sculpture symbolisant un esclave, profanée sans doute par ceux refusant l'examen de conscience. En 1992 "les anneaux de la mémoire", la bien nommée exposition sur la traite négrière, a permis de retrouver la vérité crue de notre histoire.
 


Le mémorial et la reconnaissance d'un crime contre l'humanité

Nantes dans son long cheminement n'est pas une exception française. Souvenons-nous des débats, pas si lointain, quand Lionel Jospin, alors Premier ministre, fit reconnaître l'esclavage et la traite négrière française comme un crime contre l'humanité. Souvenons-nous des réticences de certains vis à vis de la proposition de la députée de Guyane Christiane Taubira, déjà elle, de faire reconnaître la responsabilité de la France. Pour certains le devoir mémoriel n'était pas de saison. Nous étions hier, c'était en 2001. Deux siècles après la page n'était toujours pas assumée totalement.
 

 

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