Deux bouteilles enflammées ont été lancées dans la nuit de samedi à dimanche à travers la fenêtre d'un squat occupé depuis un an par une quarantaines de migrants, à Nantes. Une troisième a atterri dans la cour de la maison.

Ils sont une quarantaine de migrants africains -avec ou sans papiers- à squatter depuis près d'un an dans cette grande maison vide de la bâtiment de la rue fontaine des Baronies, dans le quartier du Bas-Chantenay, à Nantes (Loire-Atlantique). Et ils viennent peut-être d'éviter le pire. 

La personne qui a fait ça a voulu nous tuer, c'est sûr"


En toute fin de soirée, alors qu'il est quasiment minuit, deux bouteilles enflammées, des "cocktails Molotov", sont lancées depuis la rue à travers une fenêtre de l'habitation. La première bouteille atterrit dans la partie cuisine, la seconde atteint la partie salon de la pièce où généralement dorment plusieurs personnes qui heureusement étaient absentes hier soir. C'est ce qu'explique Jamal qui, en compagnie de quelques compagnons de squat, a tout de suite utilisé des couvertures pour éteindre le feu. "La personne qui a fait ça a voulu nous tuer, c'est sûr", s'inquiète-t-il. 
Un troisième cocktail Molotov tombe dans la cour de la maison, racontent les témoins qui disent avoir vu une personne le bas du visage caché, d'environ 28-30 ans, roder et lancer un cocktail Molotov.

>> DIAPORAMA - Nantes. Deux cocktails Molotov dans le squat des migrants :

L'émotion est encore vive aujourd'hui, parmi les occupants venus à Nantes pour fuir la Guinée, le Soudan, la Somalie ou encore l'Érythrée. Dimanche matin, les migrants n'avaient toujours pas appelé la police "parce qu'ils craignent d'être à nouveau expulsés", selon une militante présente sur les lieux pour les soutenir.

De son côté, la maire (PS) de Nantes, Johanna Rolland, a dénoncé sur Twitter une "agression inqualifiable contre les migrants cette nuit à Chantenay. Les auteurs doivent être retrouvés et condamnés."

Dans un communiqué, la Préfecture de Région à Nantes "condamne fermement cet acte criminel. Elle assure que l’Etat mettra tous les moyens en place pour retrouver les auteurs. C’est un acte intolérable et insupportable".

Les associations, de leur côté n'hésitent pas à évoquer "un attentat" rapporte TéléNantes



Nous avons recueilli le témoignage de Jean-Luc Landas de la Ligue des Droits de l'homme, membre du collectif de soutien aux expulsés de la rue des Stocks. Ému aux larmes, M. Landras dénonce "un acte odieux, inqualifiable... criminel".

Vendredi dernier, la France a accueilli à Vertou, près de Nantes, son premier contingent de candidats à l'asile dans le cadre du plan européen de répartition des réfugiés. Il s'agit de 18 hommes et une femme, tous demandeurs d'asiles, tous originaires du même pays l'Erythrée, et tous ayant transité par les centres d'accueil en Italie.
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