Les 10 ans du Ferrailleur : rencontre avec le boss, Thomas Nedelec

Lorsqu'il a lancé Le Ferrailleur en 2007 avec deux associés, Thomas Nedelec réalisait son rêve le plus fou : avoir sa propre salle de concerts. Depuis, il s'est retrouvé seul à la barre du navire mais ne regrette rien. Bien au contraire. Rencontre... 

Grand sourire, lunettes de soleil, poignée de main franche et directe, visiblement, il a la pêche Thomas Nedelec. Et il a plutôt intérêt tant les jours prochains risquent d'être agités et les nuits plutôt courtes.

C'est dans son fief que nous l'avons rencontré. Et son fief, son château en Espagne, son paradis à lui, c'est le Ferrailleur, un café concert qu'il a créé avec deux associés en mai 2007. Il avait alors 25 ans.

"Lorsque je suis arrivé à Nantes il y a 17 ans, j'étais ingénieur du son, je travaillais dans divers endroits, au Floride notamment, j'ai fait le son d'Ultra Vomit à leurs débuts, j'ai aussi fait du son au Hellfest, j'ai programmé pas mal de groupes avec une association que j'avais créé avec Max, aujourd'hui programmateur du Ferrailleur"

Et puis il y eut cette volonté municipale de faire revivre le Hangar à Bananes. La mairie lance un appel d'offres. Thomas et deux amis déposent un dossier qui est accepté. "On n'y croyait pas trop mais notre projet collait parfaitement au sien, l'idée étant d'assurer une certaine pluralité sur le hangar, on a eu le box. Ce fut un peu la révolution pour nous, on a monté le lieu en deux mois".

Avant d'être une salle réputée pour sa programmation, Le Ferrailleur fut un rêve de gosse. "J'ai toujours voulu monter une vraie salle de concert, un club à l'anglaise. La jauge du Ferrailleur, 300 places, est parfaite, ça en fait un lieu intime, un lieu de découvertes où les spectateurs et les artistes peuvent presque se toucher".
Après une première année difficile, qui se solde par le départ d'un premier associé, Le Ferrailleur monte en puissance et propose de plus en plus de concerts malgré un certain isolement géographique. Le quartier n'est alors qu'une sombre friche, les transports en commun se font rares jusqu'à l'arrivée d'une nouvelle ligne de chronobus, le C5. "Au début, c'était très compliqué d'arriver jusque là, il fallait traverser un kilomètre de friche dans le noir. Maintenant c'est éclairé, il y a des constructions, les bus passent plus souvent...".

Au point que le Hangar à Bananes sera bientôt absorbé par l'urbanisation galopante du quartier. Autour de lui, les friches font place à des immeubles d'habitation, des bureaux, des commerces. Pour Thomas, les soucis de voisinage ne sont pas à exclure. "D'ici 10 ans, on devrait avoir les premières plaintes pour tapage nocturne".  
Resté seul à la tête du Ferrailleur, Thomas Nedelec a toujours la même énergie même si ça n'a pas été toujours facile, confie-t-il. "Il y a eu des moments de doute mais j'arrive aux 10 ans dans de très bonnes conditions, j'ai une équipe géniale, on travaille en parfaite osmose, tout fonctionne bien, 22 personnes bossent pour le Ferrailleur, prestataires compris, j'ai 7 salariés à temps plein. C'est beaucoup mais on a une grande amplitude horaire et l'été on est ouvert 7 jours sur 7 de 14h00 à 4h00 du matin".

Cette hyperactivité, selon Thomas, a toujours été nécessaire pour que vive la salle de concert. "Si on voulait développer l'endroit, il fallait faire des soirées concerts, le plus possible. Aujourd'hui, Le Ferrailleur a gagné en notoriété, on a de plus ne plus de demandes pour venir jouer ici, aussi bien de la part de groupes internationaux, que nationaux ou locaux"
Son meilleur moment ? Pas spécialement un mais un ensemble de moments comme les "Dérouille party" qui marquaient les anniversaires du Ferrailleur, le concert de John Garcia dont il est fan depuis son plus jeune âge... "Et puis il y a eu tous ces moments privilégiés avec l'équipe du Ferrailleur, ces moments de fête, d'émotions, de partages, c'est très important pour moi, peut-être le plus important en fait, ici on travaille à l'humain, on s'écoute, on réfléchit ensemble...".

Dix ans, c'est le temps du bilan mais c'est aussi et surtout le temps des projets.  Thomas Nedelec n'en manque pas. Lumière, configuration du lieu, communication, programmation, nouvelles technologies... les idées fusent mais dans l'immédiat, les 10 ans occupent tout son temps.
Du 19 au 28 mai, la salle proposera dix soirées avec notamment Mass Hysteria, No One Is Innocent, Ultra Vomit, Totorro, Ko Ko Mo, Papier Tigre, God is an Astronaut... des groupes qu'il a programmés. et appréciés, beaucoup de copains...


"C'est une programmation de coeur, et dans cette programmation de coeur, God Is Astronaut est mon coup de coeur des 10 ans, ils sont déjà passés une fois ici, ça a été une claque monumentale. C'est un groupe irlandais qui fait très peu de dates. Je suis hyper fier de l'affiche, on s'y est tous mis, c'est un événement important pour nous, 9 mois de travail, on vous attend !".

Propos recueillis par Eric Guillaud le 11 mai 2017
Merci à Fred Lombard pour les photos de concert


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