Alors que la taxe d'habitation disparaît au 1er janvier 2023 pour les résidences principales, la ville et Nantes métropole ont choisi de surtaxer les propriétaires de résidence secondaire à hauteur de 60%. Les collectivités espèrent ainsi réguler le nombre de logements inoccupés à l'année sur ce secteur en tension.
En 2023, la taxe d’habitation ne sera pas supprimée pour tout le monde. Si les propriétaires d'une résidence principale arrêtent de la payer, ceux qui possèdent une ou plusieurs résidences secondaires devront continuer de s'acquitter de la taxe. A Nantes, elle sera même majorée : à partir du 1er janvier 2023, une surtaxe de 60% sera appliquée aux propriétaires de logements inhabités pendant plus de 6 mois par an.
Réguler les résidences secondaires dans la zone
Auparavant, conformément au plafond défini par la loi, la majoration était fixée à 20% dans le secteur nantais. Cette dernière a évolué et permet désormais aux municipalités situées en zone dite « tendue » d’établir la surtaxe à 60%. Une aubaine pour Nantes Métropole et la ville, qui cherchent à réguler le nombre de résidences secondaires dans la zone. La mesure avait été votée avec le budget primitif de Nantes Métropole au début de l’année 2022.
L’objectif c’est vraiment de lutter contre les logements vacants, et d’inviter les propriétaires à remettre leurs biens sur le marché immobilier
Un employé de Nantes métropole
À la location, comme à l’achat, les offres manquent. Réserve précieuse de biens en sommeil, les 4800 résidences secondaires de la ville intéressent les collectivités. Elles espèrent « faire en sorte que ça redevienne de la résidence principale et non pas des logements occupés mois de six mois de l’année. » Fixée à 20%, la surtaxe d’habitation représentait un apport d’environ 700 000 euros pour les collectivités locales. Avec la réforme, ce montant devrait être multiplié par trois.
Plus largement, toujours selon le salarié de la métropole qui ne souhaite pas être cité, cette mesure s’inscrit dans une « politique locale de remise des logements sur le marché ». Dans cette logique, dès le 1er janvier 2023, les biens loués sur la plateforme Airbnb seront concernés par une hausse de la taxe de séjour. Payée à la nuitée par les locataires de courte durée, la taxe passera de 3 à 5%. La ville de Nantes n'est pas la seule à adopter des mesures en ce sens. A Saint-Nazaire, Nice, Marseille, Lyon ou encore Paris, la majoration de la taxe d'habitation pour résidences secondaires est elle aussi établie à 60%.