Un peu plus de mille citoyens ont défilé dans le calme dans les rues de Nantes ce samedi 17 février. Tous réclament un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, où l'offensive israélienne aurait fait plus de 28 000 morts, dont plus de 5 000 enfants. Un magasin Carrefour a été hué par les manifestants sur le parcours.

Un peu partout rue du Calvaire à Nantes, des drapeaux de la Palestine. Ce samedi 17 février, peu après 15 heures, un millier de manifestants réuni scande "Free Palestine". Dans la foule, Nolwenn tient une pancarte, sur laquelle elle a écrit "Israël assassine les enfants des Palestiniens".

Pour la Nantaise âgée de 33 ans, les enfants "n'ont rien à faire dans ce genre de conflit là, c'est notre devoir de les protéger". 

Le conflit israélo-palestinien existait déjà avant ma naissance, j'ai toujours été consciente de son existence, mais là, j'ai l'impression que la parole se libère, que c'est le moment de faire du bruit

Nolwenn

Manifestante

La position de la France critiquée 

Un peu plus loin, avec son écharpe aux couleurs de la Palestine autour du cou, Rabi Al Khatib pousse le fauteuil roulant de sa mère. Réfugié syrien, il est arrivé en France il y a six ans après avoir fui la guerre dans son pays. Sa mère a pu s'enfuir un an plus tard. 

"Quand la révolution a commencé en Syrie, j'ai pris l'habitude de participer aux manifestations à Damas avec ma mère, mais après, c'est devenu difficile. Ici au moins, on participe à la manifestation en paix. On espère que quelqu'un va arrêter la guerre", ajoute le manifestant. 

La situation dans laquelle les Palestiniens se trouvent lui rappelle celle des Syriens depuis 2011. Rabi, qui était auparavant journaliste en Syrie, estime que la position d'Emmanuel Macron n'est pas assez claire vis-à-vis de cette guerre.

Ça ne suffit pas. L'administration israélienne a dit que certaines personnes à Gaza avaient participé aux attaques du 7 octobre, mais je ne comprends pas, même si c'est le cas, on ne punit pas deux millions de personnes à Gaza en échange

Rabi Al Khatib

Manifestant

Dans le cortège flotte aussi le drapeau d'Amnesty International.

Pour Jean-Pierre Bellocq, membre de l'antenne nantaise de l'ONG, il est urgent pour la France "d'arrêter de fournir des armes à Israël, puisque l'arrêt des livraisons d'armes pourrait déclencher un arrêt des hostilités". Selon le bénévole, Emmanuel Macron doit "accompagner les paroles d'actes". 

On est inquiets parce qu'on est au courant de la réalité, il y a des crimes de guerre qui sont commis, comme par exemple le blocus humanitaire autour de l'alimentation, de l'eau et des médicaments

Jean-Pierre Bellocq

Bénévole d'Amnesty International

Un magasin Carrefour hué 

Alors que la manifestation touche à son but, le cortège passe devant un magasin Carrefour, place Feydeau. La foule se met alors à huer la marque, et à crier "Carrefour complice, Israël assassins".

L'enseigne, visée par des appels au boycott depuis le début de l'offensive israélienne à Gaza, possède une cinquantaine de franchises en Israël. Dans un post Instagram publié le 10 octobre -supprimé depuis, n.d.l.r-, l'armée israélienne écrivait "la chaîne Carrefour a fait don de milliers de livraisons personnelles aux soldats, et ce n’est qu’un début… Fiers de participer à l’effort national aux côtés des salariés de Carrefour et des bons citoyens qui se portent volontaires pour préparer les colis personnels des militaires de Tsahal"

Bernard Albert, membre de l'association France-Palestine Solidarité, appelle à boycotter la marque. Selon lui, "Carrefour collabore à l'action militaire en cours à Gaza".

On demande à Carrefour de se désinvestir des colonies et de cesser toute collaboration avec l'armée Israélienne. Allons même plus loin, on appelle à ce que Carrefour quitte Israël..

Bernard Albert

Membre de l'association France-Palestine Solidarité

Interrogé à ce sujet, Carrefour nous a adressé un communiqué écrit que voici en intégralité :

"Carrefour n’est en aucune manière impliqué dans le conflit israélo-palestinien.Le Groupe n’exerce aucune activité en Israël puisqu’il s’agit d’un contrat de franchise exercé par une entreprise indépendante. Précisons que ce contrat exclut la présence de magasins dans les territoires occupés. Contrairement à certaines rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, cette entreprise israélienne n’apporte aucun soutien matériel à l’armée.Dans tout le Moyen-Orient, nos partenaires franchisés partagent un même principe de neutralité politique et apportent leur aide humanitaire aux populations civiles, y compris à Gaza à travers le Croissant Rouge." 

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