Aéroport de Nantes Atlantique : le collectif d'habitants Coceta vent debout contre le projet de réaménagement de l'État

Les services de l'État commencent à communiquer sur le réaménagement de l'aéroport de Nantes Atlantique. Choix techniques, de concessionnaire, résolution des problématiques de survol et de bruit pour les populations. Pour le Coceta, le bruit des avions au-dessus du centre de Nantes va être accentué.

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"C'est un comité de propagande !" Joël Sauvaget le président du Coceta, le Collectif des citoyens exposés au trafic aérien, n'attendait rien de bien nouveau de cette réunion du "Comité de suivi des engagements de l'État et des collectivités territoriales pour le réaménagement de l'aéroport de Nantes Atlantique" tenue le 20 septembre.

"Enfin nous avons des réponses aux questions que nous posions", souligne Marc Barillère, le communicant du Coceta. Pour autant, "aucune des solutions avancées par les services de l'État ne sont de nature à réduire les nuisances. Allonger la piste de quelques centaines de mètres ou dévier les trajectoires ne changera rien au problème du bruit pour les populations survolées". Si l'État insiste sur sa volonté de dialoguer avec les élus, le dialogue avec les associations semble plus compliqué.

Premières mises en œuvre dans une longue série de décisions et chantiers qui vont courir sur presque 10 ans, le couvre-feu. Une mesure destinée à limiter les vols des avions entre minuit et 6 heures du matin. Son entrée en vigueur est prévue pour le printemps 2022. Puis, en 2023, la nouvelle trajectoire d'approche dans l'alignement de la piste sera mise en œuvre.

Davantage de nantais survolés

L'État avance qu'avec des passages d'avions sensiblement plus élevés, 20 ou 25 mètres selon les endroits, le nombre des personnes impactées par le bruit fort serait diminué de 26 000. Le Coceta n'en croit pas un mot. "Au contraire, ce sont 26 000 nouveaux habitants qui vont souffrir du bruit avec le décalage de l'axe d'atterrissage au-dessus du centre de Nantes".

Cette disposition nouvelle destinée à l'atterrissage des avions par mauvais temps, survolant le quai de la Fosse, la place Royale, la tour Bretagne, l'Erdre va ramener des avions au-dessus d'une population qui n'en subissait les nuisances que de très loin. "Et il n'y aura pas d'indemnisations pour ces habitants" insiste Marc Barillère.

Pour faire simple, un tiers des avions passerait au-dessus du centre, un autre tiers au-dessus de la gare ferroviaire comme actuellement, et le reste passerait par Saint-Aignan-de-Grand-Lieu au sud. Autrement dit, si on suit le raisonnement de la DGAC (Direction générale de l'aviation civile), en passant de deux à trois axes, on aura moins d'avions au-dessus des mêmes habitants, mais au-dessus de plus de monde.

Une concession pour 40 ans

Le Coceta regrette qu'on construise un aéroport urbain pour 10 millions de voyageurs, "la DGAC estime à 15 millions leur nombre vers 2040. On voit bien qu'il ne faut pas effrayer les nantais, les chiffres du trafic ont été revus à la baisse, mais pas la durée de la consession portée à 40 ans".

L'allongement de la piste est destiné au décalage des atterrissages selon les services de l'État. Une utilisation nouvelle qui devrait limiter le bruit pour les populations survolées. Le Coceta n'en croit rien. "Les compagnies commandent toutes des Airbus ou des Boeing, plus gros. Il faut donc s'attendre avant longtemps à voir des gros porteurs se poser et décoller de Nantes".

En 2019 on dénombrait 64 000 mouvements d'avions par an à Nantes Atlantique. Les professionnels du transport aérien prévoient un retour à ce niveau en 2024, 2025, la DGAC de son côté annonce 77 000 mouvements par an pour 2040. "On se demande bien comment on va faire monter autant de monde dans 13 000 mouvements d'avions en plus, si ce n'est en augmentant leur taille".

Un financement flou

Le Coceta souligne aussi les incohérences des budgets annoncés pour l'indemnisation des victimes du bruit des avions. Ceux alloués au déplacement des établissements scolaires, aux dessertes en transports publics. "L'État nous dit -ça ne coûtera rien-, mais il faudra bien indemniser AGO pour le renoncement au transfert, ou il nous dit encore -le futur concessionnaire va construire le nouvel aéroport-, mais, ce sont les collectivités locales qui en supporteront la charge".

L'État avait fixé le coût total du projet à 450 millions d'euros en 2019. Il indique désormais que ce coût ne sera connu qu'à l'issue de l'appel d'offre conduit par la DGAC afin de choisir le nouveau concessionnaire. Lequel devra réaliser les travaux d'aménagement et exploitera l'aéroport de Nantes Atlantique.

Pour l'instant aucune date de fin de chantier n'est fixée. L'État indique que cette date dépendra des offres des candidats à la future concession ! "Du côté de Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, l'allongement de la piste fait fi de la loi sur l'eau, de la loi Littoral. Il va y avoir des recours, de la part de la commune comme du nôtre. Le projet va se trouver décalé vers 2030, la DUP vers 2024 2025. 3 ou 4 ans de travaux, plus les retards de procédures, on sera probablement 10 à 12 ans après la décision de 2018", concluent les représentants du Coceta.

 

 

 

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