L'homme doit la vie à une habitante de Rezé qui l'a entendu appeler à l'aide. On ne sait pas exactement depuis combien de temps il se trouvait là, assis dans l'eau vaseuse. Il avait quitté son EHPAD dans la nuit.
Trentemoult est un quartier bien connu des Nantais. Il fait partie de la commune de Rezé, située au sud de la métropole. Trentemoult est un ancien village de pêcheurs donnant sur la Loire et qui attire les touristes aux beaux jours.
C'est non loin de là qu'est planté le décor de cette histoire révélée par nos confrères de Ouest-France et qui nous a été confirmée et détaillée par l'un des protagonistes.
Ce samedi 16 mars, il était 7h du matin lorsqu'une habitante de la rue Basse île, occupée à nourrir ses poules, en amont du quartier de Trentemoult, entend de faibles appels provenant du bord de la Loire, le fleuve est tout proche de sa maison.
Coincé dans la vasière
Un homme est coincé dans la vasière qui sépare les habitations de la Loire. Des zones faites de végétations épaisses et que le fleuve recouvre au gré des marées, suivant les coefficients. Il est dangereux de s'y aventurer, car le sol est glissant, voire mouvant. Des panneaux indiquent d'ailleurs aux automobilistes que l'endroit est dangereux.
Mais cette dame ne peut rien faire seule. Immédiatement, elle sait où aller chercher de l'aide. Juste à côté de chez elle se trouve une société privée d'ambulance. C'est là qu'elle va sonner.
A cette heure bien matinale, l'équipe de nuit termine son service. Quatre ambulanciers suivent la riveraine pour aller au secours de la victime.
"La question s'est posée un moment d'appeler les pompiers, raconte Thomas, l'un d'eux. Mais on était assez nombreux pour intervenir. C'était faisable avec nos équipes."
Le plus complexe, ça a été de le ramener à un terrain plus propice à des soins.
Thomasambulancier
Les ambulanciers parviennent jusqu'à l'homme, un septuagénaire très affaibli, assis dans l'eau et piégé dans la vase. L'homme apparaît désorienté, impossible de savoir à ce moment-là depuis combien de temps il est coincé dans ce lieu inhospitalier. Heureusement pour lui, les températures de cette mi-mars sont douces.
A quatre, les ambulanciers parviennent à prendre en charge le vieil homme qui ne tient pas sur ses jambes, à lui faire repasser le talus qui surplombe la vasière et l'allonger sur un brancard préparé par leurs collègues.
En hypothermie
Thomas et ses collègues, Lilian, François, Louis, Marie et Annabelle effectuent les premiers gestes de secours. Pendant que l'ambulance est approchée et sa cellule arrière chauffée, la température de la victime est prise. Le septuagénaire est en hypothermie.
"L'idée, c'était qu'il soit vu par un médecin au plus vite, explique Thomas. Le plus tôt il arriverait aux urgences, le mieux ce serait."
On dévêt la victime, on lui met une couverture chauffante et des poches de chaud sur les artères fémorales pour faire remonter sa température descendue à 33°. Puis, direction les urgences du CHU de Nantes.
Parti de son EHPAD
L'alerte donnée par le témoin et l'intervention efficace de l'équipe d'ambulanciers ont sauvé le septuagénaire dont on apprendra plus tard qu'il avait réussi à quitter l'EHPAD où il était résident vers 1h du matin. Soir six heures plus tôt.
"Son état clinique suggérait qu'il était là depuis un certain temps", confirme Thomas.
Combien de temps encore la victime aurait pu tenir dans ces conditions ? L'endroit est assez inaccessible, caché des rues environnantes. L'alerte avait été donnée par l'établissement où séjournait le vieil homme, mais la police n'avait pas encore retrouvé sa piste.
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