Louis de Funès y a vécu pendant 16 ans avec sa seconde épouse, jusqu'à sa mort en 1983. Le château de Clermont au Cellier et son parc sont un patrimoine que les habitants veulent préserver et garder accessible. L'annonce de la vente du parc de 40 hectares a provoqué de sérieux remous.
Le château de Clermont au Cellier et son parc boisé furent le refuge discret de Louis de Funès. Il y résida de 1967 à sa mort en 1983, loin de l'agitation parisienne.
Écologiste avant l’heure, amoureux de la nature, il aimait se promener dans ses bois et rejoindre la Loire par des sentiers escarpés.
"Au début de sa relation avec Jeanne, sa deuxième femme, il empruntait occasionnellement ce sentier pour la rejoindre très discrètement dans le château", raconte ainsi Marylène Poul qui a connu l'acteur lorsqu'elle était enfant.
Racheté après son décès, le parc est resté accessible au grand public et aux randonneurs. L'annonce d'un projet de vente il y a deux ans a provoqué moult réactions des associations locales, inquiètes de la possible privatisation du site.
"Il y avait une intention de construction de maison avec piscine", assure Marylène Poul, membre de l'association "Sur les traces de Louis de Funès". Une pétition en ligne est lancée pour demander à la commune de préempter le domaine mis en vente à 240 000 euros, un projet décliné par l'équipe municipale.
"Acheter le parc n'était pas un souci en termes d'investissement, mais c'est un souci en termes de fonctionnement. On est une petite commune, explique Philippe Morel, maire du Cellier. Il y avait le problème d'entretien du parc et de préserver les gens qui le visitent, mettre des balustrades sur la carrière pour éviter que les gens puissent tomber. Les mairies sont responsables à partir du moment où ça devient public."
Appel à candidatures mené par la Safer
Finalement, c'est la Safer, société d’aménagement foncier et d’établissement rural qui a préempté le parc, réparti entre 15 hectares de terres agricoles et 25 hectares de bois classé Natura 2000.
"La Safer a décidé d'instruire son droit de préemption pour des motifs à la fois agricoles et environnementaux. Il va y avoir un appel public à candidature", confirme Rémy Silve, directeur de la Safer Maine Océan, car l'organisme public n'a pas vocation à rester propriétaire.
"La revente des biens par la Safer sera assortie d'un cahier des charges qui devra être respecté par les ou les attributaires, qui prévoira un certain nombre d'engagements en matière d'usage agricole et de préservation des principaux enjeux environnementaux du site. Toutes les candidatures seront examinées."
Le WWF en lice pour acquérir le parc
Parmi les acheteurs potentiels, le WWF, Fonds Mondial pour la Nature et organisme de protection de la nature, a décidé de se porter acquéreur. Le domaine serait alors géré par le conservatoire des espaces naturels des Pays de la Loire.
"On mettra en place un plan de gestion du site. Il est possible que le projet agricole soit plus important qu'aujourd'hui, explique Guy Boules, vice-président du Conservatoire des espaces naturels. On part de l'hypothèse d'un travail en bio. Il y aura un bail à clauses environnementales parce que c'est un site qui a des caractéristiques particulières qu'il faut préserver, la foret et les prairies à côté."
L'acquisition doit être régularisée très prochainement. Les décisions sur l'avenir du parc devraient intervenir avant le début de l'été.
Le reportage de Fabienne Even, Olivier Quentin et Valérie Brut
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