Après un été de canicule, la métropole nantaise multiplie les mesures pour plus de sobriété énergétique

Comment s'adapter à la nouvelle donne climatique, anticiper les canicules à venir et maitriser sa consommation d'eau, notamment ? Ce mardi matin, Johanna Rolland, la maire de Nantes, présidente de la métropole a présenté dix mesures pour accélérer la transition dans la ville et son agglomération.

Il pleuviote sur Nantes en cette fin de matinée du 6 septembre. Trois fois rien. Pas de quoi en tout cas recharger les nappes phréatiques et surtout faire oublier cet été infernal où la chaleur, écrasante, a dépassé toute norme. 

Face à cette réalité, dont beaucoup ont pris conscience ces trois derniers mois, la ville de Nantes et Nantes Métropole prennent des dispositions. 10 mesures concrètes pour "accélérer notre transition vers une métropole plus résiliente" selon Johanna Rolland qui présentait; lors d'une conférence de presse, les différentes décisions prises.

"Notre société a en effet besoin de changements structurels, en assumant que
nous n’avons plus de temps à perdre, pour passer des caps essentiels en matière de sobriété et d’efficacité (...)Á l’échelle locale, nous avançons depuis plusieurs années, mais nous allons encore accélérer sur tous les sujets en même temps : l’eau, l’énergie, la végétalisation et l’adaptation aux pics de chaleur"
indique l'édile dans un communiqué de presse.

L'eau, une ressource qui doit être "sécurisée"

Afin d'anticiper les prochaines sécheresses, la Métropole va intensifier la réutilisation des eaux de pluie pour le nettoyage des rues avec l’équipement de cuves de stockage d’eau de pluie des 14 centres techniques et déployer la réutilisation de l'eau des pataugeoires nantaises pour arroser les espaces verts. Un système d'arrosage goutte à goutte va être mis en place pour protéger 1000 jeunes arbres.

Dès janvier 2023 , les habitants pourront bénéficier d'une aide de 50 euros pour se doter de récupérateurs d'eau de pluie et accéder gratuitement à des mousseurs de robinets économes ainsi que l'explique Johanna Rolland dans cette interview.

Sobriété et énergies renouvelables

La sobriété, c'est le nouveau mot à la mode. À Nantes, il se traduira notamment par une baisse de 1° des températures de l'eau et de l'air des piscines (actuellement 28° C pour l’eau et 24° C pour l’air dans les grands bassins sportifs. Côté petits bassins loisirs la température actuelle de l'eau est de 29°C et 25°C pour l'air).

Le remplacement des luminaires de l’éclairage public par des LEDs sera systématique pour atteindre 100% d’ici 2026.

Fini aussi l'éclairage nocturne de bâtiments du patrimoine public : Hôtel de ville, Mairie de Doulon, Mairie de Chantenay, bâtiments administratifs, Tribune du Stade Saupin, Théâtre Graslin et Château (sauf en cas de représentation ou évènements).

Coté photovoltaïque, la Métropole va poursuivre "le développement des réseaux de chaleur et du photovoltaïque engagé il y a plusieurs années" .

7 installations ont été mises en service en 2022 et 10 sont encore à venir d’ici la fin de l’année et dès les premiers mois de 2023. Soit en 2022, une production énergétique de près de 500 Kwc.

"Afin d’accélérer la transition énergétique, un plan d’actions accompagné des outils de mise en
œuvre sera proposé en décembre afin d’atteindre les 100% ENR en 2050" poursuit Johanna Rolland.

Dans le centre de Nantes, la Métropole va développer la plus large opération d'autoconsommation collective en France, à l’échelle d’un quartier. D'ici fin 2023, sur le quartier République (comprenant près de 2000 logements et des bureaux), "l’ensemble des toitures photovoltaïques des opérations immobilières de bureaux, commerces, logements sociaux et copropriétés vont être mises en réseau pour que les résidents du quartier puissent bénéficier d’une énergie propre et locale. Cette large opération d’autoconsommation fournira entre 15 et 20 % des besoins d’électricité du quartier".

Lutter contre les pics de chaleur et continuer la végétalisation de la ville

 

  • Afin de favoriser le développement de la faune animale et végétale en ville, 50 oasis de biodiversité vont être créées sur le territoire nantais d’ici la fin du mandat. Ces nouvelles oasis vont ainsi venir accentuer le rôle des squares et jardins comme réservoirs de biodiversité. Au total, 22 oasis de biodiversité verront le jour en 2022-2023, et les six premiers ont déjà été livrés dès ce printemps. 

  • L’opération « Ma rue en fleurs » sera reconduite pour la 10ème année cet automne. 10 000 sachets de graines (composés à 100% d’espèces végétales locales produites et collectées dans le bassin armoricain) vont être distribués gratuitement aux habitants de la métropole nantaise. 80 sites de jardins collectifs dont 25 potagers solidaires et plus de 1200 parcelles sont ainsi implantés sur la ville de Nantes afin de favoriser la pratique de l’agriculture urbaine et renforcer la solidarité au sein de l’ensemble des quartiers nantais. D’ici la fin du mandat, la Ville de Nantes prévoit de dépasser la barre symbolique des 100 jardins collectifs.

  • L' accélération de la désartificialisation des sols et de végétalisation de l’espace passe aussi par la "débitumisation" des cours d’école afin d’en transformer 30 % avec plus de végétalisation d’ici 2035.

 

  • Un plan de végétalisation vertical sur le patrimoine public avec des plantes grimpantes provenant de la pépinière de la Ville de Nantes doit aussi voir le jour.

La Ville de Nantes prévoit un partenariat avec l’Office national des forêts afin de leur mettre à disposition 50 hectares, entre Nantes et Saint-Nazaire, pour soutenir le développement d'arbres et de végétaux mieux préparés au réchauffement climatique. La Direction Nature Jardins prévoit également la plantation de 1500 jeunes chênes cet hiver et 5000 l’été prochain. Ces graines de chênes plus résistants seront ramassées et mises en culture dans les pépinières du Grand Blottereau avant d’être plantées dans la ville.

L'écologie, il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui la font

Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole

La présentation de ce plan d'accélération de la transition à l'échelle métropolitaine fait forcément écho aux récentes interventions d'Emmanuel Macron sur la question de l'écologie et de l'énergie.

Interrogée au sujet du positionnement de l'état et du Président de la République suite à la canicule estivale et à la nouvelle donne climatique, Johanna Rolland estime que " le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'a pas été franchement au rendez-vous dans le quinquennat précédent et aujourd'hui quand je vois ce qui est annoncé, et en terme de moyens et en terme de méthode, franchement, je ne suis pas rassurée". 

"Je porterai d'ailleurs d'ailleurs cette voix, jeudi (le 8 septembre), au conseil national de la refondation et j'aurai l'occasion de le dire directement au Président de la République" a indiqué Johanna Rolland avant de poursuivre.

"À Nantes, en attendant, nous agissons pour sécuriser notre approvisionnement en eau et et traquer toutes  les fuites, c'est 400 Millions d'euros que la Métropole investit dans le mandat pour permettre cela. et 172 millions uniquement dédiés à la gestion de l'eau potable...vous voyez, l'écologie, il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui la font, concrètement !"

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité