"C'est compliqué de voir de la lumière aujourd'hui". Un an après l'effroyable attaque du Hamas du 7 octobre, Laure pleure toujours son neveu

Laure, Nantaise d'adoption, a perdu un neveu dans l'attaque du 7 octobre. René est le président du consistoire israélite de Nantes. Tous deux seront évidemment à la cérémonie de ce jour anniversaire, à la synagogue. Ils nous ont confié leur état d'esprit à l'occasion de cette commémoration.

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Dans la grande salle qui donne accès à la synagogue, une longue table qui sert à poser les plats du Kiddouch, le repas rituélique du samedi. Aux murs, quelques informations sur la vie de la communauté israélite de Nantes. Mais ce qui attire le regard, c'est une affiche, très grande, qui expose les visages des otages. Certains ont été libérés, d'autres sont encore aux mains du Hamas, sans qu'on sache s'ils sont toujours en vie.

"Je fréquente davantage la synagogue, ça me fait du bien."

Depuis l'attaque meurtrière du groupe terroriste contre Israël, certains Nantais, qui ne fréquentaient pas la synagogue, ont repris contact et se retrouvent pour les offices et les repas pris en commun dans la grande salle.

"Je me suis rapprochée de la communauté, dit Laure, une Parisienne venue s'installer à Nantes en 1990. Je fréquente davantage la synagogue, ça me fait du bien."

Son neveu abattu

Au-delà de ses convictions religieuses, Laure a été touchée de plein fouet par cet attentat qui a fait 1200 morts et plus de 7500 blessés. Son neveu, Itzhak, 26 ans, fils de son frère, a été tué. Un an après, elle se dit toujours angoissée, stressée, alors que la cérémonie d'hommage se prépare.

"L'année a été longue, dit-elle, pénible, lourde. En dehors du fait d'avoir perdu un proche, c'est toute la peine ressentie par la guerre qui a été déclenchée."

Laure avoue ne pas être optimiste sur l'évolution des choses. 

"C'est compliqué de voir de la lumière aujourd'hui, avoue-t-elle. Dans les relations professionnelles, amicales, on se sent seul même si des gens vont faire preuve d'empathie."

Une empathie qui a ses limites, car il n'est pas rare que, dans les conversations avec les amis, les points de vue s'affrontent.

"Il y a des dissensions politiques assez vives parfois avec des amis, raconte Laure. Et si, en plus, je dois perdre des amis à cause du Hamas, alors là, je refuse !"

Déçue par la gauche française

Laure a aussi mal vécu certaines réactions de politiciens de gauche, alors qu'elle se dit elle-même de gauche.

"Quand on qualifie le Hamas de groupe de résistance, c'est inentendable" dit-elle, tout en déplorant les récupérations exercées également par l'extrême droite.

Laure sera présente à la cérémonie de ce lundi soir, à la synagogue de Nantes. 

Une prière pour les morts

René Gambin, aussi, sera présent. En tant que président du consistoire israélite de Nantes, l'instance civile qui gère les lieux et travaille en lien avec le rabbin.

Ce lundi matin, il était déjà sur place pour préparer la cérémonie qui commencera par des psaumes puis une prière pour les morts et une allocution qu'il prononcera. Ensuite, les noms des 96 otages encore retenus par le Hamas seront égrenés. Il y aura aussi la prière de la République par laquelle les juifs de France disent leur attachement à la Nation. 

La cérémonie se terminera par un chant liturgique et une minute de silence.

"L'extermination des juifs est toujours à l'ordre du jour."

"Ce traumatisme n'est pas près de nous quitter", déclare cet homme qui, comme Laure, parle de pogrom en évoquant l'attaque terroriste du 7 octobre 2023.

"On est un peuple qui a manqué d'être exterminé depuis des siècles, ajoute-t-il. Ça fait ressurgir dans la mémoire toute cette histoire que chaque juif porte et qu'il croyait ne plus revivre. L'extermination des juifs est toujours à l'ordre du jour."

Je ne vois pas de solution lorsque vous avez un groupe de terroristes qui a pour but final la disparition d'Israël.

René Gambin

Président du consistoire israélite de Nantes

Tout comme Laure, René se dit pessimiste, il ne voit pas de solution et regrette qu'Israël se retrouve au ban des Nations. Israël, qui, pour lui, ne fait que se défendre, même s'il avoue qu'"on ne peut pas se réjouir que des civils meurent."

À Nantes, selon lui, la population israélite se sent à l'abri. Même si, précise-t-il, aucun homme ne sort dans la rue avec sa kippa sur la tête. 

"Il n'y a pas de désaffection pour les offices, se rassure-t-il. Au contraire." 

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