Alors que le gouvernement annonce une augmentation du nombre d'heures autorisées pour la production d'électricité à partir du charbon par EDF en France, la CGT relance le projet Écocombust de recyclage du bois à Cordemais, en Loire-Atlantique.
Le gouvernement entend assouplir le recours au charbon pour la production d'électricité en France cet hiver. "En janvier et février, pour assurer l'approvisionnement électrique très tendu, mais entend respecter le calendrier de fermeture des deux dernières installations au charbon que sont Saint-Avold en Moselle et Cordemais en Loire-Atlantique". Celles de Gardanne dans le Gard et du Havre en Seine-Maritime sont déjà fermées.
Le gouvernement rattrapé par le principe de réalité
La faible disponibilité du parc nucléaire, qui produit 70% des électrons, serait à l'origine de cette décision d'allouer des heures de production supplémentaires d'électricité carbonée.
À Cordemais, la centrale est autorisée à fonctionner jusqu'en 2024, le temps que l'EPR de Flamanville entre en service. À raison de 1 000 heures par an, elle passerait à 3 000 heures en 2022.
"C'est insuffisant", indique Gwénaël Plagne de la CGT, "en 2020 la centrale de Cordemais a fonctionné pendant 6 000 heures. On voit que le principe de réalité vient de rattraper le gouvernement". Et le militant de la transformation de la centrale au charbon, à l'énergie bois, de faire remarquer que le projet Écocombust revient en force.
Le renchérissement de l'énergie avantagerait Écocombust
"EDF a abandonné l'idée à l'été dernier parce que le groupe Suez, fournisseur des pellets issus du recyclage du bois, n'a pas jugé l'affaire rentable. Nous avons rencontré Barbara Pompili (la ministre de la Transition écologique), en novembre qui nous a demandé de reprendre l'idée". Le PDG d'EDF, constatant l'augmentation considérable des coûts de l'énergie serait lui aussi favorable a une reprise de l'étude. "De nouveaux industriels ont été approchés, Écocombust pourrait devenir réalité l'hiver 2022- 2023", affirme, confiant, Gwénaël Plagne.
Mercredi 5 janvier 2022, la France ne produisait que 1% de son électricité avec du charbon, loin derrière le nucléaire (69%), l'hydraulique (12%), l'éolien (6%) ou le gaz (6%) selon RTE.