Le nom de Christelle Morançais circule ça et là dans la presse nationale comme une potentielle Première ministre puisque le président de la République a indiqué vouloir choisir une femme pour cette fonction. La présidente des Pays de la Loire se défend de postuler, et en même temps coche un peu toutes les cases.
Christelle Morançais, la présidente du conseil Régional des Pays de la Loire s'exprime librement dans un communiqué adressé aux médias. Son nom circule dans la presse comme une potentielle Première ministre d'Emmanuel Macron. Le président a indiqué souhaiter voir une femme accéder à cette fonction.
On me prête des stratégies, des ambitions. On me prête même des visites secrètes à l’Elysée. Des 'proches, des conseillers' parlent de moi – en OFF. On brosse mon portrait – le portrait d’une femme que je ne connais pas… Et puis on parle des uns, des autres. On parle de listes, de circonscriptions, d’accords d’appareil. Tout ça me met mal à l’aise, profondément mal à l’aise.
Christelle Morançais, présidente LR du conseil régional des Pays de la Loire
"Peut-être parce que je me trouve embarquée dans cette histoire sans le vouloir. Peut-être parce que ce petit manège est tout ce que je déteste en politique. Mais, surtout, parce qu’à aucun moment, dans toute cette agitation, il n’est question des Français : ils ont disparu, évanouis, évaporés !"
La partie touche à sa fin
Christelle Morançais semble vouloir se tenir à distance des ces jeux politiques ou chaque camp pousse son ou ses avantages, pour rester dans une fonction dans laquelle elle a été élue ?
"Puisque j’ai le droit de cité dans la catégorie des « potentiels ministrables » (mais pourquoi abandonnerais-je le plus beau mandat qui soit, cette responsabilité qui m’incombe, un territoire et des gens que j’aime, une équipe et des collaborateurs qui font chaque jour ma fierté ?), je vais en profiter pour vous dire ce que j’ai sur le cœur, ce que je ressens vraiment.
J’éprouve un sentiment d’urgence, le sentiment que la partie touche à sa fin, qu’il faut que l’on se ressaisisse vite, qu’il faut que l’on écoute sérieusement les Français, que l’on mette rapidement un terme à tout ce cirque qui, de la gauche à la droite, en passant par le 'en même temps', montre le visage le plus navrant de la politique".
Chez LR, on fait 4,7% et c’est comme si rien ne s’était passé – surtout, on ne change rien ! Au PS, on liquide en 4 jours un héritage vieux de cent ans pour une poignée de circonscriptions. Au milieu, on chasse à gauche, on chasse à droite, et on ne sait surtout plus où aller.
Christelle Morançais, présidente LR du conseil régional des Pays de la Loire
Retraites, jeunesse, transition écologique
Christelle Morançais soutiendra Emmanuel Macron sur l’essentiel, "sur ce que je considère comme étant le plus important : la réforme des retraites (pas pour le plaisir de faire travailler les Français 3 ans de plus, mais pour sauver ce formidable système de solidarité entre les générations et empêcher qu’il ne se retourne par notre faute contre nos propres enfants), l’avenir de notre jeunesse (qui ne vote plus, qui méprise la classe politique – a-t-on seulement pris la mesure de ce désastre civique et de ce qu’il implique pour l’avenir ?), les transitions écologiques et numériques (qui peuvent tout à la fois être notre plus grande chance ou notre plus grand malheur, selon l’énergie que l’on mettra à les réaliser)".
À l'exception des retraites qui ne sont pas dan les compétences des régions, Christelle Morançais coche un peu toutes les cases sur les questions de la jeunesse, de l'emploi, de la transition écologique.
Émancipée Christelle Morançais ?
Élue sur son nom en juin 2021 à la présidence du conseil régional des Pays de la Loire, elle peut désormais s'affranchir des choix et des prises de positions politiques de celui à qui elle a succédé.
"Mon camp, ou ce qu’il en reste, me traite de vendue. Le camp du président me considère comme ralliée. Mais je ne suis pas plus vendue que ralliée, j’aime mon pays, profondément, je veux qu’il avance, je veux qu’il s’en sorte. Je serai toujours du côté du courage, du côté de la volonté, du côté de la raison.
Et si Emmanuel Macron est du côté du courage, de la volonté et de la raison, alors je le soutiendrai, sans état d’âme !"
Et si le président veut le plein emploi, s’il veut remettre la jeunesse au cœur du projet de société, s’il veut faire de la France une très grande nation écologique et numérique, s’il veut pour mon pays ce que je veux au plus profond de moi pour ma région, alors je le soutiendrai, avec toute ma force, avec toutes mes convictions.
Christelle Morançais, présidente LR du conseil régional des Pays de la Loire
"Et je n’ai besoin pour cela d’aucune place, d’aucun poste, d’aucun titre. J’ai déjà tout ce qu’il me faut, et plus encore : mon mandat de présidente de région, un mandat que j’aime et qui me permet d’agir et de faire, à la place qui est la mienne, du mieux que je peux pour changer les choses".
Et Christelle Morançais de conclure par un "Je suis libre", qui sonne comme l'aspiration à un nouvel élan pour sa carrière en politique. Faut-il aussi l'entendre comme un : "je suis disponible" ?
Apparemment non, elle nous précise en dehors du communiqué qu'elle est toujours membre chez Les Républicains, affirme ne pas avoir été approchée d'aucune manière et qu'elle n'entrera pas au gouvernement.