La France devra faire face à trois hivers difficiles en matière de production d'énergie électrique, et la centrale au charbon de Cordemais qui devait s'arrêter en 2022 continuera sa production pour plusieurs centaines d'heure par an, et devra sans doute être convertie à la biomasse selon RTE.
RTE, (Réseau de transport d'électricité) a publié son "bilan prévisionnel", un document qui étudie les perspectives du système électrique français d'ici à 2030.
Pour les trois prochains hivers "la sécurité d'approvisionnement reste sous vigilance", estime Xavier Piechaczyk, le président du gestionnaire du réseau haute tension. C'est la conséquence de la plus faible disponibilité du parc nucléaire à la suite de la crise du Covid-19 et du premier confinement, qui ont bousculé le planning de maintenance des réacteurs d'EDF.
Du charbon à la biomasse
RTE attend beaucoup de la mise en service de l'EPR de Flamanville dans la Manche, prévue en 2022, mais sans cesse repoussée, et aussi de la connexion au réseau national des premiers parcs éoliens en mer. "Les conditions devraient devenir plus favorables à partir de 2024-2026" annonce Xavier Piechaczyk.
Mais d'ici là, comment faire pour étaler les pics de consommation hivernaux ? En remettant en chauffe la centrale électrique de Cordemais en Loire-Atlantique.
RTE suggère des pistes pour "retrouver des marges" ces trois prochains hivers, comme "le maintien en disponibilité ou la conversion à la biomasse de la centrale de Cordemais".
La ministre favorable
Une décision qui réjouit particulièrement les électriciens de Cordemais. Gwenaël Plagne, pour le syndicat CGT, agit et mobilise, depuis longtemps pour la transformation de cette centrale. "La centrale devait s'éteindre avec l'arrêt du charbon en 2022, il est déjà acquis que ce ne sera pas le cas. La centrale est autorisée à fonctionner 750 heures par an au-delà de 2022".
Le fait que la direction de RTE évoque désormais comme possible la transformation de son mode de chauffe par la réutilisation de la biomasse, indique clairement que la centrale n'est pas encore à l'arrêt. "On est dans l'étape décisionnelle, EDF reconnait utile la reconversion à la biomasse, les experts ont rendus leurs avis, on attend que le gouvernement valide cette transformation".
L'entourage de Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, indique que : "On souhaite que si Cordemais devait perdurer de manière marginale, ce soit avec de la biomasse".
Gwenaël Plagne est heureux d'avoir eu raison, mais pour autant garde son sang-froid, "on n'est jamais à l'abri d'un revirement politique, durant l'attente d'une décision" !