La question est pertinente : pourquoi continuer d'éclairer les villes la nuit quand l'obligation de confinement réduit considérablement les déplacements ? La réponse est souvent liée à des motivations de sécurité mais pas seulement.
"Chaque fois qu'on peut ne pas éclairer, on le fait déjà" argumente Philippe Gallot, le directeur de l'espace public à Nantes Métropole. De fait, nous dit-on, dans 21 des 24 communes de l'agglomération, des quartiers entiers sont éteints entre minuit et 6h du matin. Ce sont, pour la plupart, des communes à l'extérieur du périphérique.Pour les autres et notamment Nantes, si les rues demeurent éclairées, c'est pour des raisons de sécurité explique-t-on avec l'argument imparable en ce moment : si une infirmière prend son service tard où rentre tôt chez elle, elle doit le faire en toute sécurité et bénéficier de l'éclairage public.
Confort et sécurité
"Tout ce qui reste éclairé explique Philippe Gallot l'est pour le confort et la sécurité de la circulation." Soit.Et puis, une telle modification nécessiterait une intervention sur chacune ou presque des 2000 armoires électriques que compte la métropole. Ce n'est pas la priorité du moment.
A Angers, on explique également que s'il fallait intervenir pour modifier l'éclairage public, cela mobiliserait de nombreux agents, or, les effectifs sont actuellement réduits au minimum. 700 agents sont quotidiennement sur le terrain de l'agglomération sur un total de 4300.
D'autre part, nous a-t-on répondu, on ne peut pas condamner des quartiers entiers, cela poserait de vrais problèmes de sécurité, la police notamment, aurait des difficultés à intervenir pour faire respecter le confinement.
Des lampadaires intelligents à Angers
Néanmoins, l'idée de réduire l'éclairage public, là aussi, a déjà fait du chemin. C'est ce qu'on peut lire dans un chapitre du projet "Territoire intelligent" consultable sur le site d'Angers Loire Métropole.La métropole a signé un marché avec Engie afin de digitaliser au maximum les services. Ainsi, nous a-t-on expliqué : "on aura des lampadaires qui s'éteindront s'il n'y a personne dans la rue". C'est ce que devrait permettre dans les dix ans à venir l’installation de 3600 capteurs sur les candélabres.
Dans le même esprit, des capteurs pourront être intégrés dans les pelouses publiques afin d'éviter le déclenchement de l'arrosage si le taux d'humidité apporté par la nuit est suffisant.
Quant à l'éclairage des bâtiments publics, il représente si peu sur la totalité qu'on n'envisage pas de le couper.