Tous les indicateurs de l'épidémie de covid-19 montrent une reprise spectaculaire de la progression du virus dans les Pays de la Loire ! Pour l'instant, les variants ne semblent pas encore actifs et il convient de toujours appliquer avec rigueur les gestes barrières.
Jean-Jacques Coiplet, le directeur de l'Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire, file toujours la métaphore sportive, "En dépit des efforts de tous, la feuille de match n'est pas bonne ! Pas parce qu'on ne joue pas bien, mais parce que notre adversaire est de plus en plus redoutable".
Derrière ces chiffres, des personnes malades et de la souffrance
"La façade ouest qui était jusqu'à présent un peu plus épargnée se retrouve à devoir faire face à un degré de contagiosité trop important". Le directeur identifie plusieurs facteurs, "il y a vraisemblablement l'effet variant, la prévalence, nous avons été moins touchés et nous sommes moins immunisés et donc plus vulnérables, il y aussi la reprise des activités économiques, scolaires et sociales, qui exposent à des facteurs de risques".
Les courbes épidémiologiques sont préoccupantes et le directeur de rappeler que derrière cette métaphore sportive, "la réalité est l'augmentation du nombre des personnes en service de réanimation, que le nombre des entrées à l'hôpital dépasse celui des sorties, et que derrière ces chiffres, ce sont des personnes malades et de la souffrance".
Le respect des gestes barrières, la distanciation physique, le lavage des mains, la limitation des interactions sociales, l'aération des locaux pour éviter l'aérosolisation du virus, sont plus que jamais nécessaires. "Nous sommes clairement au début d'une troisième vague" insiste Jean-Jacques Coiplet.
La vaccination avance bien, et de plus en plus vite
Les autorités de santé indiquent que de 2 500 personnes vaccinées par jour au début, on est passé à plus de 6 000 vaccinations par jour ce 21 janvier. Plus de 31 000 personnes sont désormais vaccinées dans la région.
"Mais attention, vacciné ne veut pas dire abandon des gestes barrières, on ne sait pas encore si les vaccins Pfizer BioNTech ou Moderna assurent que la personne vaccinée n'est plus contaminante. Il faut rester prudent et continuer à se faire dépister" insiste le directeur de l'ARS. Plus de 140 lieux publics et privés permettent ces dépistages.
Pour l'instant, 33 lieux de vaccination sont ouverts dans les Pays de la Loire, 40 le seront début février. À ceux qui regrettent de ne pas pouvoir en disposer plus, l'ARS fait valoir que les conditions de conservation et de transport des doses font qu'on ne peut pas ouvrir plus de centres de vaccination que de doses de vaccin, réellement disponibles.
La région des Pays de la Loire dispose de 21 000 doses chaque semaine depuis le début de janvier, chiffre qui va monter à 24 000 la semaine prochaine. Au total, 200 000 doses auront été rendues disponibles dans les Pays de la Loire fin février.
Pour l'instant, sont vaccinées les personnes âgées de plus de 75 ans, résidant chez elles ou en Ehpad et les personnels soignants de plus de 50 ans. Plus quelques cas de personnes présentant des risques de santé particuliers.
Dans tous les cas, il convient de prendre rendez-vous. Deux dates sont alors fixées, celle de la première injection et celle de la seconde. Environ 21 jours plus tard. Afin que chacun bénéficie de la meilleure immunité possible. L'ARS reconnait qu'il y a pu y avoir "quelques couacs ici et là" pour la prise du second rendez-vous.
Total | Loire-Atlantique | Maine-et-Loire | Mayenne | Sarthe | Vendée |
31 000 | 10 800 | 6200 | 3500 | 4800 | 5700 |
Taux d'incidence pour 100 000 habitants | Taux de positivité | |
Vendée | 152 | 5,7 |
Sarthe | 219,7 | 8,5 |
Mayenne | 161,1 | 8 |
Maine-et-Loire | 144,1 | 5,8 |
Loire-Atlantique | 141,7 | 5,8 |
Pays de la Loire | 157,4 | 6,4 |
Enfin, le R effectif, le ratio qui permet d'évaluer la multiplication du virus est de 1,09 au plan national et de 1,21 dans les Pays de la Loire. Au dessus de 1 le virus progresse en dessous de 1, il régresse.
Le dépistage des variants
Les variants britanniques et sud-africains, désignés ainsi car c'est le lieu où ils ont été repérés, ne semblent pas progresser pour l'instant.
Jusqu'à présent, le séquençage des souches du virus ne pouvait être fait qu'à Paris ou à Lyon en complément des tests RT-PCR. Dès qu'il y a présomption de présence d'un variant du virus, pour une personne arrivant de l'étranger, les tests positifs font l'objet d'un complément d'analyse.
Le CHU de Nantes est désormais en capacité d'appliquer un séquençage des variants selon la méthode Sanger, pour 48 tests par semaine et le CHU d'Angers le sera à la fin du mois pour 40 tests par semaine. Le séquençage à haut débit ne pourra pas être possible avant deux mois. Jean-Yves Gagner médecin virologue à l'ARS précise que "des difficultés d'identification des variants, avec ces nouveaux tests PCR à cibles spécifiques, retardent la mise en œuvre".