Le taux d'incidence a dépassé les 300 nouveaux cas pour 100 000 habitants en Pays de la Loire, ce qui montre une grande circulation du virus dans la région.
Le taux d'incidence a augmenté de 30 % en une semaine en Pays de la Loire. Ce taux, qui donne le nombre de nouveaux cas de Covid-19 détectés sur une semaine glissante pour 100 000 habitants, a dépassé les 300 pour 100 000. La Vendée est le département où il y a eu la plus forte progression avec un taux important de V2 et V3, les variants sud-africain et brésilien.
Quant au R effectif, ce repère qui nous indique la capacité à circuler du virus, il a lui aussi augmenté. Il représente le nombre de personnes qu'un malade Covid contamine en moyenne. Début février, il était de 0,8, c'est à dire que la maladie régressait. Mais aujourd'hui, il est de 1,3. Ce qui signifie que 10 personnes en contaminent 13.
L'espoir réside donc encore plus qu'avant dans le respect des gestes barrières et la vaccination.
Des nouvelles mesures
Les nouvelles mesures ont été annoncées ce jeudi soir par le Président Emmanuel Macron avec, notamment, la fermeture des établissements scolaires et des commerces dits non essentiels pendant un mois. Mais pourront rester ouverts ceux qui le pouvaient déjà lors du premier confinement, auxquels on a ajouté les libraires, disquaires, fleuristes et coiffeurs.
"Les marchés de plein air (pour l'alimentaire), précise le Préfet de Région Didier Martin, pourront continuer moyennant un protocole sanitaire très stricte."
On vient d'y ajouter l'interdiction de la consommation d'alcool sur la voie publique, ce qui était déjà le cas à Nantes sur les quais de l'Erdre et de la Loire.
Les manifestations de revendication sur la voie publique resteront possibles à condition qu'elles aient fait l'objet d'une déclaration en préfecture et d'une autorisation et en respectant les gestes barrières, distanciation et port du masque.
Les parcs et jardins pourront rester ouverts mais les rassemblements de plus de six personnes sont interdits.
Le cap des 600 000 personnes vaccinées
"Le but est de réduire la circulation virale, explique le Dr Pierre Baise, médecin à l'Agence Régionale de Santé, en attendant l'effet de la vaccination car le variant britannique qui est devenu majoritaire a changé la donne." Le cap des 600 000 personnes ayant reçu au moins une injection a été dépassé fin mars en Pays de la Loire. Les plus de 60 ans vont bientôt pouvoir être vaccinés. A la mi mai, ce sera au tour des plus de 50 ans.
A l'approche du week-end de Pâques, le Dr Blaise tient à rappeler l'importance d'éviter les regroupements familiaux ou amicaux.
"Il faut éviter de se retrouver les uns chez les autres à plus de six personnes dit-il. Garder le masque et sans partager un verre ou un repas. Il faut faire cet effort pour quelques six semaines, même si c'est contre nature."
Au moins 20% de déprogrammations dans les hôpitaux
Autre mesure, prise celle-ci par l'Agence Régionale de Santé, la demande faite aux hôpitaux publiques et cliniques privées de déprogrammer au minimum 20 % de leurs interventions chirurgicales. Ceci afin de ne pas contribuer à l'engorgement des services de réanimation.
A l'hôpital de Saint-Nazaire, lors d'un point Covid ce jeudi matin, le personnel a été informé de la décision de passer à 40 % de report des opérations, principalement en orthopédie.
"La Direction fait très bien son travail aujourd'hui dans la gestion de la crise, tient à préciser Gaël Leturque, secrétaire FO à la Cité Sanitaire de Saint-Nazaire, le problème, c'est que le gouvernement ne met pas en place les moyens nécessaires pour que l'hôpital public puisse fonctionner correctement et surtout, normalement."
► voir l'interview de Gaël Leturque, réalisée par Maxime Jaglin et Christophe François.
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Ce jeudi, en Pays de la Loire, 885 patients Covid étaient hospitalisés dont 127 en réanimation. Si l'on y ajoute ceux de l'activité normale, il ne restait plus que 16 lits disponibles en réanimation sur la région.
Avec les déprogrammations, l'ARS compte passer de 267 lits de réanimation à 300 sur les Pays de la Loire. Lors de la première vague de l'épidémie, la région avait totalisé jusqu'à 400 lits de réanimation mais il faut se souvenir qu'alors, toutes les opérations non urgentes avaient été déprogrammées.
Aujourd'hui, le choix des interventions à déprogrammer se fait au niveau de chaque établissement.
Des cas de recontamination
La forte progression des variants et notamment du variant britannique explique, au moins en partie, des cas de recontamination. "Des cas anecdotiques, dit-on à l'ARS, ce n'est pas quelque chose qui fait partie des préoccupations majeures."
A noter que l'âge moyen des patients hospitalisés baisse. On signale quelques cas de patients Covid entre 40 et 50 ans et certains sans comorbidité.
L'enquête concernant le décès d'un jeune étudiant en médecine, victime d'une thrombose après avoir été vacciné avec le vaccin Astra Zeneca n'a pas donné, pour le moment, ses résultats selon le directeur Général de l'ARS Jean-Jacques Coiplet.
La Covid-19 a fait 2283 victimes depuis le début de la pandémie en Pays de la Loire.