Covid 19 : Nantes, les commerçants du centre-ville oscillent entre espoir et résignation

Elles n'auront jamais eu la même importance pour les commerçants. Les soldes d'hiver ont débuté pour 4 semaines. Des soldes inédites après deux confinements et une année 2020 catastrophique avec des faillites en série. Dans le centre de Nantes, les commerçants oscillent entre espoir et résignation.

2020, une année singulière et contrainte, pleine de rêves d'évasions. Comblés en partie, lors des deux confinements, par la lecture. La crise sanitaire n'a pas affecté cette librairie indépendante. C'est même tout le contraire. Sur le mois de décembre, le chiffre d'affaire a grimpé de 20% par rapport à l'année précédente. 

"C'est une joie immense de se rendre compte que les gens tiennent aux livres, tiennent à leur librairie idépendante, se réjouit Stéphanie Hanet, directrice adjointe "Librairie Coiffard",

On n'aurait jamais imaginé ça, les gens ont été extrêmement prévenants et soutenants

Stéphanie Hanet, directrice adjointe "Librairie Coiffard"

Mais tous les commerces ne sont pas logés à la même enseigne. Parmi les grands perdants de cette crise, les bars et restaurants bien sûr, mais aussi les magasins de prêts à porter.

10 personnes travaillent dans cette boutique orientée haut de gamme. Si les mesures de chômage partiel ont permis de faire le dos rond au mois de novembre, question ventes, le compte n'y est pas. 

"Economiquement parlant pour nous c'est très dur, dit Yann Lousse, responsable de boutique "Transfert Man, le stock c'est vraiment le nerf de la guerre en ce moment et, en plus, on doit faire les commandes pour l'hiver prochain et on ne sait pas ce qu'on a vendu, on ne sait pas ce qu'on va vendre,

On ne sait pas si on va être reconfiné, on ne sait pas combien acheter, c'est très très particulier comme période

Yann Lousse, responsable de boutique "Transfert Man

La bamboche, c'est fini. La boutique dédiée à la fête de Charlotte Dieuaide accuse une perte de 50% de chiffre d'affaire sur le mois de décembre. Il en faudra un peu plus pour  démoraliser cette cheffe d'entreprise, capable de changer de costume en plein confinement. 

"Moi je suis allée travailler deux moins en usine, j'ai fabriqué des bougies, c'était très bien, pour éviter de licencier, pour maintenir la trésorerie, explique Charlotte Dieuaide, gérante de la boutique "Tout pour les Fêtes".

Avec du recul, on s'aperçoit qu'on est beaucoup de chefs d'entreprise à avoir trouvé des plans B"

Charlotte Dieuaide, gérante de la boutique "Tout pour les Fêtes"

Ancien banquier reconverti dans le commerce, Patrice Guilloux ne compte pas ses heures, et sait qu'un bon gestionnaire a toujours un ou deux coups d'avance… Et dans la période actuelle, doit prendre des risques.

"On va quand même étre obligé d'anticiper les commandes pour l'hiver prochain notamment puisque c'est là maintenant que ça se passe, explique Patrice Guilloux, gérant "Markkus", donc déjà il faudrait que je m'engage sur quelques dizaines de milliers d'euros pour l'année prochaine, sachant que je ne sais pas si je serai toujours là l'année prochaine".

On a des grands moments d'angoisse, ça c'est certain

Patrice Guilloux, commerçant

Télétravail et confinements ont aussi un effet pervers :  les ventes sur internet ont grimpé de plus de 8% en France au 3 ème trimestre. Mais pour la représentante des commerçants du passage Pommeray le virtuel  a ses limites.

"Certainement que les clients ont été vers internet mais que, estime Nathalie Brucker, représentante des commerçants du Passage Pommeraye, tout ne se vend pas sur internet. Et les échanges je pense que les clients ont besoin de ça aussi, donc ça c'est vraiment un point positif de cette année".

Des commerces de l'hyper centre qui tiennent tant bien que mal grâce aux 10 000 euros du PGE, ce prêt garanti par l'Etat face à la crise, des aides aux loyers apportées par  la ville de Nantes, ou encore des reports de cotisations sociales. La période des soldes d'hiver devrait apporter un peu d'oxygène à ces entreprises sous perfusion. 



Une période cruciale

Les commerçants ne comptent pas sur un miracle mais espèrent finir en douceur cette saison hivernale bousculée par la crise sanitaire.

Dans un contexte où la circulation du virus reste importante en France, la fermeture des portes imposée partout à 18 heures depuis samedi est toutefois "un moindre mal", comme l'a indiqué à l'AFP Francis Palombi pour le président de la Confédération des commerçants de France (représentant les indépendants), les soldes peuvent même "être plutôt un rebond".
    
"La plus grande crainte était d'être confiné"
alors que les soldes d'hiver représentent une "période cruciale", a renchéri mardi Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce. Cette période de promotion a notamment assuré 13,5% du chiffre d'affaires 2019 des enseignes d'habillement.

 

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