Le Xav-19 est un anticorps polyclonal dirigé contre le virus Sars-CoV-2, actuellement en phase d'essai clinique. CoVepit est, quant à lui, un vaccin durable contre le COVID-19. Tous deux ont été mis au point par des biotechs nantaises, Xenothera et Ose Immunotherapeutics.
La biotech nantaise Xenothera, créée en 2014, mène actuellement un essai clinique dans une vingtaine d'hôpitaux pour tester l'efficacité thérapeutique du Xav-19, un traitement anti-Covid à base d'anticorps polyclonaux et destiné aux patients en début d'hospitalisation.
Le Xav-19, un anticorps polyclonal
La phase 2B de cet essai baptisé "Polycor", autorisée par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a débuté fin décembre.
"Le Xav-19, c'est un anticorps polyclonal dirigé contre le virus Sars-CoV-2. Quand vous êtes attaqué par un virus, vous pouvez le neutraliser avec des anticorps mais vous n'avez pas toujours les bons anticorps et à la bonne quantité", nous expliquait fin février Odile Duvaux, la présidente de Xenothora à propos de ce traitement.
L'essai "Polycor", promu par le CHU de Nantes, doit concerner au final 400 patients dans plus de 40 hôpitaux pour "mesurer précisément et statistiquement l'efficacité du Xav-19", poursuit-elle.
Si l'efficacité du Xav-19 est prouvée, l'Agence nationale de sécurité du médicament pourra délivrer une Autorisation Temporaire d'Utilisation pour pouvoir administrer le Xav-19 aux patients qui en auraient besoin, "sans attendre les processus règlementaires de décisions qui peuvent être un peu longs" quand une entreprise dépose un dossier d'autorisation de mise sur le marché pour un médicament.
Xenothera a assuré début février que le Xav-19 est efficace contre les différents variants qui circulent actuellement, compte-tenu du caractère polyclonal du produit. "Un anticorps monoclonal peut perdre toute efficacité en raison d'une seule mutation du virus, tandis que le polyclonal, c'est complètement différent, il attaque le virus par plein de côtés", a expliqué Odile Duvaux.
Le CoVepiT, un vaccin durable contre le COVID-19
De son côté, Ose Immuntherapeutics, union de deux start-up, l'une nantaise, l'autre parisienne, travaille sur un vaccin durable, le CoVepiT, bientôt en phase de test.
Ce vaccin, fonctionne différemment de ceux déjà sur la marché. Pas de virus désactivé, pas d'ARN messager, c'est une troisième voie qui est à l'étude, celle des lymphocytes T.
"La vaccination en cours induit la production d'anticorps pour empêcher le virus d'entrer, mais si le virus mute, il entrera autrement" nous expliquait, en février dernier, Nicolas Poirier, le directeur scientifique d'Ose Imunotherapeutics, qui voit là un net avantage sur les vaccins à ARN messagers dont la mise en production a été plus rapide : "Notre vaccin CoVepit ne nécessitera pas de vaccination répétée tous les 6 mois ou tous les ans, c'est une stratégie multi-cibles ou variants".
"En général les industriels s'intéressent aux anticorps, en faisant l'impasse sur les variants, il faut développer des approches complémentaires pour élargir la réponse à long terme car on ne pourra pas vacciner la population de la planète tous les 6 mois !", avait-il également expliqué.
L'étude clinique du CoVepiT sur l'homme devrait démarrer ces prochaines semaines et durer jusqu'en juin. "Faut-il une ou deux injections, quels sujets, âge, présentant des comorbidités ? Une fois les réponses obtenues, les tests vont être étendus en 'vraie grandeur" jusqu'à la fin de l'année". Nicolas Poirier espère ensuite démarrer la production du vaccin et sa commercialisation début 2022.