La société Révolte existe depuis fin 2020. Elle vient d'ouvrir le premier e-garage de France, 100. Actuellement, 786 000 véhicules électriques et hybrides circulent sur les routes de France. Devant ce boom, la start-up nantaise a l'ambition d'effectuer des réparations les moins coûteuses possibles pour le porte-monnaie et pour l'environnement.
Pas de tâche d'huile au sol, ni d'odeur d'essence dans ce garage. Et pour cause, c'est le premier en France a être entièrement dédié aux véhicules électriques et hybrides. Dans cet atelier ouvert en octobre, à Carquefou, au nord de Nantes, on détecte la cause précise de la panne parmi les composants électriques.
"Cette pièce-là, le filtre, qui est défectueux, chez nos concurrents, ils remplacent la totalité du chargeur, et nous, on remplace uniquement le composant défectueux", explique Jérémie Noirot, électromécanicien chez Révolte.
"Les batteries sont reconditionnées alors que les autres, pour la plupart, sont non-recyclées, détruites"
Ici, on traite surtout des problèmes d'autonomie de batterie ou de chargeurs, essentiellement de voitures électriques qui ne sont plus sous garantie constructeur.
"Tant que c'est en garantie, c'est le constructeur qui paye. Après, quand c'est de leur poche, ils cherchent des solutions moins onéreuses que chez le constructeur. Nous, l'avantage qu'on a, c'est de trouver le petit problème et de ne changer que la pièce qui est defectueuse et non pas tout un ensemble", précise Gaël Ménager, chef d'atelier chez Révolte.
Ce client vient déposer sa voiture pour une réparation. Son regret : le manque d'informations sur son entretien lors de son achat. Les batteries de voitures s'usent comme celles des téléphones portables.
"J'ai un modèle qui a 9 ans, et en fait, ça coûte une petite fortune dans un garage classique. Et là, les batteries sont reconditionnées alors que les autres, pour la plupart, sont non-recyclées, détruites. On remet du neuf, ce qui est une aberration pour des véhicules électriques ou hybrides, de ne pas les entretenir ou ne pas les réparer", confie ce client.
Pas de formation dédiée
Avec son concept novateur, cet e- garage attire des clients d'un peu partout. Intervenir sur les véhicules électriques ou hybrides demande une grande technicité et des mesures de protection particulières dans l'atelier. Les batteries étant sous tension en permanence.
"Il faut être habilité pour le faire. Il faut passer ses certifications. On a des périmètres, des consignes strictes à effectuer pour pouvoir le faire en toute sécurité", explique Jean-Pierre Bourhis, électromécanicien chez Révolte.
Ce garage emploie 14 salariés. Mais actuellement, il n'existe pas de formation spéciale pour devenir e- mécanicien.
"Il n'y a pas de formation dédiée. C'est en cela aussi où on a à coeur d'être impactant dans ce nouveau métier et de construire cette académie, où l'on sera en mesure d'accueillir des personnes en reconversion, qui sont intéressées à cette nouvelle mode du véhicule électrique, on formerait nous-même à la réparation", ajoute Rémy Lé, co-fondateur et responsable des opérations chez Révolte.
Faute de main d'oeuvre, 25 véhicules électriques attendent de passer entre les mains de ces électromécaniciens.
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Reportage d'Elodie Soulard, Olivier Quentin et Sophie Boismain