Des collectifs militent contre l'artificialisation des terres à l'est de Nantes

Une trentaine de collectifs de défense de l'environnement appelait ce dimanche à une journée de "résistance au béton". Ils militent pour que le quartier Doulon-Gohards ne soit pas artificialisé ainsi que le prévoit la métropole.

C'est un projet que mène la métropole depuis une dizaine d'années au nord-est de Nantes.

Son ambition : transformer les anciennes tenues maraichères qui s'étendaient là jusqu'à la fin des années 80 en écoquartier doté de fermes urbaines et de logements.

Un espace de 180 hectares que le temps a réensauvagé et transformé en friches mais que la ville entend reconquérir.

Mais, à l'heure où le climat se dérègle, où les ilots de chaleur urbains se sont multipliés, obligeant les villes à repenser leur urbanisation, nombre d'habitants dénoncent l'expansion de l'artificialisation des terres.

Esther Le Cordier a longtemps vécu à proximité de Doulon-Gohards, désormais, elle lutte contre la bétonisation de cet environnement.

"Ici ce sont les dernières terres fertiles de Nantes, explique-t-elle, et sur 25 hectares, on va bâtir 2700 logements. 

Ces logements pourraient être construits sur des terres déjà artificialisées, près du centre commercial Paridis par exemple et laisser ces terres libres de toute emprise, des lieux de promenades sauvages comme aujourd'hui ".

Esther Le Cordier membre du collectif "Sauvons les Gohards"

En vingt ans, la Loire-Atlantique a artificialisé 25 00 hectares de terres. "Nous sommes dans une des zones les plus construites de France. 15 % de notre territoire est artificialisé alors qu'au niveau national, c'est 9%," commente Esther Le Cordier. 

Cette artificialisation, les militants ne sont pas les seuls à la dénoncer.

Dans leur rapport d'avril 2023, les experts du GIEC des Pays de la Loire préconisent  "l'accélération de la renaturation et la dés imperméabilisation des sols urbains. Outre l’amélioration du cadre de vie, cette mesure contribue à réduire le ruissellement des eaux, favorise la biodiversité en permettant le mouvement des espèces et la connexion des zones entre elles (trame verte) ; participe de la lutte contre les ilots de chaleur".

"Je comprends, c'est une solution facile de prendre des terres pour en faire des logements, mais où iront les gens des villes quand tous les ilots de fraîcheur auront disparu ? Ce n'est pas possible que la ville continue de porter ce projet" déplore Esther.

Une lutte pour préserver la biodiversité encore présente sur le site

Si la métropole a déjà mené à bien une partie de son projet, en installant notamment quatre fermes urbaines et une école, des travaux sont prévus jusqu'en 2035.

Ce dimanche 25 juin, les défenseurs de l'environnement étaient appelés à une "fête de la résistance" dans l'une des parcelles qui doit prochainement être grignotée par les bulldozers.

Ce n'est pas la première fois que les militants se réunissent ainsi. En octobre dernier, déjà, des actions sur le terrain avaient eu lieu avec notamment la plantation d'un verger-potager. En réponse, la métropole avait fait grillager la surface pour empêcher quiconque d'y pénétrer. 

"Aujourd'hui, nous libérons le champ des grilles, assume Esther Le Cordier, et nous pouvons à nouveau profiter de ce bel endroit réensauvagé. À proximité, nous avons installé des jeux pour continuer à permettre une appropriation de terres de Gohards. Nous aimons cet endroit, nous nous y baladons, nous y jouons, nous l'habitons et nous sommes légitimes à décider ce qui doit s'y passer. Nous voulons en prendre soin et défendre ce milieu"

"Il y a urgence à préserver ces terres maraichères et protéger les espèces que nous avons répertoriées et notamment le bouvreuil pivoine et le campagnol amphibie"" explique Esther le Cordier. 

Parallèlement à cette action de terrain, le collectif "Sauvons les Gohards" rejoint par une trentaine d'autres associations mène un combat au plan juridique.

Ils ont attaqué le permis de construire au tribunal administratif et déposé un recours contre l'autorisation environnementale du projet, car elle ne tient pas compte des espèces protégées susnommées. L'issue de leur plainte est attendue mardi 27 juin.  

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