DOSSIER. La PMA un espoir pour toutes les femmes

La  procréation médicalement assistée, la PMA pour toutes les femmes en France, a été adoptée par l'Assemblée nationale le 27 septembre dernier. En Pays de la Loire se sont 350 naissances au CHU de Nantes. 

Désormais, dans notre pays, toutes les femmes pourront avoir recours à la PMA. Qu'elles soient hétérosexuelles ou lesbiennes en couple ou seules.

En France, pendant longtemps, beaucoup de femmes ont dû partir à l'étranger pour concrétiser leur désir de maternité. C'est le cas de cette famille composée de Mélanie et de Louise, parents de Jules et Théophile. 

Théophile est le petit dernier mais pour Mélanie, le parcours médical a été long et douloureux, plus de trois ans de soins, des échecs à répétition. C'était en 2013, le mariage gay venait d'être adopté.  " J'avais des soucis pour avoir des enfants, on me disait c'est normal vous ne pouvez pas en avoir naturellement entre deux femmes. Alors que j'avais juste des soucis de santé vis à vis de ça, ça ne marchait pas en fait" 

Pour devenir maman, la jeune femme a dû partir en Belgique dans une clinique frontalière. Des allers-retours de 14 heures, des rendez-vous de dernière minute. Six inséminations et ce voyage auquel Louise, sa femme, retenue par son travail, n'a pu assister. Ce voyage était pourtant le bon, elle a donné naissance 9 mois plus tard à Jules. Scolarisés en petite et grande section de maternelle les deux frères savent tout de leur histoire.

"Ils expliquent bien leur parcours. Jules, parfois, se rappelle du nombre de fois où on a été et nous raconte que on a mis cinq ou six graines et que ça a pas marché et puis qu'à la dernière c'était bon. Je l'embète même un petit peu avec ça, en lui demandant si ça va bien, si il le vit bien si à l'école ça se passe bien. C'est tellement positif que souvent il me dit c'est bon ça va."

Pour Louise, l'important est d'être honnête et de ne rien cacher : "Qu'ils ne découvrent pas à l'adolescence que ce qu'on leur a raconté bébé était faux.

Jules et Théophile aimeraient bien avoir une petite soeur, mais la famille est désormais au complet. Néanmoins Louise et Mélanie continueront à lutter chaque jour, pour l'égalité des droits. Zina, de l'Association les enfants de l'Arc en ciel, a longtemps milité pour que cette loi voit le jour. Elle se félicite de cette avancée, mais relève que le problème de filiation qui permettrait de protéger les enfants face aux aléas de la vie, n'est toujours pas à l'ordre du jour. 


"Des projets parentaux parfaitement respectables" 

La PMA, Thomas Freour, chef du service d'aide à la procréation au CHU de Nantes, y est favorable "non pas en tant que militant", précise-t-il, mais "en tant que professionnel (...) pour mettre fin à cette situation difficile d'un point de vue médical de ces femmes seules ou en couple qui avaient des projets parentaux parfaitement respectables et qui allaient les réaliser à l'étranger ou parfois dans des conditions un petit peu difficiles en France avec des dons de sperme non maîtrisés au niveau sécuritaire".

Le médecin a été auditionné fin septembre par les députés avant le vote de la première partie de la loi. "Ma position a été de défendre au niveau des parlementaires le fait de pouvoir accueillir, encadrer et accompagner ces femmes dans leur projet parental en France dans les meilleures conditions possibles".

La volonté d'accéder à la parentalité de ces femmes qu'elles soient seules ou en couple est de plus en plus construite - Pr Thomas Fréour,  chef du service d'aide à la procréation au CHU de Nantes

Les délais pour une PMA seront-ils allongés avec ces nouvelles demandes ? Non, répond le professeur Freour, "à titre personnel, je ne suis pas inquiet, au contraire, c'est vraiment l'occasion pour les professionnels de mettre en place des stratégies pour être plus efficaces, pour mieux accueillir, mieux accompagner, plus rapidement tous les projets". 

La PMA en chiffres

Depuis les années 80 et le premier bébé éprouvette, Amandine, la procréation médicale assistée a considérablement augmenté. 
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