Douze cas de cancers pédiatriques à Sainte-Pazanne : "Qu'est ce qui peut faire que nos enfants tombent malades ?"

"Qu'est ce qui peut faire que nos enfants tombent malades ?" C'est la question posée jeudi soir lors d'une réunion publique à Sainte-Pazanne, en Loire-Atlantique, par la maman d'une jeune fille de 13 ans touchée par un cancer.

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Les autorités de santé ont tenté de répondre jeudi soir aux questions des habitants de Sainte-Pazanne et de ses environs. Tous s'inquiètent des douze cas de cancers pédiatriques relevés depuis décembre 2015 dans le secteur, causant le décès de trois enfants."C'est la psychose, on ne parle que de ça", confie Marie, une commerçante de Sainte-Pazanne. Elle est venue, comme 300 autres personnes, assister à la réunion publique qui se tient en présence des autorités publiques dans la salle communale de Sainte-Pazanne, commune de 6 500 habitants au sud-ouest de Nantes.

Certaines personnes sont restées debout, d'autres écoutent dans une pièce attenante la retransmission de cette réunion publique organisée pour parler des cas de cancers pédiatriques dans la petite ville et les communes voisines.

Je suis le papa du petit Kenny décédé en 2015... Il a fait cinq rechutes, a subi une greffe de moelle osseuse, témoigne un papa

"Qu'est ce qui peut faire que nos enfants tombent malades ?", s'interroge une mère de famille. Sa fille de 13 ans est en rémission d'une leucémie aiguë lymphoblastique, la forme la plus fréquente de cancer pédiatrique.

Sa voix se brise : "On a quitté la ville pour la campagne et du jour au lendemain, notre enfant est atteint d'un cancer, on bascule dans l'enfer".

Quelles pistes ?

Tous s'interrogent sur l'origine du mal qui sévit à Sainte-Pazanne et dans ses environs : les lignes à haute tension, les ondes des téléphones, les pesticides, le stress, une pollution des nappes phréatiques, le radon, ce gaz naturel présent dans la région... Pour faire la lumière sur ces douze cas de cancers pédiatriques survenus depuis 2015 sur des enfants et adolescents âgés de 3 à 19 ans, et causant le décès de trois d'entre eux, une étude épidémiologique va être menée par Santé publique France, saisie par l'ARS, l'Agence régionale de santé des Pays de la Loire.

Une première enquête administrative avait été dirigée en avril 2017 par l'ARS, après le signalement de six cas de cancers pédiatriques. Les autorités de santé avaient alors reconnu "un excès de cas" entre 2015 et 2017, mettant en avant des éléments plausibles mais pas probants, ne permettant pas de déterminer la cause de ces cancers.

Quatre pistes avaient été identifiées: la pollution des sols aux hydrocarbures, celle de l'air au benzen, les pesticides et le radon.

Une enquête épidémiologique est en cours

En février dernier, l'ARS est relancée par Marie, la maman du petit Alban, un petit garçon en rémission touché par une leucémie en décembre 2015, alors qu'il avait 4 ans.

12 cancers en 4 ans, un cas tous les 6 mois... Face à cette situation, l'ARS lance alors une enquête de terrain et alerte la préfecture de Loire-Atlantique sur cette concentration de cas de cancers pédiatriaques sur Sainte-Pazanne et des communes voisines. C'est l'ARS qui saisit également Santé Publique France "pour mener l’enquête épidémiologique dont les premières conclusions seront rendues à l’automne 2019".

Je ne vais pas raconter de bobards, il est possible qu'il n'y ait aucun risque, il est possible qu'il y en ait un, je ne sais pas répondre à cette question, expliquait jeudi soir à Sainte-Pazanne,Thierry Le Guen, médecin à l'ARS.

Selon Caroline Thomas, pédiatre oncologue au CHU, il n'y a "aucune indication à faire une prise de sang à tous les enfants pour diagnostiquer la maladie". Elle préconise d'abord une consultation chez le médecin en cas de signes d'alerte.
 

► Le reportage de la rédaction
 
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