ENQUÊTE. 60 bidonvilles sur la métropole de Nantes. "Ce n'est pas tolérable de vivre dans ces conditions-là"

Depuis le début des années 2000, le nombre de bidonvilles a explosé sur l'agglomération nantaise, faisant de la Loire-Atlantique le deuxième département en France le plus touché par ce mode de vie des plus précaires, après la Seine-Saint-Denis. Plus de 3 000 personnes vivent dans ces lieux insalubres dans et autour de Nantes. Enquête sur une situation qui ne trouve pas, pour le moment, de solution.

La construction qui jouxte une caravane est en fait une assez grande pièce. Un salon, avec sa télévision, son petit poêle à bois, quelques chaises, un canapé. Sur le sol, un lino où le balai est passé régulièrement pour éliminer toute la poussière, la boue ou les graviers amenés du dehors. L’endroit est rangé et la porte ouverte. Ce jour-là, le soleil brille. Une chance dans une saison hivernale qui a été très pluvieuse.

C’est ici que vit Cristina. Cette jeune femme de 24 ans a trois enfants de 4 à 7 ans.

"On a peur pour les enfants"

"L’hiver, on ne peut pas laisser les enfants dehors à cause de la boue, dit-elle. Et quand il y a beaucoup de vent, c’est dangereux dehors, les maisons se cassent. On a peur pour les enfants."

Cristina maîtrise plutôt bien le Français, ce qui lui permet de trouver plus facilement du travail. Elle multiplie les contrats dans le maraîchage "les tomates, les concombres, les navets, les radis" dit-elle.

Malgré un bref retour en Roumanie, elle a grandi à Nantes où elle est arrivée lorsqu’elle avait 7 ans avec ses parents, Marco et Lamaïta. Elle fait partie d’une fratrie de cinq enfants.

"En Roumanie, il n’y a pas beaucoup de travail, soupire-t-elle, il y a beaucoup de pauvres. Là-bas, on n’a pas l’eau courante ni l’électricité." Alors, même ce bidonville est mieux que ce que Marco et Lamaïta ont laissé dans la région de Cluj.

Des familles originaires de la même région

Sur ce terrain, l'un des bidonvilles de la rue du Moulin des Marais, sur l’est de Nantes, tous ont les mêmes origines familiales.

"Cette famille est un peu une exception sur Nantes, explique Philippe Barbo, du collectif Romeurope. Sur l’agglomération, les familles viennent presque toutes de la même région roumaine, Dobreta." Une ville du sud-ouest de la Roumanie, à la frontière avec la Serbie, alors que Cluj est plutôt vers le nord ouest. D'un bidonville à l'autre, les histoires diffèrent et il est abusif de parler d'une seule et même communauté.

Pour aller à l’école, il faut que les enfants soient propres. Il n’y a pas assez de courant pour des machines à laver.

Cristina

Habitante d'un bidonville

Mais qui sont ceux qu'on désigne par le nom de "Roms" ?

"Ce sont essentiellement des ressortissant·es roumain·es vivant en famille, issu·es de régions rurales pauvres, nommé·es communément «Roms» et se nommant parfois «Tsiganes», expliquaient dans une étude en 2021, Frédéric Barbe et Jade Maillard, deux chercheurs de l'université de Nantes. Ils parlent le plus souvent roumain et romani, parfois d’autres langues apprises pendant leur émigration, puis apprennent le français ici. Ces familles viennent d’un nombre réduit de villages ou de villes. Les adultes ont souvent fait un ou plusieurs voyages d’exploration chez des proches, avant de s’installer selon les opportunités puis de faire venir l’ensemble de leur famille."

C'est le cas de ce groupe installé à Doulon Gohards. Une quarantaine d’adultes et une trentaine d’enfants qui vivent sur cette parcelle ou s’entassent caravanes et constructions attenantes.

Ce jour-là, une camionnette s’y est garée pour venir y vendre des produits ramenés de Roumanie, une façon comme une autre de garder le contact avec les racines.

Des raccordements d'eau sur le réseau

Devant la pièce-salon, une bassine où on lave les petits. Il n’y a pas de douche, encore moins de baignoire. L’association Solidarités International, mandatée par Nantes Métropole sur tous les bidonvilles, a installé dans celui-ci, comme dans d'autres, l'eau courante, branchée sur le réseau.

Quelques robinets à l’entrée du site, d’où part un tuyau qui ira distribuer l’eau un peu plus loin. Une prise de conscience qui s'est faite en 2020, lors de la pandémie de covid-19, lorsqu'il a fallu aider ces populations à avoir un accès à l'eau potable. C'est la métropole qui règle la facture.

"On propose à la métropole des solutions de raccordement à l’eau. On fait des raccordements temporaires au niveau du réseau d’eau de la ville, explique Brice Guillaume qui s’occupe des relations avec les habitants des bidonvilles pour la mission France de Solidarités International. Ce sont des raccordements aériens et on met des robinets à différents endroits du terrain."

Des terrains souvent extrêmement boueux à la mauvaise saison.

"On travaille aussi sur les systèmes d’assainissement et le dimensionnement électrique" ajoute Brice Guillaume. Toutes ces solutions, on les propose comme des solutions temporaires, on n’a aucune envie de pérenniser ces choses-là. Ce ne sont pas des camps mais des habitats de fortune !"

Selon les chiffres de la métropole et des associations intervenantes, il y a sur l’agglomération de Nantes environ 60 bidonvilles et plus de 3000, peut-être 3300 personnes qui y vivent.

Une cartographie des bidonvilles installés sur l'agglomération nantaise réalisée pour les besoins de leur recherche par Jade Maillard et Simon Charrier, de l'université de Nantes, en 2020.

"L’objectif c’est la résorption de ces lieux de vie indignes"

À la métropole, l’élu en charge de ce dossier épineux, c’est François Prochasson, un passionné des questions de logement. Il est arrivé à la vice-présidence de l’agglomération sur la liste écologiste lors des dernières municipales, après des années d’engagement sur le terrain pour le droit au logement, notamment.

"L’objectif c’est la résorption de ces lieux de vie indignes, déclare François Prochasson. C’est un vaste chantier engagé depuis plusieurs années et qui est complexe. Ce sont des citoyens européens qui sont sur notre territoire, qui occupent des emplois dans des entreprises qui ont du mal à recruter."

Une force de travail pour le maraîchage

On touche là le cœur de ce dossier sensible. Si les bidonvilles se sont multipliés sur la métropole nantaise, c’est bien parce que ces populations pauvres y trouvent du travail. Des emplois boudés par la population locale dans une région où le chômage est l’un des plus bas de France. Ces contrats précaires, ces travaux physiques et mal rémunérés, trouvent peu de candidats.

Il y a une petite migration au gré des activités, muguet, vendanges… Des hommes viennent pour deux ou trois mois et repartent.

Philippe Barbo

Collectif Romeurope

On fait le même constat sur l’agglomération bordelaise où le vignoble emploie beaucoup de Roumains. Et où les bidonvilles se sont également développés.

De plus, l’habitat social est en tension sur Nantes, l’attente est longue avant de se voir proposer un logement.

"On est là depuis longtemps, témoigne Cristina. J’ai fait une demande de logement depuis 2019, mais rien ! On veut un logement pour être bien avec les enfants, pour avoir une vie bien ici. En Roumanie, ce n’est pas la peine. Ici, c’est comme notre pays."

L’autre difficulté, c’est de trouver des logements pour des familles qui ne sont pas prêtes à être séparées. Beaucoup préfèrent rester avec le groupe, dans des caravanes et des habitations insalubres plutôt que d’être dispatchés dans des logements, loin les uns des autres.

"Nos habitats (français)sont souvent des petits appartements, fait remarquer Philippe Barbo, de Romeurope. Il y a des choses à inventer pour ces populations."

Et puis, il y a aussi le cas de ceux qui ne travaillent que certains mois en France, quand le maraîchage ou la vigne recherchent des bras et  qui retournent ponctuellement en Roumanie. Pourquoi payer un logement social douze mois de l’année ?

"Il faut qu’on construise des solutions avec l’Etat qui est compétent pour l’habitat, estime l'élu nantais François Prochasson. Et aussi avec le Département qui est compétent pour les droits sociaux."

Une solution a été d’aménager des terrains avec des mobil-homes, des sortes de lieux de transition que les familles sédentarisées investissent provisoirement, quelques mois, afin de quitter les bidonvilles avant d’aller vers un logement social.

"Ça marche sur certains sites mais la rotation n’est pas aussi rapide qu’on l’espérait" reconnaît-on à la métropole. Et les terrains disponibles sont rares sur une agglomération où le foncier est recherché et cher. Alors, le provisoire finit par durer.

Et parfois, aussi, le voisinage s'oppose à ces installations. Car deux modes de vie se percutent, pas toujours compatibles. Et lorsqu'un fait divers met en cause un Roumain, on a vite fait d'incriminer tous les Roms. Qui ne sont pas forcément des Roumains. Pas simple.

L'angoisse de l'expulsion

Dans les bidonvilles, il y a toujours l’angoisse de l’expulsion possible. C’est déjà arrivé par le passé. Cristina l’a vécu.

"Mes enfants vont à l’école ici, notre boulot est ici, insiste la jeune maman. Depuis mes 18 ans, je travaille dans l’agriculture. Si on est expulsés, on ne sait pas où aller. On ne pourra pas emmener nos enfants à l’école. Si on est expulsés, je ne pourrai pas aller au boulot parce que je ne pourrai pas laisser mes enfants sur la route. On a déjà vécu une expulsion, on a vécu des semaines sur la route, sans eau courante, sans électricité."

Difficile de donner des chiffres sur le nombre de personnes habitant les bidonvilles et désireuses de s’installer à l’année sur l’agglomération. Peut-être 30 %.

"La vraie question, dit François Prochasson, c’est de négocier avec les employeurs pour qu’ils logent ces travailleurs. Le chantier est ambitieux. Il faut travailler avec le monde économique pour développer des solutions d’habitat adaptées à côté des lieux d’emploi."

Contactée, la fédération du maraîchage n’a pas répondu à notre sollicitation. Un gros producteur de muguet, employeur de saisonniers, nous a confirmé qu'une telle solution sera difficile à mettre en place, même s'il reconnaît que cette main-d’œuvre est vitale pour son activité.

Loger des saisonniers, ces employeurs savent faire, mais loger toute la famille avec les grands-parents et les enfants, c'est une autre histoire.

Les réseaux mafieux et l'emprise

Cette problématique des bidonvilles génère également une économie aussi souterraine que perverse, celle des réseaux qui font venir des familles de Roumanie en leur proposant, moyennant rémunération bien sûr, une caravane, une cabane…

C’est ce qu’on appelle le phénomène "d’emprise". Et si la famille ne paye pas son dû, des représailles sont possibles. Si, parfois, des incendies se déclarent dans des bidonvilles, ce n’est pas forcément pour des questions de matériel défectueux, dit la rumeur. 

Sollicité sur ce sujet, le Parquet de Nantes n'a pas répondu à notre demande d'informations. Mais un intervenant d'une association qui connaît bien ce phénomène confirme l'existence de ces réseaux. Ils font venir des groupes ou des familles de Roumanie. Comme ils connaissent bien le territoire, ils savent ou trouver des emplacements dans les bidonvilles, fournissent une caravane et même le contact d'un employeur, plus facile à approcher quand l'intermédiaire du réseau maîtrise, lui, le Français. Un service que les familles payent au réseau sous la forme de "prêts" à des taux élevés. 

Certains monnayent également, au prix fort, le covoiturage nécessaire pour se rendre sur le lieu de travail.

Des représailles sur les familles restées au pays

Des familles s'endettent ainsi à hauteur du tiers, voire de la moitié des revenus qu'elles gagnent ensuite chez l'employeur qui leur a été indiqué. Et si la dette n'est pas honorée, les représailles existent.

Pas forcément sous la forme d'un incendie mais on nous a parlé de passages à tabac, d'expulsions sauvages ou de violences sur les familles restées en Roumanie. Car tout ce petit monde est de la même région d'origine. On se connaît, on peut se menacer.

Ce phénomène d'emprise serait assez récent. Des employeurs, conscients de ces activités illicites ont mis en place des mesures comme la mise à disposition d'un interprète, ce qui évite le recours à des intermédiaires peu scrupuleux.

Cette activité parallèle et non déclarée peut aussi se faire sous la forme d'une "obligation" à consommer des produits fournis par le réseau mafieux sur le bidonville.

À cela, il faut aussi ajouter l'activisme de groupes religieux, à la limite du sectaire. Autre forme possible d'emprise.

Sur le terrain de la Prairie de Mauves, qui longe le boulevard du même nom à l'entrée Est de Nantes, un gros incendie a détruit des dizaines de caravanes et de cabanes à l'été 2022. 110 familles avaient été relogées en urgence par la ville dans un gymnase, avant de revenir s'installer sur place.

Ce terrain est aujourd'hui le plus important bidonville de l'agglomération nantaise. 700, peut-être 1 000 personnes y vivent selon les différentes estimations. On y trouve même une salle de prière.

Antoaneta Popescu, coordinatrice de l'association Solidarités International en Pays de la Loire, connaît bien les lieux. De temps en temps, elle vient jeter un coup d'œil aux installations d'approvisionnement en eau courante que l'association y a posées. 

Récemment, un câble électrique a pris feu et a détérioré un tuyau d'eau alimentant une des zones du bidonville, créant une fuite. On peut, comme cela, se trouver rapidement avec une consommation d'eau anormalement élevée. C'est pourquoi un contrôle régulier s'impose.

Les installations électriques bricolées par les habitants en aérien ou au sol sont un vrai problème aussi pour les enfants, elles sont souvent dangereuses. Il y a déjà eu des victimes. Il faut faire attention où l'on pose les pieds. Avec les pluies abondantes de ces derniers mois, certains câbles sont immergés, invisibles dans les flaques. Antoaneta regarde ça avec beaucoup d'inquiétude.

Il n'y a pas grand monde sur le site ce mercredi matin. Si on a l'impression de parcourir une ville fantôme, c'est parce que la plupart de ses habitants sont partis travailler chez des maraîchers pour les légumes, des horticulteurs ou des producteurs de muguet. Certains trouvent même des emplois plus loin, jusque dans les départements voisins.

Une voiture tirant une remorque débordant de ferraille emprunte précautionneusement le chemin parsemé de nids-de-poule et d'immenses trous d'eau. Par la fenêtre ouverte du véhicule, un homme entame une conversation en Roumain avec Antoaneta.

On comprend qu'ici, comme dans d'autres bidonvilles de l'agglomération, c'est la crainte d'une expulsion qui occupe les esprits. Le grand projet de valorisation des biodéchets et de nouvelle station d'épuration que prévoit la métropole sur ces terrains fait courir la rumeur d'une expulsion. Même si la métropole dément.

Un appel d’offres pour vider le bidonville 

Des réinstallations dans des structures équipées, sur des terrains stabilisés sont à l'étude. Un appel d’offres a été lancé pour organiser ce vaste "déménagement", l'accompagnement des familles, le nettoyage et la sécurisation des lieux vidés des caravanes et autres bicoques de fortune.

L'agglomération nantaise a la réputation auprès des associations d'être l'une villes de France les plus préoccupées par la résorption des bidonvilles et la plus engagée dans l'aide à ces populations.

Des décharges bien pratiques pour des entreprises peu scrupuleuses

La vie quotidienne des habitants et les activités de récupérations diverses génèrent une production de déchets amassés à ciel ouvert sur ces lieux, ce qui est souvent dénoncé par le voisinage.

En général, quand les services municipaux ont connaissance d'une installation d'une famille ou d'un groupe de Roms, elle pose, près du campement, une benne pour les ordures. Mais les bidonvilles rendent aussi bien service à des particuliers ou des artisans qui n'hésitent pas à venir y jeter leurs propres déchets.

On peut y croiser sacs-poubelles, déchets de chantier et même, parfois, des tas de plaques en fibrociment, chargées en amiante. C'est moins coûteux pour les professionnels de s'en débarrasser ainsi que de les déposer officiellement en déchetterie spécialisée. Et tant pis pour ceux qui vivent juste à côté.

"Les hivers sont rudes"

"Ça fait dix ans que je travaille sur les bidonvilles, déclare Brice Guillaume, de l’association Solidarités Internationale. Ce qui ne change pas, c’est que les hivers sont rudes, le chauffage est précaire, les gens souffrent beaucoup lors des pics de saison, l’hiver ou lors des canicules."

Comme toutes les populations dans la précarité, les habitants des bidonvilles, qu’ils soient Roms ou non, sont confrontés à une difficulté d’accès aux soins. Parce qu’ils sont souvent loin des services, qu’ils ne parlent pas forcément Français, qu’ils ne comprennent pas notre système de santé.

Le CHU de Nantes dispose d’un service, la PASS mobile (permanence d’accès aux soins de santé) où interviennent deux infirmières, un médecin et une assistante sociale, qui reçoivent ces populations en consultation et, une fois par mois, vont à leur rencontre dans les bidonvilles. D’où son nom de "mobile". 

"Quand j’y vais, c’est avec des bottes, nous dit une infirmière. Et je gare ma voiture plus loin, sinon je risque de m’embourber. Ce n'est pas tolérable de vivre dans ces conditions-là"

Un état de santé médiocre

L’équipe effectue des maraudes avec des médiateurs sociaux ou de santé qui connaissent les lieux. Sur certains sites, elle y croise aussi des rats, "et pas des petits" nous dit-on.

Si les enfants sont suivis souvent par la PMI (Protection Maternelle infantile), les adultes, eux, sont plus éloignés des services de santé.

"L’état de santé est médiocre de par leurs conditions de vie. Quand la priorité, c’est de trouver à manger et de l’eau, la santé passe après", constate cette infirmière.

Il est évident que la santé de ces familles est moins bonne que celle du reste de la population. Malbouffe, diabète, problèmes pulmonaires, cardiovasculaires y sont plus répandus.

Pas facile de se faire ouvrir des droits aux soins, de demander une aide médicale d’Etat quand il faut faire des démarches dans une langue et un circuit qu’on ne comprend pas.

Ils n'ont pas tous des droits ouverts. Il faudrait qu'ils aient plus de facilités à aller vers le soin.

Une infirmière de la PASS mobile du CHU de Nantes.

"Les conditions se dégradent de plus en plus", s’inquiète Philippe Barbo, de Romeurope. Des projets d’urbanisme comme celui du quartier Doulon Gohard, dans l’est de Nantes, vont générer des obligations de compensation foncières. Or, des bidonvilles se trouvent sur des terrains qui seront affectés à ces compensations. Il faudra que les familles s’en aillent.

Là non plus, Il n’y a aucune expulsion prévue nous a-t-on dit à Nantes Métropole. Mais pour combien de temps encore ?

Des citoyens européens

La résorption des bidonvilles est un combat engagé sur la métropole de Nantes, mais loin d'être gagné.

"Il faut faire reconnaître ces personnes comme des citoyens européens qui participent à l’économie locale", déclare François Prochasson.

Et si certains pointent du doigt ceux qui se livrent à la mendicité, cela ne concerne finalement qu'une petite minorité. Beaucoup travaillent, mais ce sont des travailleurs pauvres.

"Les habitants de ces bidonvilles sont majoritairement des ressortissants de l’Union européenne, venant principalement de Roumanie et de Bulgarie, confirme la DIHAL (Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement). Souvent désignés comme Roms, notamment dans leur pays d’origine où ils sont reconnus comme une minorité par la loi, ils sont aux yeux de la République française des citoyens européens bénéficiant de la liberté de circulation. Contrairement à une idée reçue, ils ne sont pas nomades et doivent donc être distingués des gens du voyage, citoyens français au mode de vie nomade ou semi-nomade."

On aura toujours des endroits avec des habitats temporaires.

Fabrice Corbineau

Association Trajectoires

Pour Fabrice Corbineau, de l'association Trajectoires qui coordonne le travail des différents intervenants et participe à la résorption des bidonvilles sur Nantes mais aussi Angers, on est sur une bonne voie.

"Il y a presque tous les acteurs autour de la table, l'Etat, les Métropoles, les villes, constate-t-il. La volonté politique existe".

Mais pour cela, il faut aller au contact de chaque famille, connaître le projet de vie de chaque groupe pour trouver une solution adaptée et pérenne. La démarche pour résorber les bidonvilles passe aussi par un partenariat avec le pays d'origine où nombre de ces familles gardent une attache et y retournent une partie de l'année.

Nantes est l'agglomération française la plus impactée par cette migration intra-européenne, sera-t-elle la première à réussir à réduire cette misère inacceptable ?

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