"Jamais Emiliano ne partira, il reste ici, à Nantes, tranquille". Ce sont les mots de Claudio Ranieri pour son attaquant Emiliano Sala. Alors que la saison 2017-2018 du FC Nantes est lancée, Sala est-il enfin devenu indispensable ?
"Je ne me séparerai pas d'Emiliano (Sala). Jamais Emiliano ne partira, il reste ici, à Nantes, tranquille". Quel joueur ne rêverait pas d'entendre son entraîneur dire ça ? Surtout lorsqu'il s'agit d'un technicien aussi distingué que Claudio Ranieri.Cet hommage appuyé a marqué les esprits pour un joueur dont, il y a un an encore, le statut de titulaire était tout sauf une évidence.
D'autant plus qu'il a été prononcé à l'occasion de la présentation de Kalifa Coulibaly, l'attaquant international malien recruté à La Gantoise, et qui pourrait constituer une concurrence de poids pour l'Italo-Argentin.
Et pour ceux qui voudraient éventuellement y voir un discours de circonstances pour rassurer le joueur, il n'y a qu'à penser aux 7 millions d'euros, voire un peu plus, que le Lokomotiv Moscou était prêt à débourser, mais que le président Waldemar Kita a refusé, pour comprendre qu'Emiliano Sala a franchi un cap.
Bon, et même parfois très bon, lors de ses prêts à Orléans, Niort ou Caen, il n'avait jamais convaincu à Bordeaux, où il a été formé. Ce n'était pas non plus sa première saison complète à Nantes en 2015/2016 - 6 buts en 35 matches toutes compétitions confondues - qui allait accroître sa crédibilité.
Réaliste et travailleur
Aujourd'hui, si son style peu académique et ses allures dégingandées suscitent encore parfois des commentaires peu amènes, ses qualités de buteur et surtout son activité sur le terrain lui valent davantage de respect.Avec 12 buts sur l'exercice précédent, auxquels on peut ajouter 4 passes décisives, il a été le buteur nantais le plus prolifique depuis Olivier Monterrubio en 2001.
"Je vise de continuer à faire les mêmes choses que la saison dernière et j'espère marquer encore plus de buts", avait-il sobrement indiqué en début de saison.
Samedi dernier encore, Sala a ouvert son compteur et celui de Nantes, avec un vrai geste de buteur, à Troyes : une magnifique reprise de volée en pivot dans le petit filet de Mamadou Samassa (0-1), à dix minutes de la fin et alors que son équipe jouait à dix.
Si tu t'entraînes mal, tu ne joueras pas bien. Mon onze, c'est ceux qui ont donné beaucoup à l'entraînement,
a récemment expliqué Ranieri.
Un credo qui justifie la confiance qu'il accorde à Sala par opposition à un Préjuce Nakoulma plus rapide et plus élégant, mais à qui son manque d'investissement à l'entraînement a coûté sa place de titulaire.
Vexé, l'attaquant burkinabé serait sur le départ et même prêt à aller au clash, ce qui renforcerait encore le statut de l'Argentin.
Il restera la concurrence de Coulibaly et, à un degré moindre, de Mariusz Stepinski, s'il ne quitte pas les bords de l'Erdre avant le 31 août minuit.
"Ils peuvent jouer ensemble, Kalifa peut jouer entre les lignes", a assuré Ranieri, qui n'est décidément pas prêt à se priver de son goleador.