Vous les avez peut-être déjà aperçus au Stade de France en compagnie du groupe BTS ou sur votre petit écran dans l'émission La France a un incroyable talent, le collectif nantais The Rookies est à l'affiche du Hip Opsession nouvelle formule le temps d'une carte blanche. Rencontre...
Nantes a un incroyable talent ! Ça, on le sait depuis longtemps. Dans pas mal de domaines et notamment dans celui de la culture. En voici un nouvel exemple avec ce collectif hip hop baptisé The Rookies, les bleus dans la langue de Molière, 11 danseurs originaires pour la plupart de Nantes et de ses quartiers.
Pourtant, de bleus, ils n'en ont franchement pas l'air. Entre les tournées internationales, les premières parties de stars et les passages télé remarqués, The Rookies s'est fait une sérieuse réputation dans le milieu du hip hop et plus précisément dans celui du street dance. Côté compétition, c'est la même histoire, The Rookies a été sacré double champion d'Europe de Street Dance en 2014 et 2016, champion du monde en 2016 et demi-finaliste de La France a un incroyable talent en 2019.
Pour la deuxième fois, le collectif se fait organisateur et propose un événement dans la programmation du Hip Opsession 2020. Il se déroulera le dimanche 23 février à la maison de quartier des Dervallières à Nantes et consistera en un Knock Out Tournament. De quoi s'agit-il exactement ? Cindy, Huaskar et Tony des Rookies nous l'expliquent ici et maintenant...Pourriez-vous vous présenter pour ceux et celles qui ne vous connaissent pas encore ?
Cindy. The Rookies est un groupe de street dance qui existe depuis huit ans. Nous sommes onze danseurs, pratiquement tous d'origine nantaise. On a commencé très jeunes par une formation à la compétition de danse urbaine qui nous a permis de décrocher pas mal de titres et une certaine notoriété. On est double champion d'Europe et champion du monde de street dance. On s'est beaucoup formé à la compétition, au côté sportif du hip hop.
Au fur et à mesure, on a voulu être plus qu'une simple équipe de compétition. On a alors décidé de monter la compagnie. On est depuis 2016 en tournée internationale, beaucoup aux États-Unis, beaucoup en Europe, on est parti l'année dernière pendant un mois en Amérique latine, en Bolivie et en Colombie. On a eu l'occasion de faire pas mal de passages télévisés, on a fait Got to Dance (diffusée sur TMC, ndlr), on a fait Dance Street (diffusée sur France Ô, ndlr), on était sur NBC l'année dernière pour l'émission World of Dance, on a fait La France a un incroyable talent à l'automne 2019 et on part en 2020 sur plein de nouveaux projets, pas mal de projets solo aussi. Est-ce que j'ai a peu près tout dit ? Je pense que oui...
Huaskar. On a fait aussi un truc de fou, la tournée d'un groupe de K-pop qui s'appelle BTS, on a pu faire deux fois Wembley avec lui, et deux fois le Stade de France. C'était une énorme expérience, de quoi nous motiver, nous booster pour la suite...C'est quoi le parcours classique d'un danseur hip hop?
Huaskar. Je ne sais pas si il y a un parcours classique en danse urbaine, surtout aujourd'hui avec la montée des réseaux sociaux. On peut lancer une carrière grâce à une vidéo sur internet comme on peut faire une carrière en prenant des cours, en devenant chorégraphe, en faisant des auditions, des tournées de stars américaines ou françaises. Les chemins empruntés peuvent être totalement différents. Certains vont se concentrer sur le battle, d'autres vont se concentrer sur un groupe, comme nous.
Le principal pour commencer une carrière est d'apprendre, apprendre énormément, que ce soit les bases du hip hop d'hier ou celles d'aujourd'hui. Oui, l'important, c'est l'apprentissage, l'apprentissage et le voyage. C'est une culture qui nécessite le voyage, tout le monde a une vision différente, ces visions ne vont pas les unes contre les autres, elles s'imbriquent. Nous défendons le forever student, c'est a dire que, quoiqu'il arrive, il y a toujours des choses à apprendre des grands mais aussi des jeunes. On a basé notre éducation de groupe sur ça. C'est pour ça qu'on s'appelle The Rookies (Les Bleus en français, ndlr). Même si on a gagné des titres, on reste des rookies et on le sera jusqu'au bout...Vous êtes des habitués du Hip Opsession ?
Tony. Des habitués, non. C'est la deuxième fois qu'on travaille avec Pick'up Production (structure organisatrice du festival, ndlr) en tant qu'organisateur.
Huaskar. Et on a présenté notre première création au Hip Opsession en 2015.Que proposez-vous cette année ?
Tony. On propose un Knock Out Tournament, un battle afro avec plusieurs guests, principalement de la région, et une particularité. Ici, le jury, c'est le public. Il sera invité à participer, à décider du vainqueur avec la voix, avec les mains. On veut vraiment éviter ce côté rivalité qu'on peut trouver dans certains milieux de la danse hip hop, non pas que ce soit quelque chose de négatif mais nous voulons rester ici dans un esprit familial. En plus du battle, on aura une petite jam session et des collations...
Que diriez vous aux jeunes qui souhaiteraient se lancer dans la danse ?
Tony. Comme le disait Huaskar tout à l'heure, il faut apprendre au maximum, peu importe la discipline, il faut juste savoir ce qu'on fait, pourquoi on le fait. Le problème avec beaucoup de jeunes, c'est qu'ils se lancent sans apprendre les fondamentaux alors que c'est essentiel. Ensuite, il ne faut rien lâcher, avoir confiance en soi.
Est-ce qu'on peut vivre de la danse hip hop aujourd'hui ?
Huaskar. Oui, on peut le dire, en 2020 on peut vivre de la danse hip hop (rires). Nous ne sommes pas les premiers à en vivre, d'autres ont montré le chemin avant nous et grâce à ces gens-là, aujourd'hui, il y a une réelle possibilité de vivre de sa passion. Et de plus en plus les gens rêvent de vivre de leur passion.Quelles sont vos influences ?
Huaskar. C'est la musique qui est à la base de notre danse. Du coup, ce sont forcément des musiciens qui nous inspirent. De grands artistes comme Michael Jackson, de grands rappeurs comme Kanye West ou Kendrick Lamar. Côté danse, on peut citer le Raf Crew qui est le premier groupe français a avoir remporté un titre de champion du monde en chorégraphie. C'est vraiment l'une de nos plus grandes inspirations, on a aussi un groupe de Corée, Prépix, et toute cette scène de Los Angeles, des gens comme Brian Puspos ou Lyle Beniga.
Et vous-mêmes, avez-vous le sentiment aujourd'hui d'influencer la jeune génération ?
Cindy. En toute modestie, comme on a beaucoup d'élèves dans tous nos cours respectifs au sein de la Misfits Academy, je pense qu'effectivement on a influencé et motivé les jeunes en discutant, en partageant les expériences, les galères......
Tony. Quand on a commencé il y a huit ans, peu de gens croyaient en nous, le street dance était mal considéré. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. On a prouvé que c'était possible d'y arriver dans ce domaine et nous sommes assez fiers d'avoir contribué à ce changement de mentalité là.
Que pouvons-nous vous souhaiter pour l'avenir ?
Cindy. D'aller en Asie, d'aller en Afrique, de continuer à faire le tour du monde en faisant ce qu'on aime, de développer nos multiples talents, de dépasser le cadre de la danse, de devenir une multinationale artistique qui s'exporte à travers... l'univers (rires).
Merci Cindy, Huaskar et Tony. Merci The Rookies
Propos recueillis le 6 février 2020. Plus d'infos sur le collectif ici, sur le Knock Out Tournament làFrance 3 Pays de la Loire au Hip Opsession 2020
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