Un suspect a été mis en examen ce vendredi après l'agression le week-end dernier du champion du monde d'athlétisme Pierre-Ambroise Bosse, natif de Nantes. L'enquête se poursuit pour en identifier d'autres.
Un jeune homme soupçonné d'avoir participé à l'agression de Pierre-Ambroise Bosse, champion du monde de 800 m, le week-end dernier sur le bassin d'Arcachon (Gironde), a été mis en examen vendredi et une information judiciaire ouverte pour "violences en réunion" afin de retrouver d'autres suspects.
Le 27 août au petit matin, vers 04h00, l'athlète de 25 ans, né à Nantes, avait été pris à partie après une séance d'autographes improvisée sur le parking du casino de Gujan-Mestras (Gironde), ville de son club formateur où il a été licencié une quinzaine d'années.
"Alors qu'il repartait en voiture, il a reçu une gifle pour une raison inconnue. Il est alors sorti de son véhicule puis a reçu de nombreux coups au visage donnés par plusieurs personnes", indiquait-on jeudi de source proche de l'enquête, ouverte après une plainte de Pierre-Ambroise Bosse.
Soupçonné d'être l'un des auteurs de cette agression, un homme de 24 ans, déjà connu de la justice pour violences et infractions à la législation sur les stupéfiants, avait été convoqué par les gendarmes de la brigade de recherches d'Arcachon et placé en garde à vue jeudi matin.
L'agresseur présumé a été mis en examen, a annoncé vendredi le parquet de Bordeaux, qui a requis son placement sous contrôle judiciaire.
"Ivresse manifeste"
Selon une source proche de l'enquête, le jeune homme a reconnu avoir porté des coups à l'athlète mais nie avoir pris part à une agression collective.Il dit être "sorti d'un bar proche du Casino en compagnie d'un ami et d'une amie la nuit des faits" quand il a "reçu un objet sur l'épaule", envoyé d'après lui par Pierre-Ambroise Bosse. Il aurait alors "donné un coup de poing puis poussé au sol" l'athlète avant de partir, et dit "avoir ignoré qui était la victime au moment des faits".
Une information judiciaire a été ouverte contre l'agresseur présumé et "toutes autres personnes" liées à ces "violences volontaires" commises "en réunion" et par "une personne agissant en état d'ivresse manifeste", ajoute le parquet dans son communiqué, sans plus de précision sur le contexte des faits.
Pierre-Ambroise Bosse avait lui-même révélé l'affaire mercredi sur sa page Facebook, expliquant avoir subi une "violente agression suite à un mouvement de foule" lorsque "trois individus" l'ont "sauvagement agressé", avec comme conséquences selon lui "de multiples fractures au visage" et "un préjudice moral inqualifiable".
"PAB" absent du DécaNation d'Angers
L'athlète, qui a subi 18 jours d'incapacité totale de travail (ITT), a annoncé dans la foulée qu'il mettait un terme à sa saison et ne participerait donc pas à son dernier rendez-vous sportif de l'année, le DécaNation à Angers le 9 septembre.Le président de la Fédération française d'athlétisme, André Giraud, a annoncé la volonté de la FFA de se porter partie civile aux côtés de Pierre-Ambroise Bosse. "La Fédération s'est engagée à l'accompagner dans ses démarches judiciaires et administratives et on sera partie civile. Il devait participer au DécaNation en tant qu'athlète, c'est donc un préjudice pour la Fédération de ne pas avoir un champion du monde pour cette fête. On veut que les auteurs soient sanctionnés."
"PAB", dont le sourire espiègle et la personnalité excentrique ont ébloui les Français autant que sa surprenante attaque dans les derniers 300 m de sa finale aux Championnats du monde, a pu mesurer sa nouvelle notoriété : il a reçu de nombreuses marques de soutien sur les réseaux sociaux, aussi bien de la part d'anonymes que de personnalités du sport ou des médias.
Grande gueule, jovial et dragueur - au point d'avoir lancé avec deux amis une application de rencontres en début d'année -, Bosse a toujours détonné dans le milieu de l'athlétisme avant d'être propulsé comme la nouvelle star hexagonale de la discipline à l'issue des Mondiaux.