Cette soirée du 4 novembre 2023, Thya Danet n’est pas près de l’oublier. Alertée par des passants, la jeune femme a porté secours à une septuagénaire, de l’eau jusqu’à la taille, qui voulait se jeter dans la Loire. Elle a su trouver les mots pour l’en dissuader.
C’était le soir de la tempête Domingos, le samedi 4 novembre 2023. Les rafales de vent ne s’étaient pas encore abattues sur Couëron lorsque Thya Danet et sa belle-mère terminaient de nettoyer l’appartement de la grand-mère, en bord de Loire.
Elles allaient partir quand elles sont alertées par des passants anglais. Thya comprend qu’il y a une personne dans le fleuve qui envisage de se suicider.
La jeune femme se rapproche, descend la cale. Il s’agit d’une septuagénaire qui a de l’eau jusqu’à la taille.
Thya commence à la rejoindre en Loire et à lui parler. "Je cherchais mes mots, car je ne suis pas quelqu’un de très sociable à la base, avoue Thya. J’ai les mains dans la poche de mon sweat, prête à le retirer si je dois me jeter à l’eau".
Elle se souvient alors des cours de sauvetage qu’elle avait pris au lycée quelques années auparavant.
Les mots qui font tout basculer
"La dame évoque son mal-être, que je peux comprendre, car j’ai parfois moi aussi éprouvé ce sentiment".
L’échange dure une dizaine de minutes. Thya ne souhaite pas la brusquer. Elle surmonte sa timidité, essaie de trouver les mots justes, puis finit par proposer à son interlocutrice d’aller se réchauffer chez sa grand-mère dont la maison est à quelques mètres.
"À ma surprise, elle me dit d’accord. Je l’attrape par le bras et je l’emmène à l’abri". Entre-temps, les pompiers ont été appelés, mais c’est un soir de tempête, ils sont débordés. C’est finalement le Samu qui prendra en charge la septuagénaire.
Héroïsme ? Où acte naturel ?
Thya ne considère pas avoir fait acte de bravoure. "J’ai juste fait ce qu’il était normal de faire en pareille circonstance. Je ne trouve pas qu’il s’agisse d’un geste héroïque".
Et pourtant c’en est un. La ville de Couëron envisage d’ailleurs de lui décerner une médaille. Vendeuse en boulangerie, Thya se rend bien compte en revanche de l’impact de son geste auprès des gens.
"Deux mois après, les clients m’en parlent toujours, nous disait Thya début 2024. Je n’en avais même pas parlé à ma famille qui a appris la nouvelle dans un article de presse".
Une fin heureuse
La jeune femme, qui a suivi des études de sciences avant de faire un break, a toujours eu envie d’étudier la médecine.
"Je me suis rendu compte que ça aurait pu me servir, surtout que ce n’est pas la première fois que je me retrouve à aider des gens, qu’ils soient blessés ou en détresse". Quant à la septuagénaire, “quelques semaines plus tard, ses proches m’ont envoyé des photos d’elle et de sa famille. Elle avait l’air d’aller bien, en tout cas beaucoup mieux que la dernière fois que je l’avais vue”.
Article initialement publié le 3 janvier 2024
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