Louise Maraval et Gabriel Bordier tracent des trajectoires exceptionnelles en athlétisme. Entre ascensions fulgurantes et sacrifices, plongez dans les vies passionnantes de ces sportifs, prêts à tout donner pour réaliser leur rêve olympique.
Les Jeux olympiques de Paris sont dans le viseur de nombreux athlètes des Pays de la Loire.
Parmi eux, Louise Maraval, 22 ans, spécialiste des 400 m et 400 m haies. La Vendéenne a survolé les pistes la saison dernière, et a même été récompensée d'une sélection en Équipe de France Seniors lors des Mondiaux de Budapest. Alors Paris 2024, elle commence à y croire.
Pour Gabriel Bordier, les Jeux olympiques sont désormais une réalité. L'athlète mayennais a atteint les minimas en marche athlétique. Il est sélectionnable, mais doit attendre le début de l'été prochain pour en avoir le cœur net.
Une progression fulgurante
L'athlétisme, la Vendéenne y prend goût dès l'enfance. Et au fil des ans, son loisir devient une passion.
En individuel, elle est championne de France Élite du 400 m haies. En équipe, sur le relais 4 x 400 m, elle décroche l'or, en Finlande, au championnat d'Europe Espoirs.
Une ascension fulgurante récompensée par une participation aux Mondiaux de Budapest en 2023 avec l'Équipe de France Seniors.
Si je veux atteindre mes objectifs, je dois tout donner et c'est tout !
Louise MaravalAthlète 400 m et 400 m haies
Tout donner, c'est ce que fait Louise quand elle se prépare trois fois par semaine, lors de ses séances de musculation. Car elle a bien compris, que pour gagner en vitesse, il faut gagner en force : "Au début, la muscu c’était pas mon truc préféré. Maintenant, c'est beaucoup mieux. J'aime mieux ce genre d'effort. Je me sens bien et je sens que ça porte ses fruits donc c'est positif."
À Budapest, en Hongrie, lors des derniers Championnats du Monde d'athlétisme, Gabriel Bordier, lui, a pulvérisé son record personnel sur le 20 km marche. Il termine 10ᵉ en 1 h 18' 59'', de quoi marcher sur les pas d'un certain athlète tricolore, Yohann Diniz.
Yohann, son record du monde, il ne l'a pas fait quand il avait 20 ans. Alors le temps et l'entraînement, c'est tout !
Gabriel BordierSpécialiste de la marche athlétique
Pour satisfaire ses objectifs, le Mayennais s'entraîne jusqu'à dix fois par semaine. Le but pour Gérard Lelièvre, son entraîneur : "On a une année pour gagner une minute et jouer avec les meilleurs."
Lier études et sport de haut niveau
Persévérante, rigoureuse, Louise prend de plus en plus au sérieux les Jeux olympiques. Et pour mettre toutes les chances de son côté, elle a choisi de prolonger ses années de Master Management du Sport à Nantes.
"C’est accepter de rentrer plus tard dans la vie active. Et ce n'est pas sans contraintes, mais je pense que les résultats que j'ai réussi à voir l'année dernière, c'est aussi lié à ça. J'ai eu plus de temps pour l'entraînement, mais aussi pour tout ce qui est à côté, la récupération, les soins… Je pense que c'était une très bonne chose et je ne regrette pas du tout de l'avoir fait."
Ce choix assumé se retrouve sur la piste d'entraînement. Samuel Auneau, son entraîneur, dit d'elle que "c'est un plaisir de la voir. Elle est toujours de bonne humeur... La jeune fille qui faisait beaucoup d'athlétisme, qui était discrète, mais sérieuse, est aujourd'hui devenue un point d'appui, un élément, un atout pour l'équipe de France du 4 x 400 mètres."
À 26 ans, Gabriel Bordier mène une double vie à un rythme déjà olympique. Il est interne en 9ᵉ année de médecine, spécialité rhumatologie à Angers. Son chef de service au CHU, le professeur Éric Legrand, reconnaît son professionnalisme.
Le Mayennais bénéficie d'aménagements spécifiques : "Mon métier, je peux le pratiquer jusqu’à 60, 70, 80 ans. J’ai toute ma vie pour le faire. C'est aujourd'hui qu'il faut que j'étale. Il ne faut pas que je m'épuise dans mon métier. Au contraire, j'ai demandé une dérogation, je ne peux pas faire de garde cet hiver. Mais maintenant, cela me permet d'avoir mes deux passions en même temps."
Louise et Gabriel gardent les pieds sur terre. Une blessure est vite arrivée et peut remettre en question leurs carrières sportives. L'important est de prendre du plaisir avant tout.
Ce reportage est à retrouver en intégralité dans l'émission "Enquêtes de région", Pays de la Loire, une terre olympique.
Dans cette nouvelle émission, Mathieu Guillerot part à la découverte des lieux, clubs, institutions qui ont été retenus par le Comité olympique pour accueillir des délégations françaises ou étrangères en préparation et pendant la compétition.
La rédaction de France 3 Pays de la Loire s'intéresse aussi au CREPS (Centre de Ressources, d'Expertise et de Performance Sportive), pôle haute performance qui accompagne les sportifs de haut niveau dans leur préparation. Retrouvez également des portraits croisés d'athlètes, dont certains moins connus qui jonglent avec les contraintes sportives, personnelles et économiques pour organiser une préparation optimale et se donner une chance d’être présents aux Jeux olympiques Paris 2024.
L'émission se penche par ailleurs sur les chances de médailles des sportifs ligériens et revient sur les médaillés historiques de la région. Mathieu Guillerot reçoit pour en parler les témoignages de sportifs et de ceux qui concourent à la préparation et à l'accueil des JO :
- Laura Valette, championne de France 100 m haies
- Richard Cursaz, conseiller technique national de la Fédération Française d'Athlétisme
- Mélanie Sureau, vice-championne Europe Para Badminton 2023
- Anne Cordier, présidente du Comité Régional Olympique et Sportif des Pays de la Loire
Cet article est écrit en collaboration avec la journaliste Laura Striano.
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