Née en 2007, la manifestation musicale "L'été indien aux nefs" dévoile sa programmation pour cette édition 2023. Ce sera difficile de ne pas danser lors des cinq dates proposées aux Machines de l'ile, à Nantes.
"C'est ma 77ème conférence de presse en 17 ans" s'amuse Pierre Orefice, le patron des Machines de l'île, organisatrice avec le Voyage à Nantes de l'Eté Indien des Nefs.
"Et ce sera la dernière" ajoute-t-il sans nostalgie apparente. Pierre Orefice prend sa retraite. Il passe les commandes des Machines de l'île (l'Éléphant, la Caroussel des Mondes Marins, la Galerie des Machines...) à Hélène Madec, directrice récemment nommée à la tête du Voyage à Nantes et la programmation de L'été indien aux nefs, à Laurent Mareschal.
"Je fais tout pour que cette passation soit le plus efficace et le plus tranquille possible" déclare sereinement celui dont le nom restera attaché à ce lieu hautement touristique que sont les Machines de l'île, sur l'esplanade des chantiers. Et il n'est pas peu fier d'annoncer que le site a battu son record d'entrées estivales pour sa dernière année à sa direction : "247 800 entrées du 1er juillet au 31 aout", confirme Hélène Madec.
"Je reste en contact avec Les Machines de l'ile, en tant que co-auteur avec François Delarozière, mais je ne serai plus salarié" précise Pierre Orefice qui ajoute qu'il gardera aussi un lien avec la programmation artistique des nefs (Printemps des nefs, L'été indien aux nefs, Noël aux nefs).
Et quand on le questionne sur sa retraite, la réponse fuse : "Je ne vais quand même pas rester à m'occuper de mon potager !". Sa créativité continuera donc de s'exprimer à Nantes, ou sur d'autres continents.
Une programmation à deux pendant deux ans
Avec Laurent Mareschal, le tuilage devrait durer deux ans et le responsable musical d'Euradio, ancien collaborateur du Festival des Trois Continents, et président de l'association Songo (Stéréolux, Scopitone) prendra pleinement les rênes d'un événement auquel il participe déjà depuis quelque temps.
En attendant, les deux hommes codirigeaient ce jeudi matin la présentation de la programmation de L'été indien aux nefs, du 30 septembre au 27 octobre, avec un plaisir non dissimulé quant aux pépites qu'ils y ont invitées.
Cinq dates, cinq ambiances
Du hip-hop pour commencer le 30 septembre avec une collaboration avec le festival Hip Opsession. Rim'k, Crystal Millz et Sisaye.
Du reggae le 7 octobre avec Mystical Maya, des Bisontins (Besançon) élevés au reggae jamaïcain et anglais des années 70-80.
"Du reggae très efficace avec un chanteur qui a une voix étonnante !" ajoute Laurent Mareschal.
Rythmes afro-caraibéens ce même 7 octobre, mais en deuxième partie. Kumbia Boruka "Un groupe agréable et super dansant, un moment très chaud" promet Pierre Orefice.
Le 13 octobre, soirée rock et c'est un groupe nantais qui ouvre le bal. Decasia qui offrira, nous dit-on, un rock "aux envolées cosmiques" et un bon spectacle sur scène.
En deuxième partie, une nouvelle étoile montante du rock européen (dixit le programme). Laura Cox. "On n'arrivait pas à l'avoir, raconte Pierre Orefice, Ben Barbaud (patron du Hellfest) a appelé pour nous le tourneur et l'a convaincu." Grand talent pour petite scène, joli coup effectivement.
Le 20 octobre, un étonnant cocktail belgeo-marocain avec The Grey Stars, que Pierre Orefice dit avoir découvert à Rabat. "Des voix incroyables" s'enthousiasme le programmateur, tandis que son acolyte, Laurent Mareschal, annonce de son côté pour la deuxième partie de soirée, un chanteur venu du grand nord pour du reggae-folk innu. Oui ça existe. Et son ambassadeur est Shauit qui chante en Créole, Français et Anglais. Et en Innu, sa langue d'origine du nord-est du Québec.
Pour la soirée de clôture, le 27 octobre, une DJ a été programmée : la Nantaise Lizzie pour un set qui s'inspirera de Namgar, le groupe Mongol qui fera la deuxième partie. Pas de hasard sur cette affiche, les programmateurs ont souhaité faire écho à l'exposition consacrée à Gengis Khan qui s'ouvre le 14 octobre et pour six mois au château de Nantes. "Namgar chante des histoires de chasse, de mariage, de nomades, de héros épiques" précise Laurent Mareschal.
L'été indien aux nefs nous fera voyager autant que danser et, rappelons-le, c'est gratuit !