Les SMAC (Scènes de Musiques Actuelles) attendent un signe fort de l'État, "les petites salles de concerts, hors des grandes villes, participent à la richesse et à la diversité de la culture sur notre territoire".

Même si elles font le plein à chaque concert, qu'elles sont plébiscitées par les artistes comme par les spectateurs, les SMAC voient leurs finances plombées par l'inflation. À l'heure où se discute l'attribution des subventions de l'État, elles attendent un relèvement de leurs dotations... Sans quoi certaines pourraient tout simplement disparaître du paysage culturel.

Mis en place en 1998, pour soutenir la création musicale et promouvoir les musiques actuelles en dehors des circuits parisiens, "le label SMAC" pour Scènes de musiques actuelles (SMAC) est aujourd'hui fragilisé.

En Pays de la Loire, il existe sept salles labellisées SMAC : Stéréolux à Nantes, le VIP à Saint-Nazaire, le Quai M à la Roche-sur-Yon, le Superforma au Mans, le Pannonica à Nantes, le 6PAR4 à Laval et le Chabada à Angers.

Après la crise du Covid, qui les a obligés à déprogrammer concerts et festivals et à fermer leurs établissements, c'est maintenant la crise financière actuelle qui met les salles dans le rouge.

"C'est l'ensemble du réseau national qui est touché. Deux tiers des SMAC sont en situation de déficit, explique Eric Boistard, le directeur de Stéréolux, la salle de concerts nantaise. Depuis 15 ans, nous n'avons connu aucune augmentation de la part des collectivités et de l'État, or l'inflation a fait grimper nos dépenses de fonctionnement de 10 à 15 % sur des postes comme la sécurité, les hôtels, le ménage".

C'est assez violent, car les subventions n'augmentent pas, et comme nos salles ne sont pas très grandes, nos jauges restreintes, nous n'avons pas vraiment de solution... on ne va pas doubler nos tarifs pour faire plus de recettes !"

Eric Boistard

directeur de la salle Stéréolux, SMAC nantaise

"Sur les sept salles de la région, cinq d'entre elles sont en déficit, assure Eric Boistard et les plus vulnérables, ce sont les salles qui font vivre la culture loin des grandes villes, les plus petites structures qui font de la découverte et programment des groupes qui débutent".

Ces salles sont subventionnées à hauteur de 5 à 7 % de leur budget, moyennant un plancher de 100 000 euros. Sur les 92 SMAC réparties sur le territoire, la moyenne des subventions attribuée est de 130 000 euros.

Pour pouvoir sortir la tête de l'eau, les acteurs de la filière culturelle de la région militent pour que la somme plancher soit de 175 000 euros. Une revendication soutenue par les députés et les sénateurs qui ont proposé au gouvernement des amendements au budget actuellement en discussion.

Les artistes des pays de la Loire, eux aussi, se mobilisent sur les réseaux sociaux, à l'instar de Dominique A ou encore du duo nantais Ko KO MO

Le secteur culturel mobilisé pour défendre des lieux de spectacles devenus incontournables 

Déjà, de nombreux chanteurs et musiciens se sont ralliés au hashtag #smacforever sur le réseau social X pour faire entendre leur voix et leur soutien indéfectible à ces lieux de spectacle devenus incontournables, notamment pour les artistes émergents.

Une mobilisation qui trouvera un écho samedi 9 décembre à Nantes avec la conférence de presse proposée par la sénatrice socialiste Karine Daniel, Rapporteure pour avis de la Commission de la Culture, de l’Education et de la Communication du Sénat, sur les crédits des programmes CREATION et TRANSMISSION DES SAVOIRS et DEMOCRATISATION DE LA CULTURE,

Éric Boistard, Directeur de Stereolux, Nantes, Gérald Chabaud, Directeur du VIP, Saint-Nazaire et Les Escales, Frédéric Roy, Directeur du Pannonica, Nantes, et Alain Gralepois, président de NAJA (Nantes Jazz Action) seront à ses côtés pour défendre "la diversité et la richesse de la culture dans les territoires"

"L’amendement Smac, attendu par la profession, présenté au nom de la Commission de la Culture, avec l’avis favorable de la commission des finances également, a été adopté à l’unanimité, avec la sagesse du gouvernement, mais sans le gage de madame la ministre Rima Abdul-Malak, laissant donc une vive inquiétude sur la suite et sauvegarde du dispositif lors du passage à l’Assemblée nationale, avec un probable 49.3.
Si cette décision, regrettée par tous, est lourde de conséquences pour les SMAC, acculées financièrement, et pour les artistes, il reste à trouver des solutions pour sortir de cette situation" indique notamment la sénatrice Karine Daniel dans un communiqué.

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