Dans un courrier adressé par Philippe Grosvalet à Edouard Philippe, le président du Département de la Loire-Atlantique fait part au Premier ministre de sa décision de ne pas revenir sur la limitation à 80 km/h sur les routes départementales.
"Je vous annonce que le Département de Loire-Atlantique ne reviendra pas sur la limitation à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur le réseau routier dont il a la charge", écrit Philippe Grosvalet à Edouard Philippe." En effet, cette mesure constitue un progrès. Selon la Sécurité routière, elle aura permis d’épargner 127 vies au cours du seul second semestre 2018. 127 morts évités grâce à des distances de freinage inférieures de 13 mètres selon que l’on roule à 80 km/h ou à 90 km/h, ou encore grâce à des valeurs de décélération où le choc subi par les occupants d’un véhicule passe de la zone de blessures en général ni mortelles ni définitives, à celle où les chances de survie sont infimes", poursuit le président du conseil départemental de Loire-Atlantique.
"Le passage de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h s’est révélé positif pour deux des grands défis de notre société : la lutte contre le changement climatique et la réponse aux difficultés financières que connaissent nos concitoyens, notamment celles et ceux dépendant au quotidien de l’usage de la voiture", détaille Philippe Grosvalet, "en effet, la démonstration a été faite que rouler à 80 km/h plutôt qu’à 90 km/h diminue de 30 % les émissions de polluants et génère une économie de 120 € par an en moyenne de carburant".
Un manque de consultation
Philippe Grosvalet dénonce aussi "l’absence de concertation (qui) a été patente. Jamais les Départements, pourtant les premiers concernés au vu du nombre de kilomètres cumulés sous leur responsabilité, n’auront été consultés.
Il aurait été préférable de travailler avec les Départements dès avant l’instauration de la limitation à 80 km/h, de partager l’objectif de réduction de l’insécurité et de la mortalité routière, et que nous décidions collectivement des mesures à prendre".
"Mieux partager la route, c’est passer du stade de l’individualisme exacerbé, où les autres sont le problème, à une route où l’on porte une plus grande attention aux autres usages et usagers, où je suis une partie du problème et donc de la solution.Mieux partager la route, c’est contribuer à l’apaisement de nos déplacements et donc à la sécurité. Telle est, Monsieur le Premier Ministre, la vision de la route que nous avons en Loire-Atlantique. Cette vision est incompatible avec l’idée de relever la vitesse maximale autorisée" continue le président de département, avant de conclure "c’est pourquoi celle-ci demeurera limitée à 80 km/h sur les routes départementales de Loire-Atlantique".
En Pays de la Loire, les présidents des départements Sarthe, Mayenne, Vendée et Maine-et-Loire se sont déclarés favorables à un assouplissement de la limitation de vitesse.