Migrants à Nantes : elles viennent d'accoucher et la maternité les renvoie à la rue

Le collectif de soutien aux migrants de Nantes tire la sonnette d'alarme, trop de femmes migrantes,  dans un entre-deux administratif, ne se voient pas proposer de solution d'hébergement à la sortie de la maternité, autre que la rue, avec leur bébé.

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Le Code des familles dit que l'État "doit protection aux familles en difficulté". Le département de la Loire-Atlantique se réfugie derrière ce devoir pour ne pas s'y substituer. S'il est de sa responsabilité de porter assistance à l'enfance en danger, il n'est pas en charge de l'assistance à ses parents.

"On ne peut pas séparer le bébé de sa mère. Conséquence, l'État et le Département savent qu'il y aura toujours une bonne âme pour sauver une mère et son enfant ! Et se reposent sur l'action des associations." 
François Prochasson du collectif de soutien au migrants de Nantes, par la force des choses se fait le porte-parole de ces associations qui viennent en aide aux personnes en difficulté.

"Dans un premier temps la seule proposition du 115 est l'hébergement de nuit situé 41 bis boulevard Gustave Roch. Cet hébergement est connu des intéressées puisqu'elles y ont souvent trouvé refuge à la fin de leur grossesse, mais il est parfaitement inadapté à l'accueil d'un bébé. Elles refusent donc cette orientation", poursuit-il, "Celles qui dépendent de l'Office Français de l’Immigration et de l’Intégration doivent passer par un référé au Tribunal Administratif pour obtenir une proposition de place en Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile avec un hébergement à l'hôtel en attendant leur installation."
 

Une continuité de vie impossible

Le collectif relève des situations encore plus préoccupantes comme celle de cette jeune maman sortie de maternité avec un bébé de petit poids sans hébergement. Elle n'a été hébergée par le 115 qu'une seule nuit sur une période d'une dizaine de jours, ce qui l'a contrainte à dormir à la rue ou à revenir au CHU se mettre à l'abri, assise quand c'était possible.

Pourtant, indique le collectif par la voix de François Prochasson, "il y a une décision du Tribunal Administratif pour une prise en charge en CADA (Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile), mais le 115 ne fait pas la jointure, le samedi on la renvoie au lundi, le dimanche on l'envoie à l'hébergement de nuit parce qu'il n'y a "pas de cadre pour débloquer une autre solution. Il s'agit là clairement de mise en danger."

Soumah est venue de Guinée avec son compagnon. Ils font partie de ces migrants réfugiés à Nantes. Âgée de 19 ans, son compagnon en a 21, elle a pu bénéficier d'une mise à l'abri à l'hôtel à Nantes. Elle aurait dû trouver ce lundi 20 janvier un accueil durable dans un CADA à... Revin dans les Ardennes ! Mais le train a été annulé et le départ est maintenant prévu vendredi...

Et Soumah s'inquiète : "Mon compagnon, le papa de mon bébé, ne pourra pas me suivre, la continuité de vie sera impossible. J'ai des problèmes d'équilibre, l'accouchement a été difficile, le CHU de Nantes m'a donné un rendez-vous pour une échographie. Je ne pourrai pas revenir, je n'ai pas l'argent pour payer le train aller-retour."

Soumah n'est pas la seule jeune maman à qui on propose en hébergement en CADA éloigné. Une autre est hébergée à Avignon, alors que son avocat et son dossier sont à Nantes, ajoutant des difficultés aux difficultés.

Et le collectif de dénoncer ces carences de l'État devant "ces situations gravissimes", mais aussi l'inaction du Conseil Départemental, chargé de la protection de l'enfance.
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