Nantes : 3ème ville de France où il fait bon marcher, "il y a encore du chemin à parcourir"

Le collectif "Place aux piétons" vient de rendre public ce mardi, les résultats du second baromètre national des villes et villages "marchables". Un classement issu d'un questionnaire mis en ligne en novembre dernier. Nantes se hisse à la troisième place des villes les plus grandes, derrière Rennes et Strasbourg. Un résultat à relativiser selon ses usagers.

C'est le deuxième mode de déplacement après la voiture, et pourtant, les collectivités ont encore bien des efforts à faire pour favoriser la marche en ville, et améliorer le confort de ses piétons.

C'est ce qui ressort du Baromètre national des villes et villages "marchables" publié ce mardi, et qui repose sur un questionnaire mis en ligne par le collectif "Place aux piétons", auquel 42 000 marcheurs ont répondu.

"Ce n'est pas un classement à proprement parler, c'est un état des lieux dans les communes où la population a participé de manière significative à notre questionnaire", précise d'emblée Maryvonne Dejeammes, présidente grand ouest "Rue de l'avenir". Ces données nous permettent de faire ressortir les points noirs et les améliorations à apporter pour favoriser la marche en ville".

Pour évaluer la qualité des déplacements des piétons, les villes ont été notées sur 20, puis classées de A+ à G, selon différents critères : sécurité, confort, aménagements, partage de la rue, investissements...

Nantes, 3ème grande ville où il fait bon marcher

Parmi les 236 communes classées, 15 se situent dans les Pays de la Loire, majoritairement en Loire-Atlantique. Et celle qui tire son épingle du jeu, c'est Nantes, qui se hisse à la troisième marche du podium des villes de plus de 200 000 habitants. Des Nantais qui estiment à 72% qu'il est agréable de se déplacer à pied dans la ville.

Ça ne veut pas dire pour autant que Nantes est le paradis des piétons, il y a encore du chemin à parcourir !

Maryvonne Dejeammes

Présidente Grand ouest "Rue de l'Avenir"

Nantes décroche donc un C, qui correspond aux villes jugées "plutôt favorables" aux déplacements des piétons (contre un D en 2021).

Comme en 2021 lors du premier baromètre des villes "marchables", les points noirs restent les mêmes, à Nantes comme ailleurs : le manque de confort dû à l'entretien et à l'encombrement des trottoirs, le stationnement gênant et le sentiment d'insécurité.

Une cohabitation toujours difficile avec les vélos...

Si la majorité des piétons nantais estime que l'agencement de la voirie (trottoirs, carrefours, cheminements, traversées de rues...) leur permet de circuler aisément, le sentiment d'insécurité avec les autres occupants de la voirie, reste, lui, élevé.

Pour la présidente grand ouest de l'association "Rue de l'avenir", le sentiment d'insécurité avec les voitures, les vélos ou encore les trottinettes reste un problème majeur, particulièrement dans les grandes villes. Plus de 55% des piétons interrogés le confirment.

"À Nantes, la vitesse est limitée à 30 km/h dans toute la ville depuis trois ans, mais dès qu'on s'éloigne du centre-ville, ça devient dangereux. Ce qui oblige de nombreux piétons à emprunter le bus sur une partie de leur déplacement", déplore Maryvonne Dejeammes.

Et même dans les zones de trafic limité, les vélos roulent encore trop vite

Maryvonne Dejeammes

Présidente Grand ouest "La Rue de l'Avenir"

Mais le gros problème pour les piétons, ce sont les vélos. 56% des marcheurs estiment que les conflits avec les deux-roues sont fréquents. "C'est un problème qui ne date pas d'hier... Les villes font bien des Schémas directeurs d'aménagement et d'urbanisme, il faudrait en faire un qui soit dédié aux mobilités douces, aussi bien pour les vélos que pour les piétons !".

Des espaces publics "dangereux pour les enfants"

Comme en 2021, les personnes interrogées perçoivent toujours autant la ville comme dangereuse pour les plus jeunes. En 2023, se déplacer à pied est vécu comme « dangereux pour les enfants », par 61 % des répondants (contre 60 % en 2021). "C'est vraiment un enjeu important et si beaucoup d'efforts ont été faits, ce n'est pas suffisant, répète Maryvonne Dejeammes, c'est une priorité dans les grandes villes et à fortiori à Nantes, "ville du quart d'heure".

Un baromètre dont les conclusions ne manqueront pas de nourrir les échanges à l'occasion des Rencontres nationales de la marche, organisées à Reims, les 9 et 10 novembre prochains. 

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