Lundi 25 novembre, Citad'elles, un lieu d'accueil, d'écoute, de soutien et d'accompagnement 24h/24 et 7j/7 ouvre sur l'île de Nantes. C'est la ville qui porte ce projet et c'est une première en France.
Le centre d'accueil Citad'elles permettra d'effectuer dans un même lieu des démarches juridiques, médicales et auprès des services sociaux au sein d'un bâtiment sécurisé et adapté pour recevoir des femmes victimes de violences conjugales et leurs enfants de tous âges.
"On ne peut pas demander à une femme dans une telle situation de difficulté de devoir courir dans quinze endroits différents de la ville. Un endroit pour aller voir un avocat, un autre endroit, au tout début, pour aller déposer plainte, encore ailleurs pour se demander comment elle va faire pour trouver un logement", a énuméré Johanna Rolland, la maire socialiste de la ville lors d'une conférence de presse.
Citad'elles est un endroit neutre, aménagé pour être un lieu de répit avec du mobilier confortable et des jouets pour enfants disposés dans la plupart des salles.
"Le premier acte d'un parcours de combattante"
"On ne demande pas à une femme de choisir le moment de la crise conjugale", a souligné Johanna Rolland justifiant l'ouverture du centre 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.14 personnes ont été recrutées pour travailler à Citad'elles et des permanences régulières seront par ailleurs assurées par des associations de défense des victimes, des avocats, la CAF ou encore le Planning familial.
La police nationale et la gendarmerie seront également présentes dans le centre de consultation post-traumatique pour permettre d'effectuer sur place le dépôt de plainte, décrit par Johanna Rolland comme "le premier acte d'un parcours de combattante".
Ce projet a nécessité un investissement de 1,8 million d'euros par la ville de Nantes qui financera l'essentiel des emplois de l'équipe, avec le département de Loire-Atlantique et l'Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire.[Agenda] Dès le #25Novembre Citad’elles accueille 24 h/24 & 7 j/7 les femmes victimes de #violence.
— Police Nationale 44 (@PoliceNat44) November 15, 2019
objectif➡réaliser toutes les démarches juridiques médicales & psychologiques en 1 seul endroit.
Présence d'1 #policier 1x par semaine pour dépôt de plainte.#AvosCotés #proximité pic.twitter.com/ynFaHfv0c8
En 2018, 121 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, selon le ministère de l'Intérieur. Pour 2019, ce sont 136 féminicides qui ont déjà été dénombrés.
App'Elles, une appli pour les femmes victimes de violence
L'association Résonantes, installée également dans la cité des Ducs, a créé App'Elles, la première application française gratuite et solidaire des femmes et des filles victimes de violences. Cette appli permet de simplifier les démarches des femmes victimes de violences et des témoins de ces actes.Elle permet aussi de contacter et alerter rapidement son entourage avec "une touche d'alerte pour prévenir les personnes de confiance", explique la créatrice de l'appli Diarata N'Diaye, elle-même victime de violences conjugales alors qu'elle n'avait que 15 ans.
L'alerte enclenchée, " les personnes de confiance entendent tout ce qu'il se passe et savent exactement où se trouve la personne en temps réel". L'ensemble de l'alerte est enregistrée pour permettre de garder une trace afin de porter plainte. L'appli permet aussi de contacter les secours et des associations d'aide.
Résonantes a également créé un bracelet d'alerte qui communique avec l'appli. Un simple appui long de 4 secondes déclenche alors l'alerte sans avoir à se saisir de son portable.
App'Elles est disponible sous iOS et Android.